Ils vous disaient qu’on n’enseigne plus l’histoire. Ils ont doublement menti. Evalué par la Depp dans le cadre des enquête Cedre, le niveau des collégiens en histoire-géo s’est redressé depuis 2012. Un redressement sensible qui s’accompagne d’un glissement des élèves vers le haut. Seule ombre au tableau : si le niveau des élèves les plus pauvres s’est lui aussi relevé, l’écart de niveau entre les groupes sociaux reste très important.
Réalisées tous les trois ans, les enquêtes Cedre sont les meilleurs repères pour évaluer l’évolution du niveau des élèves. En 2017 5000 collégiens de 195 établissements ont répondu à près de 200 items évaluant leur niveau en histoire, géographie et enseignement moral et civique.
Selon l’enquête, alors qu’en 2012 le niveau avait baissé de 10 points par rapport à 2006, en 2017 on observe une hausse de 5 points. Et il s’agit bien d’un glissement vers un meilleur niveau de tous les élèves. » La précédente passation, en 2012, montrait une part croissante d’élèves dans les groupes de plus faibles niveaux, tandis que la proportion d’élèves dans les groupes de niveaux les plus élevés diminuait. En 2017, on constate, en revanche, une baisse de la proportion d’élèves dans les groupes les plus fragiles, concomitante d’un renforcement quantitatif des groupes davantage en réussite. Les élèves en difficulté (groupes < 1 et 1) représentent 17,3 % de la population évaluée en 2017 contre 20,9 % en 2012. À l’inverse, la part des groupes 3 et 4, davantage en réussite, s’élève à 46,9 % en 2017 contre 42,3 % en 2012″, note la Depp.
Une ombre au tableau. Dans les deux groupes les plus faibles on comptait 33% de très défavorisés (le quartile le moins favorisé) et 10% de très favorisés en 2012. En 2017, ils sont respectivement 30 et 8%. Autrement dit les écarts sociaux de réussite scolaire se sont creusés. Si l’on prend les deux catégories ayant les meilleurs résultats on va trouver 14% de défavorisés et 38% de favorisés.
François Jarraud