L’article
On associe souvent utilisation pédagogique du numérique et différenciation. C’est d’ailleurs un des arguments phares utilisé pour en justifier l’utilisation dans l’enseignement. Au-delà des mots, il y a les mises en œuvre et les réalités de la classe, de l’école et ses contraintes. L’utilisation du terme « différenciation » dans l’enseignement permet, à l’instar de ce qu’en disent nombre d’auteurs/chercheurs, de poser une question essentielle au système scolaire. Très souvent ce mot est mis en lien ou en opposition avec les mots individualisation, personnalisation. Sans entrer ici dans le débat sur ces trois termes, il est nécessaire de s’interroger sur les chemins de l’apprendre que chacun peut suivre avant de s’interroger sur un enseignement différencié. Nous proposons ici trois composantes de la réflexion qui sont d’abord indépendantes du numérique, dans un deuxième temps nous aborderons la question du numérique dans ce cadre.
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Bruno Devauchelle : Les connaissances, les compétences et les humanités…
Le monde académique raisonne depuis longtemps en termes de connaissances et plus récemment en termes de compétences. Ainsi en est-il de l’informatique et du numérique lorsque l’on regarde les prescriptions du ministère de l’éducation. L’arrivée de PIX ou CRCN (Cadre de Référence des Compétences Numériques) de même que les programmes des enseignements de NSI (Numérique et Science Informatique) et SNT (Sciences Numériques et Technologie) confirment ces entrées. Mais à côté de ces cadres, il y a l’EMI et l’EMC qui semblent apporter d’autres éléments qu’uniquement des connaissances. Certains disent qu’ils y abordent aussi des « savoir-être », mais dans la définition des compétences elles sont incluses. Est-ce suffisant pour répondre aux transformations actuelles en lien avec la généralisation du numérique ?
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Bruno Devauchelle : Soft Skills, une chanson douce (et numérique)…
Une des questions principales posées à tout système éducatif c’est son adéquation avec « la vraie vie ». Ainsi l’avenir des jeunes est-il à la base des questions que se pose tout responsable éducatif qui va se demander ce qu’il est, mais surtout comment faire en sorte de permettre aux jeunes d’y parvenir dans les meilleures conditions. Après une liste de savoirs, sont arrivés les référentiels de compétences qui désormais prennent le pas pour définir ce à quoi il convient de préparer les jeunes. La crainte du futur est parfois davantage présente chez les parents que chez les jeunes eux-mêmes. C’est pourquoi nombre d’adultes, poussés par les milieux professionnels, en particulier ceux des ressources humaines (développer l’employabilité), tentent de définir les compétences qui seront nécessaires dans les années qui viennent. Aussi le monde de l’école, les enseignants, s’interrogent-ils sur leur place et leur rôle dans ce devenir.
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