Faut il complètement alléger le protocole sanitaire ? La question partage les syndicats enseignants et aussi les organisations de cadres. Le Snpden Unsa et le Sien Unsa souhaitent l’allègement complet là où le Snupden Fsu rappelle la nécessité de règles sanitaires.
» Ces dernières semaines, les personnels de direction se sont mobilisés… pour accueillir à nouveau leurs élèves et professeurs, dans le cadre d’un protocole sanitaire national, certes indispensable, mais particulièrement lourd et contraignant dans ses exigences. Ils pourraient l’être à nouveau pour mettre en oeuvre les changements à venir qu’inspirerait un conseil scientifique qui, il y a à peine quelques semaines, ne souhaitait pas de réouverture des collèges et lycées avant le mois de septembre, mais semblerait désormais ne pas comprendre pourquoi tous les élèves ne sont pas dans leurs établissements au mois de juin », écrit le Snpden. » Les personnels de direction qui sont seuls « sur le terrain » à être en contact direct avec les usagers, ne peuvent gérer toutes les contradictions fussent-elles légitimes parce que fondées sur les plus solides expertises scientifiques ! Ils le peuvent moins encore quand cette mission essentielle est détournée pour faire face aux conséquences d’un fonctionnement erratique institutionnel », écrit le Snpden, principal syndicat de personnels de direction.
Le syndicat soulève aussi d’autres errements et les effets de « vacances apprenantes ». » Est-il ainsi bien normal de devoir en collège, inventer des notes d’épreuves terminales du DNB en fractionnant arbitrairement des moyennes annuelles pour les transformer en notes fictives de sous-épreuves, et dont la saisie reposera sur des secrétariats déjà très sollicités ? De devoir en lycée professionnel, faire avec des ajouts de consignes ou modalités à géométrie variable venant des DEC et des corps d’inspection qui aboutissent à des saisies multiples des notes du contrôle continu dans des documents différents (bordereaux, tableaux, récapitulatifs pour les jurys…) ? »
» Pour le SNPDEN, il y a urgence à relâcher la pression, à laisser les personnels de direction reprendre leur souffle, afin de leur permettre de retrouver sérénité et sens de leurs missions premières », écrit le syndicat.
» Nous avons besoin d’un véritable retour en classe de tous les élèves, pas d’une demi-mesure qui ne satisfera personne », écrit P Roumagnac pour le Sien Unsa, syndicat des inspecteurs du 1er degré. Le syndicat plaide lui aussi pour un allègement complet du protocole. » Tous ceux qui ont récemment eu l’occasion de se rendre dans une salle de classe au collège et, plus encore, à l’école le savent : la grande majorité des tables utilisées sont destinées à recevoir deux élèves, lesquels sont inévitablement à moins d’un mètre l’un de l’autre. Et c’est ainsi que, mécaniquement et imparablement, la plupart des classes ne peuvent accueillir en cette fin d’année que la moitié des élèves reçus habituellement ! »
Le Snupden Fsu réagit d’une autre façon à la mise en place d’un nouveau protocole. » Le snU.pden-FSU tient à souligner son attachement aux préconisations sanitaires qui restent nécessaires. Il rappelle également que le retour massif des élèves implique une mobilisation de l’ensemble des services des établissements et que la publication tardive des consignes complexifie une nouvelle fois la mise en oeuvre demandée un dimanche soir par le chef de l’État. Une nouvelle fois, ce sont des annonces par les médias qui arrivent dans les établissements et non des textes en direction des personnels de direction qui permettent de réagir rapidement ».