Politique
Plan de relance : Retour de la réforme des retraites
Le document final du plan de relance transmis au Parlement évoque à nouveau la détermination du gouvernement d’aller au bout de la réforme des retraites. Si l’Education nationale y a sa part, l’essentiel des financements vont à des aides aux entreprises et au soutien à l’emploi. JM Blanquer a fait inclure dans le plan ses projets comme les internats d’excellence ou les Cordées de la réussite, des dispositifs qui n’ont pourtant pas fait leurs preuves.
N Vallaud-Belkacem dénonce « l’absence d’anticipation » de JM Blanquer
En campagne pour les élections régionales en Auvergne Rhone Alpes, N Vallaud Belkacem est revenue en politique. Dans un entretien accordé à Public Sénat elle critique vertement la gestion de la crise sanitaire par JM Blanquer. Selon elle , le ministre n’anticipe rien car il ne voit pas les difficultés des établissements. Des propos qui semblent confirmés le jour même par la gestion des autotests.
Conventions ruralité et fermetures des écoles : Une analyse de l’AFAE
« La signature d’une convention à l’échelle départementale n’est pas la modalité unique permettant d’engager une évolution importante du maillage des écoles. Il apparait notamment que la signature de conventions locales peut aussi permettre des avancées significatives ». Dans un long article, Eric Fardet , inspecteur général, sur le site de l’AFAE, démontre que la signature des conventions de ruralité n’est pas le seul mécanisme pour « restructurer le maillage scolaire ». Des départements sans convention ont fermé encore davantage d’écoles. Le plus intéressant dans cette analyse est peut être de constater que la rationalité gestionnaire n’est plus interrogée et la démonstration que les conventions censées préserver l’école rurale sont là pour accélérer leur fermeture.
Rentrée
Rentrée : Les enseignants face à l’imprévu…
« La difficulté de la période c’est l’impression d’être ballotée au fil des événements ». Patricia Bonnard, professeure de français en collège, résume bien l’atmosphère de cette rentrée faite en classe, pour le premier degré, à distance dans le second degré. Partout il faut s’adapter aux urgences du jour, comme les classes sans professeurs dans les écoles, et partout tenter d’anticiper sur un avenir très incertain.
Une rentrée dans l’inquiétude
Si le ministère a fait évoluer le protocole sanitaire dans un sens plus sévère, les enseignants effectuent leur rentrée sans vaccination, sans tests et allègements systématiques alors que l’épidémie est à un niveau très élevé. JM Blanquer reste dans la négation des risques pris par les élèves et les personnels.
Autotests : Le protocole ministériel jugé « irréalisable » par les personnels de direction
Dans une lettre envoyée le 29 avril aux personnels de direction, la secrétaire générale du ministère et le directeur de l’enseignement scolaire fixent les conditions dans lesquels les autotests seront utilisés dans les établissements. Une organisation tellement lourde que les 3 syndicats de personnels de direction montrent qu’elle est irréalisable. Ils donnent consigne à leurs adhérents d’exiger du personnel spécial du ministère , sinon d’envoyer les élèves s’autotester chez eux.
Les 5000 recrutements ne seront pas forcément enseignants
Depuis plusieurs jours le discours de JM Blanquer sur le recrutement de 5000 professeurs était changeant d’une déclaration à l’autre. Parfois il était mis au passé : les 5000 recrutements ont eu lieu, parfois au futur : les 5000 recrutements vont avoir lieu. Rarement le contenu de ces 5000 recrutements était précisé.
La Haute Autorité de Santé autorise les auto tests à tous les âges
Selon la Haute Autorité de Santé, les tests antigéniques sur prélèvements nasals » peuvent également être un outil de dépistage chez les moins de 15 ans. Réalisables en tests de diagnostic rapide (TDR), tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ou autotests, les tests antigéniques sur prélèvement nasal apparaissent pertinents pour briser des chaines de contamination, notamment en milieu scolaire ». Cela devrait ouvrir le champs des autotests aux collégiens et écoliers. Par contre la HAS dénonce l’inefficacité des tests sur prélèvements salivaires.
Autotests : Le protocole luxembourgeois
Comment utiliser les autotests avec un public scolaire ? Selon la vidéo officielle, si tu sais curer ton nez avec ton doigt tu dois pouvoir faire l’autotest. En fait les élèves du cycle 1 (3 à 5 ans) font le test à domicile, avec l’assistance des parents. « A partir du cycle 2, les élèves réalisent le test à l’école. L’enseignant supervise le déroulement et donne les instructions nécessaires ». Ce sont les élèves qui font le test. L’enseignant vérifie les résultats.
International
L’OCDE et l’internationale de l’éducation demandent des mesures pour les professeurs
C’est assez rare de voir une internationale syndicale et l’OCDE faire programme commun. C’est pourtant ce que proposent les « 10 principes pour une reprise de l’éducation efficace et équitable » publiés par l’OCDE et l’Internationale de l’éducation. Ils invitent notamment à ne pas oublier les enseignants dans les conditions de la reprise.
La Coalition éducation demande des moyens financiers face au Covid
La coalition éducation, qui regroupe 22 associations impliquées dans l’éducation, lance une campagne pour appeler à la prise de mesures urgentes face à l’impact du Covid sur les systèmes éducatifs. » La pandémie de la COVID-19 affecte l’éducation de plus d’un milliard de personnes. Elle aggrave également la crise mondiale actuelle du financement de l’éducation », rappelle la Coalition. La coalition demande aux états « d’augmenter le financement public de l’éducation à 20 % des dépenses publiques. » et d’augmenter leur assiette fiscale afin d’accroître leurs ressources, en s’efforçant d’atteindre un ratio impôt/PIB minimum de 20 % ».
Etats-Unis : Biden augmente de 4 années la scolarité obligatoire
Cent jours après son investiture, le président des Etats Unis a fait un discours remarqué le 28 avril auprès des sénateurs et députés. Il a souligné ce qui a été fait en trois mois : la vaccination de 220 millions de personnes, le versement d’un chèque social de 1400$ pour 85% des foyers, l’embauche de 1.3 million de personnes. Il a annoncé une nouvelle politique fiscale ciblant les grandes sociétés et les plus riches. Mais on retiendra aussi l’American Families Plan car il concerne l’Ecole. J BIden annonce l’extension de la scolarité obligatoire sur 4 années. La maternelle devient obligatoire pour les 3 et 4 ans. Ainsi que la poursuite d’études post bac sur les deux années du « college ». « 12 années de scolarité obligatoire n’est plus suffisant pour être compétitif au 21ème siècle ».
Numérique
Tribune : La transformation numérique de l’enseignement se jouera en équipe
Un an après la stupeur de l’injonction de continuité pédagogique, la communauté éducative s’est retrouvée à nouveau dans l’obligation d’enseigner à 100 % à distance. Les difficultés majeures de connexion aux opérateurs publics ne doivent pas masquer une réalité plus enthousiasmante : les enseignants se sont remarquablement mobilisés et engagés dans la transformation numérique de leur pédagogie, et avec eux les acteurs de la filière du numérique éducatif. Cet élan ne sera fécond que si l’État accepte de jouer collectif dans cette bataille pour la réussite de nos enfants.
Métier enseignant
L’épreuve de sciences du brevet comme avant…
Le ministère a publié le 28 avril les disciplines retenues pour l’épreuve de sciences du brevet. Cette année ce sera physique chimie et SVT en série générale et physique chimie et technologie en série professionnelle. Rien d’extraordinaire en apparence. Depuis la réforme de 2016, seules deux disciplines parmi les SVT, la technologie et la physique-chimie sont « tirées au sort ». Les deux sujets valaient 25 points chacun. Et en 2019 déjà SVT et physique chimie étaient retenues pour le brevet en série générale. Mais cette publication marque la détermination du ministre d’organiser le brevet comme dans une année normale. Cela alors que les syndicats enseignants ont demandé une réorganisation du brevet. « Les examens, en collège comme dans les trois voies du lycée, ne pourront pas se tenir comme prévu puisque l’année n’a pas été normale, nous demandons que des décisions rapides soient prises pour clarifier l’organisation et les attentes de l’ensemble des examens », ont écrit au ministre le 25 avril la Cfdt, la Fsu, l’Unsa, le Snalc et Sud. La réponse vient de tomber…
BTS : L’organisation de la session de rattrapage précisée
Alors que l’on attend l’avis du Conseil d’Etat sur l’examen du BTS, le gouvernement communique sur la session « exceptionnelle » de rattrapage proposée aux étudiants. » Tous les étudiants sont concernés dès lors qu’ils n’ont pas atteint la moyenne lors de la première session, notamment en cas d’absence à une ou plusieurs épreuves (ils devront en ce cas présenter un justificatif d’absence). Sur la base de l’ensemble des résultats obtenus et des appréciations portées au livret scolaire ou de formation, les jurys d’examen convoqueront les candidats autorisés à se présenter à la session de rattrapage au plus tard dans les 8 jours suivant la proclamation des résultats de la session normale. Cette session de rattrapage sera composée de deux épreuves orales : une interrogation permettant de réévaluer les compétences du candidat dans le domaine des disciplines générales (culture générale et expression, langue vivante étrangère, mathématiques, physique-chimie, sciences appliquées…) : le candidat devra choisir la discipline dans laquelle il souhaite être interrogé parmi les disciplines à plus fort coefficient de sa spécialité ; une interrogation permettant de réévaluer les compétences du candidat dans le domaine professionnel. Pour chaque interrogation, une note sera attribuée qui pourra, lorsqu’elle en améliorera la valeur, remplacer la moyenne initiale de l’ensemble des épreuves ponctuelles du domaine correspondant (général et professionnel) ». Le gouvernement promet » un accompagnement spécifique (entretien personnalisé, séances de travail sur des points de programme identifiés, …). Des moyens sont délégués aux académies pour assurer la mise en oeuvre de cet accompagnement ».
La complémentaire santé bientôt prise en charge en partie par l’Etat
Le gouvernement a présenté au conseil des ministres du 28 avril un projet de loi prévoyant la prise en charge partielle de la complémentaire santé. « Les employeurs publics seront tenus, comme dans le secteur privé, de financer au moins 50 % de leur complémentaire santé. Cette obligation de prise en charge à 50 % s’appliquera progressivement, dès 2024 à l’État, à mesure que les contrats collectifs arriveront à échéance, et au plus tard en 2026 à tous les employeurs publics des trois versants de la fonction publique. Elle concernera tous les agents publics, sans distinction de statut. La transition vers le régime cible s’engagera dès 2022 pour les agents de l’État, avec une prise en charge forfaitaire (de l’ordre de 15 €) du coût de leur complémentaire santé ». Le même texte prévoit une prise en charge par l’Etat des contrats de prévoyance couvrant les risques d’incapacité de travail, d’invalidité, d’inaptitude ou de décès. Cette participation sera fixée à 20% dès 2025.
Un AED accusé de radicalisation dénonce un licenciement abusif
Surveillant dans un collège de Roubaix, Brahim a t-il été victime des appels à dénonciation ? Selon Street Press, qui donne la parole au surveillant, l’affaire serait partie d’un échange avec un professeur sur l’esclavage. Relayée sur Facebook, son affaire prend des proportions quand l’établissement découvre le nom de scène de cet AED rappeur : « Prince BR Fellagah ». Brahim est accusé de radicalisation et licencié le 2 avril. Il est signalé par le chef d’établissement à la police ce qui lui vaut une visite domiciliaire. Il dénonce un montage en épingle d’un petit fait et entend porter plainte pour licenciement abusif. Après l’assassinat de S Paty et la campagne de signalement menée par le ministère, près de 800 signalements ont été faits avec de sérieux dérapages. La grande majorité n’a mené à rien. Mais des écoliers de 9 ans ont été gardés à vue toute une journée seuls après irruption de la police chez eux. Des collégiens ont été arrêtés et mis en examen. Un lycéen de 16 ans a été exclu et mis en examen pour le jet d’un pétard bien après le 2 novembre.
Grand Oral : Un concours d’éloquence vide selon l’Apses
« Ce « Grand oral » a tout d’un concours d’éloquence vide, pour lequel les élèves ne sont pas préparé·e·s, et les enseignant·e·s pas formé·e·s », écrit l’Apses, association des professeurs de SES. « De nombreux établissements ont mis en place des organisations hybrides de l’enseignement afin de faire face à la situation épidémique, ce qui entraîne de fortes inégalités de préparation entre les élèves, et ce depuis le mois de novembre », explique l’Apses. « La règle sanitaire « un cas de Covid, une classe fermée », ou l’isolement des élèves et professeurs détectés positifs, nécessaires sur le plan sanitaire, creuseront encore davantage les écarts de conditions de préparation à l’épreuve entre les territoires et les établissements. Dans ces conditions, il est inenvisageable d’amener tous les élèves à maîtriser les techniques de l’oral et à acquérir l’autonomie que nécessite la préparation de l’épreuve. En effet, ces compétences sont par nature impossibles à travailler en dehors de la classe avec les enseignant·e·s ». L’association dénonce aussi le contenu de l’épreuve. « Le jury est censé « valoriser la solidité des connaissances du candidat », mais comment peut-il le faire puisqu’il n’y a pas obligation à avoir des professeur·e·s des deux spécialités choisies par l’élève ? Par ailleurs, comment les candidat·e·s pourront-ils et elles mettre en avant leurs connaissances et leurs capacités d’argumentation en seulement 5 minutes ? Quand ce ne sont pas les connaissances qui sont valorisées, cela laisse la place à l’évaluation de comportements, d’attitudes corporelles, d’aptitudes langagières qui sont répartis de manière très inégale selon les milieux sociaux ».
Enseignement professionnel : L’intersyndicale pose la question des examens
« Concernant les examens, le ministre Blanquer n’a pas eu un seul mot lors de sa conférence de presse pour les lycéennes et lycéens professionnels ce qui est fortement anxiogène pour eux et les personnels. L’intersyndicale rappelle ses exigences concernant la neutralisation de l’oral du chef-d’oeuvre en CAP, des aménagements pour les épreuves ponctuelles terminales et un allègement des CCF », écrit l’intersyndicale Cgt, Snuep Fsu, Snep Fsu, Snlac, Sud et Cnt. Elle demande aussi que « les demi-jauges doivent être appréciées au niveau de la classe et non au niveau de l’établissement pour éviter ’’l’irresponsabilité sanitaire’’ de certaines directions locales » et « l’application transparente et immédiate de la règle 1 cas positif = fermeture de la classe ».
Melle : Le Conseil d’Etat renvoie le recours de JM Blanquer
Selon le comité de soutien aux 4 de Melle, le Conseil d’Etat a refusé le pourvoi en cassation du ministre de l’Education nationale contre la décision du Tribunal administratif qui a cassé la décision de déplacement d’office de Sylvie Contini. Le 22 décembre le tribunal administratif avait jugé la sanction contre cette professeure d’anglais « disproportionnée » et « de nature à jeter un doute sérieux quant à la légalité de cette décision ». Cette ordonnance du tribunal administratif est donc confirmée par la Cour de cassation. Pour le comité de soutien, « JM BLanquer n’aime pas perdre Et pourtant la défaite est cuisante ».
Affectation des stagiaires du second degré
» La présente note de service définit les règles et les procédures de nomination et d’affectation en qualité de fonctionnaire stagiaire des lauréats des concours de recrutement des professeurs agrégés, des professeurs certifiés, des professeurs d’éducation physique et sportive, des professeurs de lycée professionnel, des conseillers principaux d’éducation et des psychologues de l’éducation nationale.Elle vise à expliciter aux lauréats qui seront nommés fonctionnaires stagiaires au 1er septembre 2021, les conditions dans lesquelles leur affectation en académie est déterminée. »