« Les débats sur la réforme scolaire dans les pays de l’OCDE accordent une place prééminente aux questions d’augmenter la participation des parents à la vie des établissements et la personnalisation de l’enseignement ou d’améliorer les services publics sous la pression d’un quasi marché scolaire ». Dans uen récente étude, l’OCDE étudie l’évolution de l’Ecole soumise aux demandes croissantes de la société dans 11 pays de l’organisation. Elle pose les questions des effets de ces pressions sur les systèmes éducatifs en s’inspirant des expériences menées dans ces pays.
Selon l’Ocde, la tendance générale est à diversifier l’offre scolaire, à assurer plus d’autonomie aux établissements et plus d’information aux parents. Partout le choix est offert aux parents entre plus de liberté de choix des établissements ou plus de pouvoir dans l’école. Partout d’ailleurs, les parents optent pour le choix. Le modèle participatif est en effet mal accepté.
Quels sont les effets ? « Les classes moyennes sont plus capables de saisir les opportunités de choix et d’envoyer leurs enfants vers la meilleure école. Cela peut augmenter les inégalités ». Le libre choix de l’école s’accompagnerait donc d’une hausse de la ségrégation sociale. C’est d’ailleurs un phénomène mis en évidence par les chercheurs, par exemple Lauder et Hughes en Nouvelle-Zélande.
Pour l’OCDE, cette retombée, négative semble le prix à payer pour avoir un système plus diversifié, plus compétitif et par suite plus efficace. Est-ce si sûr ?
L’étude néo-zélandaise ne tranche pas sur l’évolution des résultats scolaires après la disparition de la carte scolaire. Par ailleurs Christian Maroy a pu montrer que la compétition entre établissements peut exister à l’intérieur d’un district de carte scolaire. Pour lui, « des interdépendances compétitives entre écoles existent autant dans un système de quasi-marché que dans des systèmes avec carte scolaire ». Il a mis en évidence des phénomènes d’imitation et de différenciation. Certains établissements différencient à l’intérieur même de l’établissement en créant des filières d’élite. D’autres se spécialisent « certains cherchent à capter les meilleurs élèves et offrent des options valorisantes pour les parents des classes moyennes ». La ségrégation peut même, dans le cadre de la carte scolaire, prendre des formes extrêmes comme le montrent les travaux de G. Félouzis dans l’académie de Bordeaux.
Faut-il dès lors s’enfermer dans le débat entre liberté de choix carte scolaire ?
Etude OCDE (en pdf)
Dossier spécial : carte scolaire
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