» Les élèves auront connu le temps d’accueil avant les cours avec des ateliers très divers, un temps aussi pour parler, pour faire des médiations ou justifier une absence ; les élèves auront connu les cours de 90 minutes, qui suppriment l’intercours, allègent le cartable, limitent le nombre de matières par jour et rendent possible certaines activités pédagogiques ; les élèves auront connu la pause méridienne de 2 heures qui tient compte de leur rythme ; les élèves auront connu les TI : groupes de multi-niveaux, trois fois par semaine, pour faire ses devoirs, partager ses apprentissages de la journée, réfléchir à ses méthodes de travail, élaborer des projets personnels ou collectifs ; les élèves auront découvert, grâce aux cours en co-intervention (deux enseignants de disciplines différentes) et aux semaines InterDisciplinaires, que le savoir est structuré par discipline mais qu’il n’y est pas enfermé ; 240 élèves seront partis en séjour-nature-coopératif s’initier à la voile et à la vie coopérative où l’on est responsable du repas, de soi et des autres ; les élèves auront connu les Conseils des Elèves une fois par semaine où l’on apprend à poser ses problèmes, à chercher ensemble des solutions, à rêver ses projets et à les rendre concrets ; les élèves auront entrevu ce qu’auraient pu être « les maisons », structures intermédiaires de prise de décision collective à l’échelle de l’établissement ; les élèves auront appris à travailler ensemble et non les uns contre les autres ».
Cette expérience du « collège coopératif et polytechnique d’Aubervilliers » lancée en 2016 et réalisée en 2018 avec l’ouverture d’un nouveau collège Gisèle Halimi, s’arrête net sur décision du rectorat de Créteil. En juin 2019 un premier bilan avait été positif et il était décidé que le projet soit évalué après le brevet 2021. » Force est de constater que ce qui avait été patiemment construit avec des interlocuteurs-trices volontaires, au sein des institutions, a été mis à mal par ces mêmes institutions, traversées par des courants contraires », dit l’association de soutien au collège qui mène ce projet depuis 10 ans.