Par François Jarraud
Citius, Altius, Fortius… Le ministère publie les résultats des évaluations de CM2 2011.
Réalisées en janvier, les évaluations nationales mesurent des compétences de base en français (lecture, écriture, vocabulaire, orthographe, grammaire) et en maths (numération, calcul, géométrie, grandeurs et mesures, gestion de données). Les résultats montrent une progression sensible du niveau en maths, avec seulement 10% des élèves ayant des acquis insuffisants, et une stabilité en français avec 7% des élèves dans le même cas.
Des évaluations politiques ? Pour Luc Chatel, interrogé par Le Figaro, » les derniers résultats portant sur l’examen de CM2 datant de janvier montrent un léger frémissement en mathématiques. 38% des enfants ont des acquis «très solides» dans cette matière, contre 35% l’an dernier. Et ils ne sont plus que 7% à avoir des acquis «très fragiles» contre 10% l’année dernière. Les académies de Lille, la Réunion ou Créteil, plutôt en dessous de la moyenne nationale il y a un an, ont chacune progressé de plus de deux points. C’est bien la preuve que notre recentrage sur les fondamentaux, français et mathématiques, à l’école primaire est en train de payer ». Ainsi le ministre n’a pas tardé à trouver une utilisation à ces évaluations en leur faisant dire ce que chaque administration productrice de données souhaite entendre…
C’est justement la question de leur utilité qui se pose. Très contestées en 2008, où le taux de remontée était faible, les évaluations sont encore rejetées par certains enseignants et par les parents de la Fcpe. En janvier dernier, Jean-Jacques Hazan, président d ela FCPE, nous disait : « Ces évaluations, par leur calendrier, leur contenu et leur notation sont inutiles et même déstabilisantes pour les élèves. Parce qu’il n’est pas acceptable que des enfants soient évalués sur des choses qu’on ne leur a pas encore enseignées ». Sur ce terrain quelques aménagements ont été faits comme la possibilité de noter les réponses partielles, ce qui est un pas vers une évaluation formatrice. Mais les parents de la Fcpe veulent une refonte plus importante des évaluations sans qu’on sache si elle sera mise en place en 2012.
Une forme contestée. Cela d’autant plus que la forme des évaluations est contestées par de nombreux acteurs. Nathalie Mons a résumé la situation ainsi : » Le Ministère se heurte actuellement au refus d’un dispositif dont les objectifs politiques ne sont pas clairs. S’agit-il d’une évaluation diagnostic ? Elle doit alors concerner tous les élèves en début d’année. S’agit-il d’une évaluation bilan qui donne une photo des acquis des élèves à un palier particulier du système éducatif ? Il est alors préférable qu’elle soit conduite en fin d’année et pour des raisons de coût sur un échantillon représentatif d’élèves et d’établissement. Le dispositif actuel est un mélange des deux qui n’a pas de sens statistiquement parlant ».
Pour quel usage ? N Mons a pu montrer que derrière les évaluations diagnostics existe un modèle de gouvernance de l’Ecole. C’est ce modèle que rejettent des enseignants » Quelle utilisation sera faite des chiffres collectés ? … Quelles garanties a-t-on sur les risques de comparaison, de mise en concurrence, de classements d’école ? » A la différence, par exemple de l’Angleterre ou, en France des indicateurs des lycées, le ministère ne publie que des résultats départementaux. Parce que le ministère réalise lui-même des évaluations mais reste mystérieux sur l’utilisation qui en est faite, on peut se dire qu’elles ne sont organisées au final que dans un objectif historique : donner satisfaction au ministre.
Les résultats des évaluations
http://www.education.gouv.fr/cid262/evaluation-des[…]
Dossier évaluations
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pa[…]
Qui a besoin des évaluations nationales ? S Grandeserre
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/12/17[…]
La FCPE
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/201[…]
Nathalie MOns
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesyst[…]
Les professeurs des écoles sont-ils des enseignants comme les autres ?
« Même si dans l’avenir l’Ecole retrouvait des moyens, il faudrait avoir le courage de rompre avec ce qu’on fait depuis 30 ans ». Cette réflexion de François Dubet a clos, mercredi 9 mars, le Forum Retz 2011, un événement dont le Café était partenaire. Avec un thème central » Les professeurs des écoles sont-ils des enseignants comme les autres ? ». Les éditions Retz mettent en ligne les vidéos complètes des interventions du colloque. François Dubet, Pierrette Briant, Paul Robert et Gilles Baillat sont sur Internet.
Les vidéos
http://www.editions-retz.com/forum-2011-podcast.html
Le compte-rendu du Café
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lenseign[…]
Sur le site du Café
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