Déconfinement
Second degré : Une vraie fausse reprise
» A partir du 2 juin toutes les écoles seront ouvertes ». En s’exprimant le 28 mai à la suite du premier ministre, JM Blanquer a dressé le portrait d’une Ecole qui s’ouvrirait le 2 juin à toutes les familles qui le souhaitent. Cela concerne en priorité le second degré avec la réouverture proclamée des collèges de l’ex zone rouge et des lycées en zone verte. Mais la réalité est bien différente ce mardi matin. On est loin de la réouverture générale promise aux français.
Blanquer : Vers un allègement du protocole… et de l’Ecole
L’Ecole de demain ? Elle pourrait être doublement allégée : coté protocole et coté cours par la généralisation du 2S2C. « L’assouplissement du protocole, j’espère qu’il pourra arriver bientôt ». En visite dans une école de Vincennes (94) le 4 juin, JM Blanquer a souhaité un allègement du protocole sanitaire sans en fixer la date. Une mesure que le conseil scientifique Covid-19 envisage aussi dans un nouvel avis rendu public le 4 juin. Le ministre de l’Education nationale pousse aussi à la généralisation du dispositif 2S2C qui devrait devenir « structurel ».
La circulaire de réouverture invite à concentrer les savoirs
Pas de répit. La réouverture des écoles doit conduire à l’école concentrée voulue par JM Blanquer centrée sur les maths et le français. C’est ce que recommande la circulaire de réouverture des écoles publiée au BO du 4 juin, 2 jours après la réouverture…
Déconfinement : Pressions gouvernementales
Du « Tous les élèves ont vocation à revenir. J’aimerais que ce soit le cas » de JM Blanquer au « Il faudra ensuite, à mesure que la crise évolue, desserrer l’étau des conditions sanitaires d’accueil dans les écoles, sans risque et progressivement, de façon à permettre le retour d’un plus grand nombre d’enfants » d’Edouard Philippe, on a bien compris que le gouvernement souhaite aller le plus loin possible dans le retour des élèves en classe. Cela prend maintenant la forme de fortes pressions directes et indirectes sur les maires et les enseignants.
Déconfinement : Ca se complique
Organiser la reprise des cours tout en respectant le protocole sanitaire demande de la technique. Le faire en suivant les priorités du ministre et en les adaptant aux enseignants et locaux disponibles est un art. Mais à quelle qualité les chefs d’établissement doivent-ils faire appel quand le premier ministre et le ministre de l’Education nationale donnent des consignes opposées ? C’est ce qui découle des propos de l’un et de l’autre le 2 juin.
CNCDH : L’Education nationale ne doit pas louper le déconfinement
« La crise que nous vivons a suscité dans notre pays un intérêt nouveau pour son école et une considération accrue pour tous ceux qui y travaillent, quel que soit leur statut. Il importe que cet élan ne retombe pas et soit mis à profit ». Dans un nouvel avis, publié le 28 mai, L’impact des inégalités économiques et sociales a été multiplié par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) alerte sur les risques d’accroissement des inégalités du fait de l’épidémie et invite l’Ecole à ne pas louper le déconfinement. Pour cela il faudrait écouter les acteurs de terrain et les parents…
Un nouveau décret modifie le port du masque en classe
Le nouveau décret de déconfinement publié le 1er juin au Journal officiel, modifie le port du masque par les enseignants. Le décret précédent du 11 mai signifiait que » le port du masque… est obligatoire pour les collégiens lors de leurs déplacements et pour les personnels de ces établissements lorsqu’ils sont en présence des élève ». Le nouveau décret fixe que « portent un masque de protection 1° les personnels des établissements et structures mentionnés… en présence des usagers accueillis ». Mais il ajoute : « Les dispositions du 1° ne s’appliquent pas aux personnels enseignants lorsqu’ils font cours et sont à une distance d’au moins un mètre des élèves ». Toutefois les protocoles sanitaires du 1er et du 2de degrés imposent le port du masque en classe. Et ces protocoles doivent être respectés.
La Belgique assouplit les règles de distanciation
De nouvelles règles accompagnent la réouverture des écoles maternelles le 2 juin puis des élémentaires le 8 juin en Belgique. Sous la poussée de la reprise économique et des écoles flamandes, un véritable allègement du protocole sanitaire s’installe. Si les enseignants devront toujours porter le masque au contact des enfants, les effectifs vont redevenir normaux en classe. La règle des 4 mètres carrés par élève disparait. Une nouvelle notion remplace la règle de distanciation : c’est la « bulle de contact ». » « On ne jette certainement pas le travail qui a été fait à la poubelle, par respect pour tous les acteurs, et notamment les directeurs, qui se sont démenés », explique Caroline Désir, ministre de l’éducation de la Belgique francophone sur la RTBF. « Une série de choses seront maintenues : les gestes barrière, l’hygiène des mains, les parcours dans les écoles, … La règle des 4 mètres carrés par élève disparaît, au profit de la notion de « groupe-classe », qu’on appelle maintenant « la bulle de contact ». C’est au sein de cette bulle de contact que les enfants vont pouvoir retrouver un peu de liberté, et leurs jeux dans la cour de récréation ». L’idée c’est que l’enfant est en sécurité au sein de son groupe classe à condition que les groupes classes restent bien séparés. Résultat :les écoles ont la capacité de faire rentrer tous les élèves. Ces mesures sont contestées par 3 syndicats enseignants qui exigent le report de la rentrée.
Le 2S2C s’étend
Cheville ouvrière de la transformation de l’Ecole, le dispositif 2S2C s’étend rapidement. Selon JM Blanquer, s’exprimant sur RMC le 2 juin, 200 communes ont signé des conventions avec l’Education nationale pour offrir des prestations sportives ou culturelles. Ce dispositif permet aux parents d’aller travailler, leur enfant étant pris en charge en dehors de l’école. Le ministre présente à nouveau le 2S2C comme une orientation définitive de l’Ecole accélérée par la crise. Selon JM Blanquer on va vers des cours jusqu’à 14 heures puis du sport mais sans diminution des heures de cours, un nouveau challenge… Rappelons qu’en Allemagne, ce modèle, cours le matin activités l’après midi, est fortement remis en question depuis le Pisa Choc de 2000. Les Länder préconisent la journée scolaire continue.
Tribune : Yannick Trigance : Le « 2S2C » ou la méthode Blanquer
Une fois de plus le Ministre Blanquer applique sans état d’âme sa ligne politique constante et aujourd’hui bien connue de tous : « J’ai raison mais vous ne le savez pas encore ». Annoncé publiquement par le ministre le 21 avril dernier, le dispositif « 2S2C : Sport-Santé-Culture-Civisme » fait partie du dispositif de réouverture des écoles et a été présenté comme une des conditions de la poursuite des apprentissages au sortir du confinement scolaire.
Système éducatif
Pour l’OCDE, l’Ecole française à la traine pour relever le défi de la crise sanitaire
« On a vu que la France n’avait vraiment pas à rougir en matière d’enseignement à distance ». Répondant à la question d’un député le 19 mai JM Blanquer a mis en avant la réponse française à la crise sanitaire, et particulièrement le CNED, comme une sorte de modèle pour les autres pays. Ce n’est pas l’avis de l’OCDE qui, partant de ses propres données, pointe surtout des insuffisances françaises. Et pose, à sa façon, la question des leçons à tirer de la crise portée par le Covid-19.
L’organisation des examens au BO
Quelques jours après la publication des décrets et arrêtés relatifs aux examens, quatre notes de service organisent le brevet, le bac et les diplômes professionnels. Les calendriers des épreuves de rattrapage sont publiés.
Brevet, 1ères, bac pro : Le ministère met à jour sa FAQ
Le ministère a mis à jour le 29 mai ses explications données aux candidats aux examens. C’est ainsi que les enseignants obtiennent les informations qui leur manquent… Ainsi pour le brevet, la nouvelle FAQ précise le cas des élèves qui ont été évalués par compétences et n’ont pas de notes. « Pour les établissements ayant fait le choix pédagogique de ne pas délivrer de notes et qui positionnent les élèves sur une échelle à 4 niveaux dans les bilans périodiques, les acquis sont évalués au regard des différentes disciplines d’enseignement. Même s’il n’y a pas de note, le niveau acquis dans chaque discipline est traduit en points par les professeurs concernés, sous la responsabilité du chef d’établissement: De 0 à 100 points en français, De 0 à 100 points en mathématiques, De 0 à 50 en histoire?géographie, enseignement moral et civique, De 0 à 50 points en sciences (la moyenne des trois disciplines ». En première pour les oraux de rattrapage (auxquels pourront être convoqués des candidats ayant moins de 8/20),
« des consignes sont données par note de service aux interrogateurs pour que les élèves ne soient interrogés que sur ce qui a été effectivement traité en classe avant la fermeture des établissements et, le cas échéant, après leur réouverture. Une fiche récapitulative des éléments du programme effectivement traités dans la discipline choisie à l’oral de rattrapage sera visée par le chef d’établissement, pour information des examinateurs ». Enfin pour le bac professionnel, « Les épreuves de remplacement ne sont pas accessibles aux candidats dont les seuils minimum de périodes en milieu professionnel ou les seuils minimum de formation théorique en centre de formation d’apprentis ou les seuils d’activité professionnelle ne sont pas atteints ; ces seuils ayant été réduits pour tenir compte de la crise sanitaire ».
Bac : Petits arrangements avec l’éthique
« Sur recommandation du doyen des corps d’inspection, des chefs d’établissements demandent à des collègues de mettre des notes d’implication ou de performance, prises en compte dans la note de contrôle continu. Par ailleurs, des harmonisations locales sont aussi initiées par certains chefs d’établissements qui incitent à modifier les notes du premier et du deuxième trimestre ». Pris par le gel des notes au 16 mars, des établissements tentent de favoriser leurs élèves en créant une harmonisation locale des notes avec, selon le Snes, la bénédiction du rectorat. Dans un courrier à la rectrice de Versailles, le Snes dénonce cette pratique interdite par la note de service nationale. Après les notes inventées du bac 2019, tous les repères éthiques semblent s’être effacées particulièrement dans les établissements privilégiés.
Apprentissage : Les régions soulignent l’inadaptation de la loi Pénicaud
« Le nouveau système de financement de l’apprentissage montre les limites que les Régions avaient soulevées dès 2018. Centralisé dans sa gestion financière, et sans capacité de régulation régionale, le nouveau système de financement risque de mettre en péril une grande partie de l’offre de formation. Il est urgent de mettre en place une nouvelle régulation régionale de l’offre au plus près des besoins des territoires », écrit l’association des régions de France. Le financement de l’apprentissage par les branches professionnelles avec un paiement au contrat » n’est pas adapté en période de crise car il n’est pas contracyclique » soulignet le srégions. Qui rappellent qu’elles ont du savoir faire en ce domaine. » Lors des précédentes crises, les Régions ont su mettre en place des solutions permettant de sécuriser les parcours des apprentis ». Par contre, depuis le vote de la loi Pénicaud, les régions n’ont plus les moyens de soutenir les CFA. Leurs moyens sont passés de 1900 à 300 millions. Les régions proposent de » compléter la logique du « coût contrat » par des mesures d’accompagnement décidées au plus près des besoins du terrain ».
Apprentissage : Snetaa FO et Se-Unsa demandent des places en LP pour les apprentis licenciés
« Outre l’accompagnement des classes terminales et des plus fragiles, les élèves de première professionnelle doivent être invités à revenir en priorité au lycée. Dans une gestion de proximité, les établissements peuvent mettre en place des rendez-vous individualisés centrés sur l’orientation et le suivi des demandes Parcoursup. De même, la préparation des élèves pour l’oral de rattrapage est primordiale ». Surfant sur les propos du ministre sur la réouverture indispensable des LP même en zone orange, Snetaa Fo , 1er syndicat des PLP, et Se-Unsa utilisent l’argument de la crise économique. « SE-Unsa et SNETAA-FO demandent tous les moyens supplémentaires nécessaires à la rentrée 2020 » face à « l’urgence d’ouvertures de CAP en 3 ans et de places disponibles en LP, sous statut scolaire, pour les apprentis qui vont être licenciés alors que la crise économique se révèle sans précédent. »
Examens professionnels : L’arrêté est paru
Publié par le Café pédagogique le 19 mai, l’arrêté sur l’adaptation des CAP et bacs pro est publié au JO du 4 juin. Il détermine le controle continu : « Le contrôle continu est la transposition de notes de bulletin et d’évaluations portées sur le livret scolaire, le livret de formation ou un dossier de contrôle continu… Pour les épreuves et unités du diplôme évaluant la pratique professionnelle et prenant appui sur la période de formation en milieu professionnel, la note de contrôle continu résulte obligatoirement à la fois de l’appréciation de ces périodes réalisées, en totalité ou partiellement, dans l’année et des évaluations figurant au livret scolaire, au livret de formation ou au dossier de contrôle continu et correspondant aux enseignements professionnels pratiques ». Il organise l’épreuve de controle du bac pro : « S’agissant de l’épreuve de contrôle du baccalauréat professionnel prévue aux articles D. 337-78 et D. 337-79 du code de l’éducation, les chefs d’établissement et directeurs d’organismes de formation pourront établir, afin de tenir compte de la période de fermeture des établissements, une fiche attestant des parties de programmes réalisées ». Des annexes déterminent la durée exigée des périodes de formation en milieu professionnel et les durées d’expérience professionnelle
Métier enseignant
Des formations obligatoires cet été, la vraie paye en octobre ?
Alors que l’on attend pour ce 4 juin des annonces ministérielles sur les colonies de vacances , c’est un autre chantier de l’été qui a reparu à l’Assemblée nationale le 3 juin. Le ministère devrait mettre en application le décret sur la formation durant les congés. C’est seulement en octobre que les enseignants devraient toucher leur paye mise à jour de tous les changements depuis mars.
Concours internes : Le ministère confirme la suppression des oraux
« Après une large consultation des organisations syndicales, il a été décidé d’aménager les concours internes notamment pour permettre aux admis de participer plus facilement au mouvement pour l’année 2020-2021; aux non-admis des concours internes qui le souhaitent de commencer à préparer le concours de l’année prochaine durant l’été. En conséquences, les oraux des concours internes sont annulés », écrit le ministère dans un communiqué. « Dans les plus brefs délais, les jurys des différents concours vont délibérer à nouveau et publier une liste d’admis dans la stricte limite des postes ouverts pour chaque concours interne. Un oral de titularisation est prévu en fin d’année scolaire prochaine comme pour les concours externes pendant lequel une attention très particulière sera portée à la compétence orale. Les admissibles non-admis aux concours internes pourront être inscrits sur une liste complémentaire qui sera appelée en fonction des besoins durant toute l’année ». Ce dernier point ne satisfait pas les syndicats qui demandent une rallonge budgétaire permettant d’embaucher les admissibles pour faire face aux besoins liés à la crise sanitaire.
Stagiaires : Pas d’inspection
Un arrêté publié au JO du 31 mai modifie les modalités d’évaluation des professeurs et CPE stagiaires en 2019-2020 du fait de la crise sanitaire. L’inspection « est requise dans les seuls cas où le licenciement du stagiaire en 1ère ou en 2de année de stage est envisagé ».
Concours externes : Adaptation de certaines épreuves
Le JO du 31 mai publie des arrêtés modifiant les épreuves des concours externes de l’agrégation, du Capes et du Capet dans certaines épreuves. Ainsi les épreuves de l’agrégation sont adaptées en SVT, SMS, STI et biochimie. Pour le Capes c’est le cas des capes de langues régionales.
Les infirmières répondent à la Cour des comptes
Suite à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la santé scolaire, le syndicat des médecins scolaires Unsa avait apporté son soutien aux recommandations de la Cour. Le Snics Fsu, syndicat des infirmières FSU, est d’un tout autre avis. Il dénonce un « rapport truffé d’inexactitudes, d’informations erronées voire totalement fausses ». Pour lui, « sa solution magique est une posture médico-centrée, loin des besoins et des demandes des élèves, qui se résumerait à la création d’un service de santé scolaire et à la suppression des textes publiés en 2015.Quelle clairvoyance, un retour dans l’ancien monde des années 80 !.. Tout serait donc bon pour supprimer du temps infirmier au sein des établissements scolaires ». Pour le Snics Fsu, « mépriser le rôle primordial des 7700 infirmier.es de l’Education nationale en matière de réussite scolaire, de prévention, d’éducation à la santé et d’inclusion est une fadaise. En plus d’être inefficace, une telle orientation médico-centrée et partisane est inacceptable ».
Santé scolaire : Les médecins en accord avec la rapport de la Cour des comptes
« La Cour des comptes constate, comme de nombreux rapports antérieurs, ce que le SNMSU-UNSA Éducation dénonce depuis des années », écrit le syndicat Unsa des médecins scolaires. Comme le rapport il dénonce « l’organisation défaillante, l’absence d’évaluation organisée, le cloisonnement des personnels consacré par le ministère de l’Éducation nationale, qui a contribué à une forte dégradation du service rendu aux élèves ». Pour le syndicat, « les recommandations émises par la Cour des comptes emportent également notre adhésion quand il s’agit d’unifier le service de santé scolaire, de revoir l’organisation de travail des différents professionnels de ce service (avec une amélioration de l’attractivité du métier des médecins de l’éducation nationale)… et de demander le rapprochement du corps des médecins de l’éducation nationale de celui des médecins de santé publique ». Le Snmsu demande l’application urgente du rapport.
Promotion des maitres du privé
Au BO du 28 mai, 4 textes sur les promotions offertes aux maitres du privé. Un texte concerne l’accès à la classe exceptionnelle des agrégés, certifiés, PLP et professeurs des écoles travaillant dans le privé sous contrat. Deux autres textes fixent les conditions d’accès à la hors classe pour les professeurs des écoles et les maitres du second degré. Un quatrième fixe le calendrier.
Etats-Unis : Les syndicats enseignants dans le combat antiraciste
Les syndicats enseignants américains sont particulièrement engagés dans le combat antiraciste né du meurtre de G. Floyd. Ainsi le président de l’AFT (1.7 million d’enseignants) déclare que « les bonnes personnes doivent se réunir pour résister et repousser la haine », une haine « soutenue par la Maison Blanche ». Mais la position la plus ferme est venue de la National Education Association (3 millions d’enseignants). Lily Elseken Garcia, sa présidente, dénonce « la culture de la suprématie blanche principal racine du racisme institutionnel et des privilèges blancs ». « Ce n’est pas le moment de regarder ailleurs. La violence de la police contre les noirs arrive trop souvent. Comme syndicat enseignant nous avons une obligation d’agir. Ensemble nous continuerons à demander la justice… Mais nous devons faire plus. Nous sommes les protecteurs d’un lieu public forgé d’inéquités et de racisme institutionnel… Nous devons aussi examiner comment la suprématie blanche impacte nos pratiques et celle de nos écoles ».
Numérique
Bruno Devauchelle : Préparer la rentrée avec ou sans le numérique ?
Comment passer à l’hybridation de l’enseignement qui se dessine pour septembre ? Faut-il équiper tous les élèves d’un ordinateur ? Que sait-on de l’efficacité d’une telle mesure ? Quel en serait le cout écologique ? Un tel équipement suffirait-il pour maintenir la mission d’enseignement ?
Bruno Devauchelle : Des questions posées au métier de parent
Au centre des questions qu’a posé le confinement mais que pose la suite, celle des parents est centrale. Toujours tenus à bonne distance de l’école ils ont d’un seul coup été mis en face des exigences de celle-ci (plus ou moins), principalement à partir de moyens numériques et surtout sans y être préparés, tout comme leurs enfants. Car le monde scolaire a semble-t-il su mettre cette distance (fondatrice de l’école de Condorcet) qui fait que même depuis le cahier de texte numérique, l’espace scolaire reste une boite noire pour beaucoup de parents, en particulier ceux dont les enfants sont en difficulté scolaire. En ajoutant à cela le numérique, cerise sur le gâteau, les parents ont découvert que ni les enseignants, ni les élèves ne maîtrisaient réellement les technologies de l’information et de la communication. Alors il a fallu faire avec les moyens éducatifs du bord.