Ce sera le 9ème jour de grève, le 4ème depuis le début de l’année pour le mouvement « Touche pas ma zep ». Les organisateurs veulent faire de cette journée un événement. Une cinquantaine d’enseignants marseillais sont prévus à Paris. Et le mouvement annonce aussi la présence de personnalités dans le cortège comme Christian Baudelot, un sociologue des inégalités scolaires. Mais le mouvement est-il capable de mobiliser au delà des niveaux modestes atteints le 10 janvier ?
Etat des forces
Il revendique 99 lycées signataires sur 400 établissements anciennement prioritaires. Mais un neuvième jour de grève est évidemment difficile à porter pour les enseignants. Le 10 janvier déjà le nombre de grévistes était faible.
L’élément le plus nouveau c’est la descente de lycéens dans la rue. On l’a vu localement le 10 janvier en banlieue parisienne avec les jeunes du lycée Uhry de Creil (60) . Une extension de ce mouvement serait un problème pour le gouvernement. La page Facebook des lycéens du mouvement donne à penser qu’il est circonscrit au lycée de Creil.
Le mouvement Touche pas ma zep revendique toujours la publication d’une nouvelle carte de l’éducation prioritaire incluant les lycées ex-zep et de nouveaux établissements. Il a obtenu une réaction et des décisions de la ministre.
La réponse ministérielle
Interrogée par l’AFP après la manifestation le 10 janvier, N Vallaud Belkacem a réagi à l’obstination du collectif. « Les difficultés ne disparaissent pas entre le collège et le lycée. C’est une évidence pour moi. Il faut continuer à avoir de l’éducation prioritaire en lycée ». La ministre explique que la réforme de l’éducation prioritaire c’est à la fois plus de moyens, une carte revisitée et une réforme pédagogique. « Quand on a fait la réforme de l’éducation prioritaire pour l’école et le collège on a revu la cartographie. C’est un travail de longue haleine d’identifier les établissements qui justifient d’être en éducation prioritaire. ..Pour l’école et le collège ça nous a pris 1 an et demi… Pour une réforme des lycées, ce même travail ne peut se faire en deux mois ».
« Les actuels lycées de l’éducation prioritaire ne perdent rien. Il sont une clause de sauvegarde jusqu’en 2019 », précise la ministre, qui rappelle aussi les 450 postes promis pour la rentrée 2017. « Ca laisse le temps de mener la réforme. Je m’y engage complètement… J’incite l’ensemble des forces politiques à prendre l’engagement de mener cette réforme ». Pour N Vallaud Belkacem, le mouvement des lycées ex zep « est plus une adresse à l’attention de toutes les forces politiques de ce pays qu’au ministre actuel ».
Les positions syndicales
Le mouvement du 19 janvier est soutenu à Marseille par une large intersyndicale qui va de Sud, la Cgt , FO au Sgen Cfdt en passant par le Snes. Au niveau national, le Snes » demande à Madame la Ministre de répondre à l‘inquiétude des personnels mobilisés depuis plusieurs mois ».
Le Sgen Cfdt apporte un soutien conditionnel au mouvement en poussant en avant une revendication pédagogique qui n’est pas dans les demandes du collectif qui lui se bat pour des moyens. Le Sgen demande un référentiel pédagogique pour els lycées prioritaires, à l’image de ce qui existe pour l’école et le collège, associant des moyens pour le personnel à de l’accompagnement pour les élèves.
François Jarraud
Le 10 janvier : Le caillou dans la chaussure