» Les élèves de maternelle – a fortiori ceux des milieux populaires-ne sont pas des cobayes ! Les enseignants ne sont pas des exécutants à la botte d’officines privées ». Lancée sur le Nord, l’offensive d’Agir pour l’école pour entrer dans les écoles s’est heurtée à la résistance d’enseignants. Mais elle se renforce dans le Pas de Calais, département où l’association est présente depuis des années selon le Snuipp Pas de Calais.
Selon Dominique Dauchot, secrétaire départementale, le Snuipp 62 est intervenu auprès de l’Inspection académique pour dénoncer « les multiples pressions consistant à tenter de contraindre les équipes enseignantes à s’engager dans des programmes pédagogiques particuliers, comme ceux portés par l’association « Agir pour l’École » ou à s’orienter vers une méthode de lecture préconisée ou des pratiques uniquement centrées sur l’apprentissage des fondamentaux ».
« Quelques élèves de maternelle à Calais ont été contraints de passer des évaluations quasiment pendant 1h30 ce mardi 3 juillet, avec une personne inconnue, issue de cette association privée, aux intérêts et financements également privés », explique le syndicat. « Tout cela sans concertation ni accord de l’équipe enseignante qui a été mise devant le fait accompli et n’a même pas pu prévenir les parents ! »
Le Snuipp rappelle qu’il n’y a « aucune preuve scientifique attestant autre chose que des progrès très ponctuels dans des compétences faisant l’objet d’entrainements intensifs… Par ailleurs, aucun protocole n’a été signé entre cette association privée et la rectrice ou l’inspecteur d’académie, qui parlent simplement « d’expérimentation » sans cadre réel ! Ce qui nous interroge et nous inquiète fortement sur la qualité et l’indépendance du service public d’éducation rendu aux usagers ».
Le Snuipp invite les enseignants « « reprendre la main » sur leur métier et, dès la rentrée 2018, à résister à toute forme de pressions ou d’injonctions qui remettraient en cause leur professionnalisme et leur indépendance ».