« L’historien affronte en permanence le danger. Le même Marc Bloch se souvient d’un mot « étonnant » que prononça son maître, Charles Seignobos : « Il est très utile de poser des questions, mais très dangereux d’y répondre ». C’est dire que les sujets difficiles ont toujours existé, qu’ils changent d’une époque à l’autre et d’un pays à l’autre. L’histoire est une discipline subversive ». En décembre 2005, André Kaspi a ouvert le séminaire national « Quelles pratiques pour enseigner des questions sensibles » en rappelant le caractère sensible de l’enseignement de l’histoire. Les actes de cet important colloque sont maintenant publiés par EduScol.
Car si l’historien a toujours du se garder de choquer, « il n’empêche que la question revêt aujourd’hui une acuité particulière ». André Kaspi relève « trois sujets difficiles » : la religion, les Etats-Unis et la Shoah. Une enquête réalisée par l’APHG confirme ces thèmes auxquels elle ajoute la colonisation et le Proche Orient. L’enquête apporte de nombreux témoignages qui montrent la montée des extrémismes dans certaines régions (région parisienne, sud-est) et particulièrement la progression de l’antisémitisme.
Que faire ? Les actes invitent le professeur à maintenir le programme et à éveiller la réflexion et l’esprit critique. Malheureusement l’enquête met aussi en évidence le manque de fermeté de l’administration ici ou là…
Les actes
http://eduscol.education.fr/D0217/questions_sensibles_actes.htm
Rappel : comptes-rendus signalés par le Café 72
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/2006/72_accueil.aspx