« Ca me permet d’avoir les élèves durant ces heures d’échange où on parle de ce qui les intéresse. Un dialogue particulier s’installe ». Professeure d’histoire-géographie au lycée Chatelet de Douai, Franciane Allaire publie un carnet de bord pour accompagner les élèves dans la préparation du grand oral, épreuve totalement nouvelle du bac. Elle explique comment elle relève ce défi et quelle place tient ce carnet de bord.
Un carnet de bord pour le grand oral
« Le premier défi du grand oral c’est la prise de parole de l’élève qui doit être continue, argumentée, intéressante. Il faut accompagner les élèves dans le choix de leur question, la préparation orale et aussi celle des questions posées par le jury qui peut élargir la question », nous dit Franciane Allaire.
C’est pour cela qu’elle a imaginé un carnet de bord sur lequel on peut s’appuyer en classe pour préparer l’oral. Le carnet invite l’élève à définir ce qui lui plait dans ses spécialités, à construire la question, à analyser le sujet et à mener sa recherche.Il donne des conseils méthodologiques pour la recherche et pour la préparation orale. Une page invite les élèves à noter les points forts et faibles de leurs interventions orales durant l’année.
Des moments de respiration
Pour elle, dans une année très chargée, les moments de préparation du grand oral sont des moments de respiration. Ainsi la préparation du grand oral commence dès septembre et elle s’intègre au cours. « Il y a des moments du cours où une partie est traitée par les élèves de façon orale sous forme d’exposés de 5 minutes. Ca permet de travailler l’oral et la recherche documentaire », nous dit-elle.
F Allaire souligne les différences avec les TPE. « Je suis seule en classe et il n’y a plus d’horaire dédié. Il faut utiliser l’horaire des cours. On a moins de temps pour accompagner les élèves. Il est difficile de faire comprendre aux élèves qu’il va falloir travailler en dehors du temps de classe ». Le grand oral pose aussi la question des inégalités sociales devant l’expression orale. « On voit des élèves plus à l’aise que d’autres, plus habitués à lire la presse que d’autres », dit-elle.
Des élèves intéressés
Mais F Allaire est emballée par cette nouvelle épreuve qui apparait comme une bulle d’oxygène dans des temps de cours très denses. « Ca m’a obligé à changer mes méthodes d’enseignement, à sortir du rituel », explique t-elle. « Je dois réinventer des choses et c’est positif. Je découvre d’autres facettes du métier ». Elle apprécie un nouveau rapport avec les élèves. « Ca me permet d’avoir les élèves durant ces heures d’échange où on parle de ce qui les intéresse. Un dialogue particulier s’installe. On sort du cours. On va au delà. On voit des élèves qui sont intéressés et intéressants et qui se posent des questions sur le monde. C’est enrichissant ! ».
François Jarraud