Le célèbre couple de la littérature enfantine, composé d’un ours et d’une souris, se lance dans une nouvelle carrière cinématographique. Difficile de l’ignorer, le producteur, Didier Brunner (Kirikou, les triplettes de Belleville…) a consacré à l’opération un budget important et prévoit près de 400 copies en salles. La gageure n’était pas mince : les adorables petites bêtes nées sous le pinceau de Gabrielle Vincent, décédée en 2000, traversent au fil des albums de petites histoires de la vie quotidienne. Le film exigeait un autre souffle épique, mais sans trahir l’esprit de l’auteur. Didier Brunner décide de faire appel à l’écrivain Daniel Pennac, dont il avait apprécié l’Oeil du loup. Pennac réinvente l’univers des personnages : un monde cossu et intolérant du haut, pour les ours, en lutte contre celui souterrain des souris, qui vit de larcins chez les ours. Ernest sera un rustre marginal et musicien, Célestine une artiste plasticienne vouée à la dentisterie contre son gré. Les deux personnages vont engager des relations mordantes, marquées par la causticité du ton de Pennac. « Il fallait à tout prix éviter l’écueil de la mièvrerie, du joli petit film », explique Didier Brunner. Pour la réalisation, il fait appel à Benjamin Renner, au vu de son film de fin d’études « La queue de la souris ». Le dessinateur, qui ne connaissait pas les livres de Gabrielle Vincent, a eu envie de travailler dans un style « jeté » du croquis, spontané, rapide, qui était celui de l’auteur, avec une reprise à l’aquarelle non retouchable.
Le résultat, au graphisme plus clair et abstrait que le dessin original, avec des caractères et des aventures plus prononcés pour les personnages, promet d’être une belle réussite.
Ernest et Célestine, film d’animation pour enfants, réalisation Benjamin Brunner, Vncent Patar et Stéphane Aubier, durée 1h20 – Sortie le 12 décembre 2012.