Intervenant au stage de formation national sur les alliances éducatives, le 24 janvier, Jean-Paul Delahaye, chargé de mission Ecole et grande pauvreté et ex directeur de la Dgesco, définit ce que doit être l’autonomie des établissements scolaires.
» Ce que l’on attend du niveau national et de ses représentants locaux, recteurs et inspecteurs, ce sont des objectifs, c’est un cap garant de l’unité nationale, autrement dit qu’ils expriment clairement et fermement le pourquoi des politiques, et, cela doit être l’objet du « guide de déploiement des alliances éducatives » prochainement actualisé par la DGESCO, mais il ne faut pas aller plus loin au risque de paralyser et de noyer les acteurs locaux sous une avalanche de prescriptions nationales allant jusqu’à leur dire comment faire dans le moindre des plus petits détails. Le plus sûr moyen de tuer une politique éducative, c’est de la bureaucratiser, c’est de tout vouloir contrôler a priori », dit-il. » Mais la contrepartie de cette confiance, c’est que les acteurs locaux acceptent de rendre des comptes a posteriori, de rendre compte de ce qu’ils ont fait des marges de manœuvres qui leur ont été données dans le seul but de pouvoir mieux répondre, car ils sont au plus près du terrain, aux besoins des élèves. La contrepartie de la confiance c’est donc la responsabilité, car l’autonomie ce n’est pas l’indépendance. » Il donne en exemple les heures d’accompagnement personnalisé détournée de leur objectif de soutien aux décrocheurs pour par exemple faire cours.
» Il faut une direction d’école, de circonscription ou d’établissement, une gouvernance donc, dont les méthodes de pilotage soient en accord avec cette confiance que nous souhaitons voir s’instaurer à l’égard des acteurs locaux. Et donc les responsables des écoles et des établissements doivent savoir organiser la concertation et la collégialité en interne. Le chef d’établissement, qui demeure le décideur en dernier ressort bien sûr, doit apprendre à devenir le pilote d’un collectif. Autrement dit, les responsables locaux doivent, eux aussi, comme l’administration centrale, savoir passer de l’injonction à la facilitation. »