L’Économie Gestion est présente sur Internet au travers du site national ( http://ecogest.info), des réseaux nationaux (CRM, CRCOM, CERTA, CRCF et CERPEG), des sites académiques, des sites d’établissements et des sites personnels. Si l’utilité d’un site internet, ou intranet, en termes de diffusion de l’information et de mutualisation des ressources est largement reconnue, son intégration dans nos pratiques pédagogiques quotidiennes l’est moins. Complexité de mise en oeuvre, coût, temps, intérêt de l’outil, … autant de questions que peut se poser le professeur d’Économie Gestion et de freins qui risquent de l’inciter à différer son projet de création d’un intranet ou d’un site internet à destination de ses élèves.
Des collègues d’Économie Gestion ont sauté le pas et mis en place un tel outil. Ils ont accepté de nous faire part de leur expérience.
Terminale STT CG, Comptabilité Gestion – Épreuve pratique
Stéphane Gozé, lycée Anatole France, académie de Lille
Le site Internet : http://www.afrance.net
L’apprentissage des logiciels, point de passage obligé pour la réalisation des activités, se faisait à l’aide de modes opératoires papiers. La quantité de photocopies à réaliser et l’oubli fréquent des documents par les élèves, m’ont rapidement poussé à trouver une autre solution. J’ai alors utilisé un PC relié à une tablette de projection pour l’apprentissage des logiciels. L’obscurité nécessaire pour voir quelque chose et les déplacements que cela imposait pour les élèves rendait l’exercice peu pratique. Il était de plus très difficile d’individualiser les formations. Tous les élèves, ou presque, assistaient à la présentation alors que certains d’entre eux n’en avait pas encore l’utilité. Au moment de réinvestir ce qui leur avait été projeté, ils avaient oublié certaines manipulations et il fallait souvent en refaire la présentation.
La mise en réseau, poste à poste, des salles informatiques tertiaires a permis de remplacer la tablette de projection par un logiciel de gestion de classe, Netsupport School. Il devenait dès lors possible de diffuser des présentations directement sur les PC de tout ou partie des élèves. Si cette solution permettait un début d’individualisation, elle imposait toujours de nombreuses répétitions, chronophages. La mise en place d’un réseau client / serveur a été l’occasion de créer un Intranet. J’en ai profité pour concevoir des pages web de formation aux outils de bureautique que devaient utiliser les élèves pour mener à bien leurs activités. Mon objectif était de permettre à l’élève de « s’auto-former » aux fonctionnalités logicielles dont il avait besoin, quand il en avait besoin. Pour ce faire, j’ai illustré mes « guides d’apprentissage » de captures d’écran et d’animations vidéo (qui permettent à l’élève de suivre l’intégralité des manipulations).
La création du site Internet du lycée a été l’occasion de mettre en ligne une copie allégée – pour des raisons de bande passante – des « guides d’apprentissage ». Les élèves, de plus en plus nombreux, qui disposent d’un PC chez eux et d’Internet peuvent les consulter, même hors temps scolaire. Cela leur permet, dans une certaine mesure, de poursuivre le travail sur les activités chez eux, comme ils le font dans d’autres matières (Comptabilité Gestion, Économie Droit, Mathématiques, …).
Les progrès technologiques, notamment l’augmentation de la bande passante, m’ont permis de publier en ligne, sur le site du lycée, la version intégrale de mes « guides d’apprentissage ». Pour éviter d’avoir à faire plusieurs fois le travail, j’ai retiré de l’intranet mes « guides d’apprentissage ». Que ce soit depuis le lycée ou depuis l’extérieur, l’élève consulte maintenant la même version, celle du site Internet du lycée.
Lorsqu’ils travaillent sur leurs activités, les élèves se rendent sur le site Internet du lycée. Ils y trouvent une grande partie des ressources dont ils ont besoin pour les réaliser : énoncés, fichiers de travail et guides d’apprentissage des logiciels. Ils peuvent accéder à ces ressources à tout moment, lorsque le besoin s’en fait sentir. Fortement utilisées pendant les heures « officielles » d’épreuve pratique, ces ressources le sont aussi pendant les heures de permanence ou hors temps scolaire (cela est toutefois plus rare). Il n’est au début pas toujours aisé de leur faire comprendre qu’avant de demander l’aide du professeur, il faut d’abord avoir vérifié que la réponse à leur question ou à leur problème ne se trouve pas sur le site Internet du lycée.
La mise en ligne, sur le site Internet du lycée, des ressources nécessaires à la réalisation des activités m’a permis d’offrir un choix d’activités plus large aux élèves. Les élèves choisissent eux même, dans le respect de certains critères, les activités qu’ils vont réaliser. Ils ne travaillent donc pas tous en même temps sur les mêmes activités. Leurs besoins sont donc, à un moment donné, parfois très différents et multiples. Les ressources proposées en ligne ont évolué au fur et à mesure de l’évolution des activités (création de nouvelles activités et ou modification d’activités existantes). L’objectif demeure de permettre à l’élève d’être le plus autonome possible dans la conduite de ses activités.
L’utilisation des ressources proposées sur le site Internet du lycée a permis de réduire de manière notable les demandes d’aide des élèves, notamment celles concernant les manipulations informatiques. Je dispose de plus de temps pour assurer le suivi des activités, fournir des explications sur les techniques comptables abordées dans l’activité et préparer l’épreuve orale. L’élève bénéficie au final de plus d’individualisation.
Les élèves apprennent à travailler à la fois de manière plus autonome et en groupe. Ils ont tendance en effet à prendre, par groupe de 2 ou 3, les mêmes activités. Chacun réalise l’intégralité de l’activité, mais ils s’entraident, tant pour les connaissances comptables que pour les compétences informatiques. S’ils ont encore souvent le réflexe de demander l’intervention du professeur lors d’un problème de manipulation, la facilité et la rapidité d’accès aux ressources en ligne (sur le site Internet du lycée) les engagent généralement à d’abord tenter de trouver par eux-mêmes une solution.
L’ « auto-apprentissage » de nouvelles fonctionnalités informatiques prend parfois plus de temps, mais les manipulations sont mieux comprises et mieux mémorisées. Leur réutilisation, à plusieurs reprises dans l’année, génère au final un gain de temps (il n’est pas besoin de la réexpliquer à chaque fois).
La plus grande autonomie dont ils font preuve dans la réalisation de leur activité, leur permet de mieux la connaître et de mieux savoir expliquer leurs travaux et les démarches suivies. Cette autonomie diminue aussi les « temps morts », puisqu’ils ne se focalisent que sur ce dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin. Ils ne sont pas astreints à suivre des explications ou des présentations qui ne les concernent pas directement.
Certains poursuivent leurs activités pendant les heures de permanence ou hors temps scolaire, chez eux. Ils utilisent alors une partie des créneaux horaires dédiés à la réalisation des activités pour revoir des notions de comptabilité gestion non assimilées, pour travailler en groupe sur des exercices ou les devoirs maison. A l’approche du baccalauréat blanc et en fin d’année, ils travaillent aussi en groupe la présentation des activités et les révisions des manipulations informatiques.
D’abord centré sur les ressources strictement nécessaires à la réalisation des activités (guides d’apprentissage des fonctionnalités logicielles, énoncés, fichiers de travail, …) le site Internet du lycée propose aussi maintenant aux élèves une version électronique des cours et des synthèses. La réalisation des activités fait appel à des notions comptables. Les élèves n’avaient pas toujours leurs cours, ou pas le cours qu’il fallait, sur eux lorsqu’ils en avaient besoin. La mise à disposition de versions électroniques des cours et synthèses permet de répondre à ce besoin. Cela a de plus eu un impact positif, en terme de temps, sur les cours de Comptabilité Gestion. Les élèves disposent des cours et perdent donc moins de temps à copier des informations « annexes » (titres, …). Ils peuvent se focaliser sur les exercices de découverte des notions abordées dans le cours.
La création des pages web relatives aux activités m’a initialement demandé du temps. Le temps supplémentaire engendré par la création de ces « outils » a depuis été récupéré. Ils m’ont surtout permis de gagner en efficacité.
Terminale STT CG, Comptabilité-Gestion – cours et évaluation
Hervé Sliwak, Lycée du Creusot, Académie de Dijon
Le site Internet : http://www.stgcreusot.com/
Je construis depuis 2000 des animations flash permettant d’appréhender autrement des notions de cours. Les aspects visuels et dynamiques facilitent la compréhension de certains points de programme délicats. Grâce à ces animations, l’hétérogénéité des élèves est prise en compte en classe, comme à leur domicile : le rythme de progression de l’animation est déterminé par l’élève, qui peut visualiser autant de fois qu’il le veut ces objets numériques. Les animations flash sont publiées sur le site Internet du lycée.
J’utilise les objets numériques que j’ai créés :
– soit comme un cours complet. C’est, par exemple, le cas pour l’état de rapprochement bancaire. Au fur et à mesure de la progression de l’animation, les élèves sont amenés à remplir un questionnaire papier. Ce support papier contient des captures d’écran, afin ne pas léser les élèves ne possédant pas Internet à leur domicile.
– soit comme une illustration d’une partie du cours. C’est, par exemple, le cas pour le bilan fonctionnel, le FRNG et le BFR.
– soit comme une révision et/ou une synthèse.
– soit comme une évaluation. C’est, par exemple, le cas des QCM sur les opérations d’inventaire. Ces évaluations sont à la fois formatives et sommatives. Formatives, car les tests sont interactifs, c’est à dire que la correction est adaptée aux réponses données par l’élève. Lors de la conception des exercices, j’ai pris en compte un certain nombre d’erreurs, pour lesquelles j’ai créée une réponse spécifique, destinée à aider l’élève et à lui permettre de comprendre pourquoi sa réponse n’est pas juste. Ce mode d’évaluation procure des gains de temps et d’efficacité énormes par rapport à une évaluation classique.
J’ai conçu un programme qui me permet de récupérer les résultats, globaux et détaillés, de ces évaluations. Je suis ainsi en mesure de repérer les points à retravailler avec le ou les élève(s).
La relation élève-enseignant a été modifiée. J’ai remarqué que les élèves considèrent l’ordinateur (et les animations) comme un tiers. Quand un objet numérique contient une erreur (ça arrive !), l’élève me dit que l’ordinateur s’est trompé et non le professeur qui a conçu le programme. Cet « évaluateur extérieur » (l’ordinateur) permet de me concentrer davantage sur mon rôle de formateur.
De plus, pour les élèves ayant accès à Internet depuis leur domicile, c’est un moyen simple et rapide de réviser.
Parallèlement au développement de ces objets numériques, j’ai mis en place, sur le site Internet du lycée, des moyens de communication avec les élèves et les familles. En attendant la généralisation des ENT, ces derniers disposent d’un forum de discussion privé et d’un programme de consultation de leurs notes.
Le forum doit permettre, dans un 1er temps, une communication asynchrone entre les élèves et les enseignants. Le temps manque parfois au lycée pour revenir sur certaines notions ou pour les approfondir. Dans un second temps, ce forum va permettre de créer des groupes, avec des droits déterminés, l’envoi par les élèves de travaux à leur professeur, …
Reste maintenant le plus dur, convaincre de l’utilité de ces outils…
Terminale Baccalauréat Professionnel Services (Accueil, Assistance, Conseil) – Elaboration du projet professionnel
Alain Téfaine, lycée professionnel de Noisy le Sec, académie de Créteil
Le site Internet : http://membres.lycos.fr/ventorama
Le projet professionnel en bac pro services a pour objectif de permettre aux élèves de mettre en oeuvre la démarche de projet afin de contribuer à créer ou améliorer en entreprise un service à la clientèle. Cette épreuve demande beaucoup de méthodologie et de rigueur de la part des élèves. Or, ces derniers ne sont pas habitués à ce type de pédagogie et sont le plus souvent perturbés quand il s’agit de commencer la rédaction du projet en entreprise. L’équipe pédagogique s’applique à conseiller et aider les élèves lors de leurs périodes de formation en entreprise, mais nous nous apercevons que cela n’est pas toujours suffisant. Certes, le téléphone est un outil précieux, mais il ne permet pas l’échange de fichiers et il peut s’avérer au final chronophage et coûteux. Internet m’a permis d’offrir aux élèves deux outils de suivi supplémentaires : l’échange d’e-mails réguliers et la création du site Ventorama.
La messagerie électronique permet une certaine interactivité, à laquelle les élèves sont sensibles. D’un point de vue pédagogique, cet outil rend possible un suivi individualisé. Le site Ventorama est utilisé par les élèves comme site « ressource » pour la rédaction du projet (ils peuvent y retrouver des conseils méthodologiques, des exemples, des outils, des liens destinés à les aider à mettre en oeuvre la démarche projet et à rédiger leurs travaux). Ces outils sont d’autant plus appréciables que les élèves effectuent en terminale 10 semaines de stage, en entreprises géographiquement dispersées. L’outil internet contribue à maintenir le lien pédagogique entre le lycée et le monde de l’entreprise.
Je compte, à l’avenir, également mettre en ligne des applications et des études de cas afin de permettre aux élèves de mieux organiser leurs révisions en vue de l’examen final.
BTS Management des Unités Commerciales – Management, Informatique, Marketing (GRC et DUC), Economie Générale et d’Entreprise et Encadrement des stages et dossiers d’examen.
Roland Le Stum, lycée Charles de Gaulle, Académie de Rennes
Découvrir l’ENT Mayetic : http://www.mayeticvillage.fr/home.nsf/Pages/gettingstarted
La rénovation des BTS commerciaux introduit le recours systématique aux technologies de l’information et de communication, accompagnant ainsi l’évolution de la pratique commerciale en entreprise. Au delà de la maîtrise de l’outil bureautique de base, sans référentiel particulier de compétences dans le BTS Action commerciale, l’objectif du BTS Management des Unités Commerciale est de développer la maîtrise de logiciels commerciaux professionnels. L’étudiant doit aussi être sensibilisé et formé au travail collaboratif : partage d’informations et travail à distance. Ces compétences sont les volets principaux de l’immersion technologique caractérisant la réforme.
La préparation aux deux épreuves orales du BTS Action Commerciale, consistant en l’élaboration de dossiers, montrait déjà la limite de la gestion « papier » des travaux et la nécessité d’utiliser un outil permettant la centralisation des travaux pour assurer un meilleur suivi de l’avancement de l’étudiant au delà des heures de cours prévues dans le service. Ces contraintes ont été renforcées par les exigences de fonctionnement du BTS MUC : absences prolongées des promotions compte tenu d’une période de stage plus longue, ponctuées de journées professionnelles, nécessitant une utilisation nomade de ressources ou le partage réactif d’informations par notifications automatiques par e-mail ; critères de validation des dossiers étudiants plus stricts nécessitant un suivi étroit et régulier des formateurs ; transdisciplinarité accrue des contenus enseignés ayant pour conséquence l’implication commune d’au moins 2 professeurs dans la préparation des épreuves orales.
Chaque enseignant de l’équipe professeur dispose d’un compte avec des droits administrateurs, et indique ses coordonnées e-mail et téléphonique. Chaque étudiant dispose d’un compte « auteur », indique ses coordonnées e-mail et téléphonique et son lieu de stage. Chaque tuteur de stage dispose d’un compte « auteur ».
Le planning des évaluations pour toutes les matières, les programme de révisions, les conditions horaires et matérielles peuvent être consultées par chacun des membres de l’espace. Les absences programmées des professeurs (formations, réunions), les absences professionnelles des étudiants, en dehors des périodes prévues à cet effet (initialement le mercredi étant une journée professionnelle), les dates des conférences de professionnels et les dates de remise des travaux étudiants (en lien avec les étapes de constitution des dossiers d’examen (échéancier) et des remises de fiches de veille informationnelle) sont saisies dans l’ ENT.
Les professeurs créent des pages ressources. Le professeur d’Economie Générale et d’Economie d’Entreprise y dépose les synthèses de cours. Il n’a plus à gérer les traditionnels polycopiés orphelins (pour cause d’absence d’étudiants à un cours). C’est à l’étudiant d’aller chercher le polycopié souhaité, en fonction de ses besoins et du planning des évaluations inscrit dans l’agenda. En ce sens, il rompt avec l’attitude passive vis à vis des polycopiés papiers distribués systématiquement au terme d’un chapitre en classe. L’impression n’est pas systématique, les étudiants révisant « à l’écran ». Le professeur peut se consacrer aux applications en cours. Le professeur d’informatique met à disposition des modes opératoires qui permettent « d’aller plus loin » que les opérations présentées en séances de TD ou à titre de rappel. L’étudiant accède à ces modes opératoires en fonction des besoins exprimés dans le cadre de ses missions et activités professionnelles de stage (ex : gestion des ressources d’un projet sur Windows Project, publipostage sous Eole GRC, utilisation des formats d’image dans un diaporama…). Les professeurs de Marketing, Management, Informatique et Communication (2 professeurs) mettent à disposition les annexes officielles des dossiers d’examen au format Microsoft Word (fiche d’utilisation du système d’information de l’entreprise de stage, fiche d’analyse de mission, …) récupérées par l’étudiant afin d’être complétées pour constituer le dossier. Pour toutes les disciplines, l’ENT propose tout document n’ayant pas fait l’objet d’une distribution papier en cours, notamment les diaporamas projetés, que l’étudiant peut télécharger sur clé USB ou visionner depuis son domicile via l’espace de groupe. Les étudiants créent chacun une page personnelle de ressources, où ils déposent les documents de travail, dans le cadre de leur dossier de préparation aux oraux d’examen (ACRC et PDUC), que les professeurs peuvent consulter à domicile. Chaque mise à jour des documents est notifiée automatiquement via un e-mail expédié au professeur concerné (ex : la mise à jour des fiches d’utilisation du SI de l’entreprise est notifiée via un e-mail au professeur d’Informatique). Le formateur peut ainsi être tenu au courant de l’avancement du dossier, corriger les documents et notifier ses corrections, via la messagerie, à l’étudiant. Cette communication et ces corrections font l’économie d’impressions papier successives et coûteuses. Les étudiants y déposent aussi les fiches de veille informationnelles, en fonction de l’échéancier inscrit dans l’agenda. Les étudiants ont des droits « auteurs », qui ne leur permettent pas de modifier ou supprimer les ressources d’un autre étudiant.
Les étudiants de BTS Action Commerciale étaient astreints à une activité de veille commerciale informationnelle régulière dans le cadre de l’épreuve de techniques et culture commerciales, TCC. L’abandon de ce format d’épreuve fait que les étudiants ne « lisent plus ». Il a semblé dommage à l’équipe enseignante que les étudiants n’enrichissent plus leurs connaissances par une veille des pratiques d’entreprise. Sans vouloir gérer un nouveau dossier de type TCC, exigeant en disponibilité des professeurs, il est imposé aux étudiants de produire 4 fiches de synthèse informationnelles par semestre. Ces fiches sont remises par l’étudiant, à échéances précisées par les formateurs dans l’agenda, dans sa page de ressources personnelles. Les sources imposées sont pour moitié la presse commerciale papier du CDI du lycée et pour moitié les informations disponibles sur internet. L’étudiant est libre d’accéder aux sources web de son choix ou d’utiliser une sélection de liens informationnels que les professeurs ont indiqués dans la page « liens » de l’ENT. Ce travail entraîne l’étudiant à la recherche sur le net et le sensibilise aux critères de validation de l’information de ce média : identification de la source, fiabilité, nouveauté, structure, accessibilité et actualisation. Les meilleures fiches de veille sont sélectionnées au terme du trimestre et rangées dans une page de ressources qui leur est consacrée. Cette activité de veille fait l’objet d’une notation semestrielle dans la discipline Informatique, car elle implique l’étudiant dans l’usage d’un ENT et mobilise des pratiques en lien avec les compétences du référentiel d’Informatique commerciale. Elle permet de plus une ouverture sur les pratiques d’entreprise, nécessaire à un jeune actif en devenir, et donne une culture commerciale qui aide l’étudiant à traiter efficacement les questions de l’examen ACRC, qui requiert un recul sur les pratiques commerciales, notamment la partie « thème commerciale » de l’épreuve ACRC (action et conduite de la relation avec la clientèle).
L’utilisation de l’ENT Mayetic permet d’optimiser le suivi des dossiers d’examen, grâce à une gestion électronique des documents et à une communication facilitée en dehors des seules heures de cours, grâce à un traitement des besoins individuels des étudiants dans l’apprentissage de fonctionnalités particulières des logiciels (selon les nécessités des stages en agence de service ou en surface de vente) et grâce à la communication avec les étudiants et leur tuteur, via l’ENT, durant les périodes d’immersion en entreprise (stages).
L’ENT constitue, avec le site « espace MUC » ( http://espace.muc.free.fr/), plus orienté vers les professionnels, une vitrine pour l’établissement. Ces derniers y trouvent des documents les concernant (attestation de cumul de périodes de l’étudiant en entreprise par exemple ou guides du tuteur) ou des ressources de présentation du BTS M.U.C, auxquels les renvoient les professeurs en charge de la négociation des stages étudiants (période de mars à juillet).
L’ENT offre un complément aux contenus dispensés en cours, individualisé le cas échéant. Les enseignants ont la possibilité de porter à la connaissance des étudiants, ou d’autres enseignants, des liens de sites intéressants à consulter.
Les ressources mises à disposition des deux promotions permettent aux étudiants de première année de mobiliser en stage des connaissances acquises en deuxième année (ce qui résout en partie le problème de progression des programmes qui ne prennent pas toujours en compte les besoins exprimés en stage). Tout comme les professeurs, les étudiants peuvent aussi partager des liens internet ou des documents avec leurs copains de promotion et/ou les professeurs. L’ENT leur évite d’être coupé de leur environnement scolaire durant les immersions en entreprises.
L’utilisation régulière d’un ENT permet aux stagiaires en agence de service, de se former aux pratiques d’échanges collaboratifs, en amont de leur stage en entreprise. Cela concerne notamment les étudiants de première année. Pour les stagiaires en surface de vente (ex : grande distribution), c’est l’occasion de pratiquer un outil qu’ils ne rencontrent généralement pas sur leur terrain de stage (ces étudiants utilisent d’avantage des PGI).
L’utilisation d’un ENT renforce le sentiment d’appartenance à une communauté : les étudiants de première année savent « qui fait quoi » en entreprise, parmi les étudiants de deuxième année ; tous les étudiants peuvent directement entrer en contact avec leurs professeurs, ce qui contribue à les rapprocher et incite à la communication ; les étudiants de première année peuvent prendre contact avec un professeur de deuxième année (et inversement) pour exprimer un besoin précis.
Mis en place en décembre 2004, l’ENT Mayetic est globalement bien perçu. Les étudiants apprécient ce mode d’échange, notamment la possibilité d’entrer en contact directement avec leurs professeurs, via la messagerie électronique, à tout moment, notamment lors des périodes de stage. La possibilité d’accéder aux ressources de cours de leur choix, au moment où ils en éprouvent le besoin est également un plus très apprécié.
Les professeurs apprécient la praticité de l’ENT, du point de vue de la gestion des dossiers des étudiants : plus d’interactivité, moins de papier, possibilité de notifier à l’étudiant les corrections à apporter bien qu’il soit en stage, …
Mayetic, comme toute solution académique d’ENT, relève d’une solution « industrielle ». Cette externalisation exonère l’administrateur réseau des tâches de maintenance. A de rares exceptions, l’ENT est très fiable.
Pour autant, tout n’est pas idyllique. Tous les étudiants ne disposent pas de connexion Internet à domicile. L’accès à internet pendant les périodes de stage ne va pas non plus de soi (ils n’ont pas forcément accès à un PC ou n’ont pas les droits nécessaires à la consultation de sites Internet). La mise à disposition de ressources impose aux professeurs de bâtir leurs cours sous forme de document électronique, ce qui n’était et n’est pas toujours une pratique généralisée. Les professeurs doivent gérer autrement leur temps. Ils doivent régulièrement consulter leur messagerie électronique ou l’ENT pour répondre aux demandes des étudiants, mettre en ligne et/ou partager des ressources (liens ou document).
L’utilisation de l’ENT Mayetic est peu pratique si l’on ne dispose pas d’une connexion haut débit et nécessite une mise à jour du plug-in java utilisé par le navigateur Internet.
La formation des étudiants et des professeurs à l’outil prend du temps.
Seconde, Option Informatique de Gestion et de Communication
Karine Petit, Lycée Charles Deulin Condé-sur-Escaut, académie de Lille
Le site Internet : http://www.petitkar.com
Jusqu’en 2000, je présentais l’apprentissage des logiciels bureautiques de base à l’aide de mode opératoires papiers assez volumineux qui nécessitaient beaucoup de photocopies. J’avais également à ma disposition une tablette de rétroprojection reliée à un PC pour présenter les manipulations plus complexes. Les élèves avaient parfois des difficultés à voir l’écran et à retenir l’ensemble des opérations présentées. Cette méthode ne favorisait pas l’individualisation des cours.
En 2000, le nouveau programme d’IGC en seconde impliquait la mise en place d’un espace documentaire en ligne à destination des élèves. ce fut pour moi l’occasion de modifier ma pratique dans le domaine des TIC. Je me suis lancé dans la conversion de l’ensemble de mes fiches techniques au format html, à l’aide du logiciel Frontpage. Un changement d’établissement m’a permis, de plus, de me retrouver dans une salle équipée d’un réseau poste à poste et d’une connexion Internet bas débit sur chaque poste. La vitesse de connexion a impliqué que je crée plutôt un intranet : je copiais le site créée sur l’un des postes, puis partageais le dossier en réseau. Ces manipulations entraînaient souvent des problèmes lorsque le poste maître était en panne. Les élèves avaient toutefois à leur disposition en permanence l’ensemble des fiches techniques et des sujets de projets, avec les liens hypertextes vers les sites à consulter et les fichiers à télécharger. Au début les élèves étaient un peu perdus face à cette méthode de travail, surtout ceux qui à leur arrivée en seconde n’avaient jamais manipulé un ordinateur. Mon objectif principal était que l’élève sortant de seconde soit autonome dans l’utilisation de ces outils et sachent s’autoformer.
Ensuite est venue la nécessité de pouvoir échanger des projets avec d’autres collègues afin de constituer une base. J’ai donc cherché un hébergeur afin de mettre sur Internet les projets d’IGC et les fiches techniques de bureautique. Avec une connexion bas débit c’était assez lent !
En 2003, le lycée a pu bénéficier d’une connexion internet ADSL mais pas de serveur. J’ai donc mis en ligne, sur mon site, l’intégralité des fiches techniques. Elles étaient également utiles à d’autres sections que j’avais en charge, notamment en BTS PME-PMI. Les élèves peuvent consulter le site depuis le lycée ou depuis chez eux. Ils ont en permance accès aux ressources qui s’y trouvent.
En IGC les élèves travaillent par groupe de 2 ou 3 élèves. Ils se connectent sur mon site. Ils y trouvent essentiellement les fiches techniques, les énoncés des projets et les glossaires dont ils ont besoin. Pour les énoncés des projets, je suis revenue également à une version papier (en plus de la version électronique), plus pratique car les élèves ont du mal à consulter tout en ligne. Parfois, ils ne traitaient pas certaines questions. Les élèves n’ont pas toujours le réflexe d’aller chercher l’information dans les fiches et ont toujours tendance à demander. Cette méthode d’apprentissage leur prend un peu plus de temps, mais comme ils ont fait l’effort de chercher, les manipulations informatiques sont mieux assimilées. Cette manière de travailler permet aux élèves de devenir plus autonome et elle me permet de m’occuper plus des élèves en difficultés et débutants.
Au départ le site était surtout destiné aux secondes. J’y ai ajouté au fur et à mesure d’autres cours, notamment en Economie Droit, car les élèves de terminales n’avaient pas toujours gardé leurs cours de première et souhaitaient des synthèses.
Depuis 2005, le lycée a été doté d’un serveur kwartz qui a encore facilité la mise en place du site. J’ai créé un intranet sur le serveur sur lequel j’ai mis en place une plateforme de gestion d’exercices interactif, Sequane ( http://www.sequane.com). Celle-ci me permet d’évaluer les élèves à l’aide d’exercices interactifs créés avec Hot Potatoes et de récupérer les notes des élèves, tout en leur laissant un commentaire.