Qui voyageait au Moyen Age ? Pourquoi et comment ? Quels périls étaient les plus fréquents et comment y remédier ? L’exposition « Voyager au Moyen Age » du musée de Cluny répond à toutes ces questions et à bien d’autres. Plus de 160 objets et œuvres médiévales reviennent sur la vie et les périples des voyageurs, de leur mode de transport à leur objectif. Le jeune public, dès le CE2, est attendu en famille ou avec ses enseignants, un parcours-jeu, des visites adaptées lui sont proposés.
Dis-moi comment tu voyages, je te dirai qui tu es
Les gens du Moyen Age étaient bien plus mobiles qu’on ne croit. Sur les routes et sur les mers se croisaient des voyageurs aux motivations très variées et aux allures reconnaissables. Du coin de la rue à l’autre bout du monde, ils se déplaçaient pour des raisons variées, commerciales, religieuses, politiques, artistiques…Et les moyens de locomotion dépendaient beaucoup du statut social du voyageur : à cheval, en charriot, en bâteau…ou à pied ! L’exposition évoque les différents types de voyageur, du marchand au pèlerin, du prince à l’artiste, de la jeune mariée au conquérant. Elle commente les raisons qui ont poussé ces voyageurs à quitter leur domicile, leur terre, leur pays pour s’engager dans une aventure qui commence au seuil de leur propre maison. Elle raconte leur périple, comment ils s’orientaient, les dangers qu’ils affrontaient, les animaux extraordinaires qu’ils découvraient comme les…licornes.
Des objets qui racontent
Les objets présentés, témoignages de moments forts ou anecdotiques du voyage, permettent d’appréhender la manière dont hommes et femmes du Moyen Age voyageaient et d’établir des parallèles avec notre histoire contemporaine. L’exposition rassemble quelques chefs-d’œuvre, des pièces emblématiques, et de modestes témoignages. Petits et grands peuvent contempler des cartes incroyables, parmi lesquelles une édition de la table de Peutinger du XIIIème siècle, indiquant sur plus de…6 mètres le réseau de routes de l’empire romain, des Iles britanniques à l’Asie, en passant par l’Arabie et la Mésopotamie ! Des récits, simples lettres ou manuscrits richement enluminés, renseignent les visiteurs sur le déroulement de périples souvent extraordinaires et en livrent des détails étonnants. Un « Codex Amiatinus » du VIIIème siècle, dont la réalisation nécessita plus de ….2000 peaux de veaux, la plus ancienne bible en latin connue, partit d’Angleterre pour Rome, mais n’atteignit jamais sa destination, un ouvrage vraiment imposant, plus de 30 cm de haut, 60 de long 35 de large et un poids de ….50kg ! Rien à voir avec un livre de poche ! Les visiteurs découvrent aussi l’existence du « rouleau des morts », ce rouleau de parchemin relatant des informations sur la vie et la mort de religieux, que des messagers portaient d’abbaye en abbaye, en y mentionnant avec précision leur périple. Peu de traces matérielles subsistent toutefois de ces nombreux déplacements. Alors que les sources et l’iconographie décrivent d’innombrables bateaux sur les mers et les fleuves, il subsiste pour toute la période médiévale, moins de deux douzaine d’épaves. Les visiteurs peuvent toutefois observer les restes de l’épave d’une pinasse conservée au musée de Bilbao, une embarcation en bois datant de six siècles, servant au transport de marchandises. Objets également très rares exposés….trois chaussures, dont un modèle dit « patte d’ours » très à la mode pour les hommes. Des objets qui ont aussi beaucoup à raconter : les « boîtes de messages » utilisées pour transporter des documents. Que de secrets ont-elles contenus ! Celles aux armes de Du Guesclin sont exposées. Si certains voyageurs se déplaçaient pieds nus, d’autres s’entouraient d’un certain confort, coffres richement décorés, chandeliers….pliants ! Mais bien d’autres curiosités sont à découvrir.
Un parcours-jeu
Le jeune public est très attendu, un parcours-jeu est à sa disposition à l’accueil du musée et téléchargeable sur le site. Ce document leur permet de découvrir l’exposition d’une manière ludique, il leur pose des énigmes et attire leur attention sur les œuvres emblématiques exposées.
Autour de l’exposition
Des visites thématiques pour approfondir certains aspects du voyage médiéval sont prévues, l’une sur les voyages religieux et spirituels, l’autre sur les voyages commerciaux et les échanges économiques. Des rencontres, des conférences, des lectures, des concerts sur le thème du voyage sont programmés :Le 12 janvier, « Récits de voyageurs »,le 17 janvier « « chants de voyageurs », le 28 janvier « Un artiste en voyage : Guillaume Dufay » musicien renommé en 1436 qui sillonna l’Europe, le 25 et 26 janvier » A la découverte des troubadours », le 6 février, « « Un chemin d’étoiles, sur les chemins de Compostelle », le 8 et le 9 février, « Carmini..Sur le chemin du retour ».Une promenade urbaine est également organisée pour emmener petits et grands sur les traces des pèlerins à Paris.
Pour le public scolaire
Les enseignants peuvent organiser des visites autonomes ou opter pour des visites guidées d’1h30, adaptées aux niveaux des élèves, du CE2 au lycée. La visite peut être complétée par un parcours dans les collections, mettant en lumière des aspects particulièrement illustrés par les œuvres du musée, notamment les formes multiples du voyage des artistes.
Béatrice Flamamng