La capacité d’un jeune à contrôler ses émotions et à travailler en groupe a-t-elle un impact sur ses résultats scolaires et finalement son avenir professionnel ? Une étude de l’OCDE pose en termes nouveaux la question de l’épanouissement ou du bien être à l’Ecole comme clé de l’instruction. Alors que dans la tradition française on distingue nettement le domaine des savoirs de celui du bien être et de la sociabilité, l’OCDE publie une synthèse d’études qui convergent pour affirmer la nécessité d’enseigner aussi les compétences sociales et émotionnelles à l’école.
L’étude de l’OCDE repose sur différents travaux menés dans 11 pays développés de l’OCDE. Par exemple elle reprend les conclusions d’une étude belge qui suggère que le développement de l’estime de soi en 6ème a un impact mesuré sur la poursuite d’études supérieures. Une étude canadienne a établi un même lien entre l’estime de soi à 15 ans et la poursuite d’études supérieures et le revenu. Un autre travail mené en Grande Bretagne sur des écoliers âgés de 10 ans montre qu’une meilleure estime de soi s’accompagne d’une réduction du risque d’obésité ou de dépression à 16 ans.
Toutes ces études aboutissent à la nécessité d’une éducation du caractère à l’école. C’est à dire à la fois le développement de l’estime de soi mais aussi la capacité à travailler en groupe, à servir une communauté. Pour l’OCDE, » les compétences nourrissent les compétences » et le développement des compétences sociales et émotionnelles profitent aux compétences cognitives. Par exemple, le fait de mieux contrôler ses émotions aide à aller au bout d’un problème de maths ou d’un livre. De la même façon, le fait de participer à des compétitions sportives améliore l’efficacité en général. Parmi les compétences du 21ème siècle, celles qui devraient porter l’économie nouvelle, comme la créativité ou la pensée critique, associent les compétences sociales, émotionnelles et cognitives.
La conclusion de l’étude de l’OCDE c’est que l’Ecole doit enseigner les compétences sociales et émotionnelles. Elle peut le faire en luttant contre le harcèlement. Elle peut aussi encourager les activités volontaires au bénéfice du groupe, comme les conseils de la vie lycéenne ou collégienne. Dans la classe, l’enseignant peut favoriser les travaux de groupe en s’appuyant sur des pratiques de résolution de problèmes ou la pédagogie de projet. Ou encore en demandant des exposés qui demandent à collaborer et à résoudre des problèmes comme les TPE par exemple.
Finalement cette étude invite à lier progrès des connaissances et progrès de la société. C’est sans aucun doute involontaire, mais on retrouve dans cette étude des recommandations qui résonnent avec la réforme du collège.
François Jarraud
L’étude OCDE
http://www.oecd.org/edu/ceri/seminarandlaunchofthereportskillsforsocialprogress[…]
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