C’est suffisamment rare pour être souligné. Tous les syndicats enseignants, à l’exception de FO, demandent une autre gestion de la crise sanitaire. Dans un communiqué commun, ils soulignent la nécessité d’anticiper la gestion de la crise notamment sur les examens.
« Les organisations syndicales partagent la préoccupation du maintien de l’ouverture des lieux scolaires. Elles alertent cependant sur la nécessité d’anticiper l’ensemble des scenarii. La mise en oeuvre d’une protection renforcée doit être planifiée dès à présent », écrivent la FSU, Unsa Education, la CGT, le Sgen Cfdt, le Snalc, Sud Education et le Sncl. Ces organisations représentent 85% des personnels de l’Education nationale.
Cette insistance sur la nécessaire planification vient après les nombreux ordres et contrordres qui ont accompagné la saison 2020 des examens. Elle s’explique aussi par l’immobilisme du ministre depuis la rentrée dans la gestion de la crise. Rien n’est encore prévu pour l’organisation du bac par exemple. Et le gouvernement semble élever cette situation au niveau d’une doctrine puisqu’il a pris un décret lui permettant de changer l’organisation des examens 15 jours seulement les épreuves.
Les syndicats demandent aussi le renforcement de la protection des personnels plutôt qu’attendre la généralisation de la variante anglaise du virus. » La mise en oeuvre d’une protection renforcée doit être planifiée dès à présent . Le non brassage des élèves, le fonctionnement des cantines, l’aération des salles, les tests à grande échelle, l’isolement des cas positifs et cas contact et l’aménagement des locaux doivent faire partie du plan préparé ».
« Des décisions rapides doivent être rendues sur l’organisation des examens pour ne pas laisser dans l’incertitude élèves et personnels. Nous demandons le report des épreuves du mois de mars », écrivent-ils. Il s’agit des épreuves des spécialités prévues mi mars. Les inégalités de fonctionnement des lycées, en alternance ou pas, et l’arrivée de la seconde vague justifie cette demande. Comme en 2020, le ministre tarde à donner une décision qui semble inéluctable.
Les syndicats sont aussi d’accord sur la nécessité d’embaucher. « Le recrutement de personnels supplémentaires et pérennes doit être amplifié dès maintenant, à commencer par les candidats aux concours inscrits en liste complémentaire et par des emplois d’AED, pour permettre la mise en oeuvre des protocoles, les fonctionnements en groupes, et les remplacements ». Ils soulèvent ainsi une des raisons de l’immobilisme ministériel : faire l’autruche et ne pas investir quelque soit la situation sanitaire.