Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs
Entreprendre une seconde carrière n’est pas une décision que l’on prend « sur un coup de tête », simplement parce-que votre dernière inspection s’est mal déroulée ou parce-que vous vous sentez un peu plus fatigué que d’ordinaire devant vos élèves. Quitter la classe, c’est prendre conscience qu’il faut faire « le deuil de sa peau d’enseignant », dans la majorité des cas. Il est très rare de trouver en dehors des fonctions devant élèves un emploi dans la sphère éducative qui soit adapté à votre discipline d’enseignement. Il est donc nécessaire de compléter parfois sa formation, ou de demander à être accompagné par des relais d’expérience dans cette nouvelle étape.
Quelles sont les pistes envisageables pour un enseignant ? Tout dépend de son ancienneté, de son âge, de l’indice qu’il a atteint. Ceux qui s’adressent à Aide aux Profs émettent en général la même réserve : cesser d’enseigner, mais sans y perdre en terme de rémunération. C’est tout-à-fait possible lorsque l’on a moins de 10 ans d’ancienneté pour un certifié, car le salaire est en général inférieur à 2000 euros par mois primes comprises, mais cela devient nettement plus difficile lorsque l’on a attendu ses 45-50 ans et le sommet de son échelle indiciaire pour envisager de « faire autre chose » sans s’orienter vers les métiers classiques de « chef d’établissement » ou « d’inspecteur ». Après 45 ans, les salariés du privé ont plus de mal à changer d’emploi, c’est un âge où il faut à la fois être très compétent et très motivé pour réussir une mobilité professionnelle externe. Aussi, un enseignant de plus de 45 ans tenté par une mobilité externe mettra beaucoup plus de temps qu’un jeune enseignant pour réussir ce « passage », ce « changement de cap ».
Une mobilité professionnelle est donc conditionnée par un ensemble de paramètres qui permettront ou non d’aboutir dans ce processus, en passant de la simple envie au désir profond de changement, de renouvellement :
– les freins et les peurs auxquels vous vous êtes habitués au fil des ans, en repoussant à l’année suivante puis aux calendes grecques un projet qui vous ferait pourtant envie, puisque d’autres collègues l’ont peut-être déjà réussi avant vous,
– votre situation familiale : si votre conjoint a monté son entreprise, ou qu’il est artisan, ou qu’il vient d’être nommé dans un nouvel établissement, votre mobilité géographique s’en trouvera réduite. Or, une mobilité professionnelle est souvent synonyme d’une mobilité géographique au-delà de votre département de résidence, il faut en être conscient. Vous vous sentez mobile géographiquement…mais si vous avez des enfants au collège, au lycée, accepteront-ils de changer d’établissement, de laisser tomber leurs meilleurs amis ? Ce sont là aussi des éléments sur lesquels il faut réfléchir : une mobilité professionnelle, c’est parfois une décision du groupe familial,
– les atouts et les difficultés que vous rencontrez : lesquels priment ? y a-t-il tant de difficultés insurmontables dans votre situation actuelle, qui puissent vous conduire inéluctablement à changer de métier ? Dans ce cas, votre mobilité professionnelle n’est pas un choix, mais une fuite, et vous la vivrez comme une résignation, alors qu’il vous faudrait de la motivation et de l’énergie pour la mener. Une mobilité professionnelle qui réussit rapidement est une mobilité choisie, un projet réfléchi, pour diversifier sa carrière, pour aller de l’avant, pas forcément pour fuir quelque chose. Avant de fuir, il faut analyser les raisons pour lesquelles le métier que vous aviez initialement choisi ne vous plaît plus : vous pouvez mener cette réflexion tout(e) seul(e) ou en en parlant à des amis, afin que votre projet puisse mûrir en toute simplicité.
– le niveau de rémunération, les congés scolaires, la flexibilité de votre horaire d’enseignant : ce sont souvent les principaux écueils à la mobilité. Si vous avez peur de les perdre, si vous recherchez un « poste de non enseignant » tout en conservant les congés scolaires, la flexibilité de l’emploi du temps, eh bien ne cherchez plus : ça n’existe pas ailleurs dans la Fonction Publique. Pour conserver cette liberté, le mieux est de créer votre activité, en profession libérale, en Eurl, en Sarl, en portage salarial, etc.
– quitter les élèves, c’est changer de professionnalisation : il est souvent nécessaire de reprendre une formation : c’est moins éprouvant qu’un concours auquel on peut échouer plusieurs années d’affilée, ce qui est source de découragements. Il n’est plus indispensable aujourd’hui d’obtenir un Congé fe Formation Professionnelle pour réaliser cette formation qui vous tend les bras, qui vous tente depuis des années, puisque les campus numériques permettent de la réaliser chez vous, à distance, tout en travaillant à plein temps. Ces dernières années, le CNED (www.cned.fr ) a réalisé de nombreux partenariats avec des universités pour faciliter ce mouvement, limitant le présentiel à quelques regroupements. Entreprendre une formation à distance est donc tout-à-fait compatible avec un temps plein d’enseignement, puisque vous y consacrerez une partie de vos soirées, de vos week-end, de vos congés scolaires : quand on souhaite réellement évoluer professionnellement, on s’en donne les moyens, en adoptant durant une année ou deux un autre rythme de vie,
– enfin, projetez vous dans l’avenir, au-delà de votre projet : qu’attendez-vous réellement de cette mobilité hors de la classe : ne plus avoir d’élèves en face de vous ? Dans ce cas, il faut d’abord analyser pourquoi cette relation n’a pas fonctionné, afin de quitter l’enseignement sur des bases solides.
Notre expertise d’accompagnement de projets de mobilité professionnelle externe, depuis 32 mois, permet de dresser ce bilan :
– la mobilité se réalise en moins de 6 mois lorsque le projet a été bien mûri, sans qu’il soit nécessaire de reprendre une formation, et que le départ de l’enseignement n’est pas conçu comme une fuite,
– la mobilité se réalise en 6 à 18 mois lorsqu’il a fallu faire réfléchir le professeur aux incompatibilités de son projet, afin qu’il s’adapte progressivement à cette période de bouleversement,
– la mobilité est supérieure à 18 mois lorsqu’il a été nécessaire à l’enseignant de reprendre une formation de plus ou moins longue durée au préalable. Pour assurer sa réorientation, c’est souvent le meilleur moyen : lentement, mais sûrement.
Depuis sa conception en juillet 2006, neuf enseignants ont réussi chaque année leur mobilité professionnelle externe avec Aide aux Profs, et cette année encore ne démentira pas ce rythme. C’est pour l’instant « une goutte d’eau dans l’océan de ce qui serait nécessaire » : nous démontrons peu à peu qu’avec beaucoup d’idées et d’huile de coude, de motivation au quotidien, c’est possible. Avec ce que nous mettons en place progressivement à partir de la rentrée 2009 en réalisant plusieurs partenariats, nous nous fixons un objectif de 50 à 100 reconversions accompagnées d’enseignants par an à l’horizon 2012. Le Directeur de projet de la mission seconde carrière du Ministère de l’Education Nationale estimait en 2006-2007 : « si nous arrivons à placer 200 enseignants par an, ce serait une réussite » : http://www.lalettredeleducation.fr/Dispositif-seconde-carriere-les.html (au niveau national, 300 000 professeurs étant actuellement potentiellement concernés par le dispositif).
L’action indépendante menée par Aide aux Profs deviendra donc progressivement complémentaire, en termes de résultats, de ce que prépare peu à peu sur 26 académies, donc à une toute autre échelle, cette mission instituée en août 2006 (15 jours après la création de notre association, pur hasard du calendrier).
Aide aux Profs poursuit cet objectif : briser le tabou de la mobilité externe des enseignants, convaincre les structures extérieures au MEN que l’enseignant qui a su compléter sa formation ou perfectionner sa professionnalisation est tout-à-fait capable de réussir dans d’autres fonctions, puisqu’il fait partie des cadres de la Fonction Publique de catégorie A.
En effet, dans un contexte de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, un métier comme professeur ne peut demeurer attractif, dans le contexte de 42 années d’activité, qu’à partir du moment où il est possible, dès le départ, de bien en identifier les potentialités d’évolution professionnelle et les portes de sortie, ce qui n’est pas suffisamment le cas actuellement.
Coup d’œil sur les stratégies possibles pour entreprendre sa seconde carrière
1. Pour quitter la classe tout en restant dans la Fonction Publique sans perte de salaire, il faut tenter un concours externe ou interne ( http://www.service-public.fr/actualités/00281.html ), ou migrer vers un autre emploi de catégorie A sous forme d’une mobilité statutaire, ou réaliser un détachement.
Le concours constitue une réorientation définitive : si vous regrettez ensuite le rythme d’enseignant, il sera trop tard pour revenir en arrière. La mobilité statutaire peut aussi prendre le caractère d’une mobilité définitive vers un autre corps. Le détachement, lui, est la formule la plus souple, puisqu’il est accordé sous forme de contrats de un à cinq ans renouvelables, sans limitation de durée (sauf si la période initiale est de cinq ans). Au cours de ses investigations, notre association a rencontré des enseignants détachés depuis près de 30 ans, l’équivalent d’une « seconde carrière », sur une durée bien supérieure à celle prévue par le dispositif ministériel actuel. Les secondes carrières existent déjà bel et bien au sein de la sphère éducative, depuis plusieurs décennies. Dans le n°99, nous vous en avions fourni un long descriptif en vous présentant tous les postes proposés par le réseau SCEREN dans ces 10 dernières années. Rémi Boyer publie prochainement un ouvrage qui contient de nombreuses données sur tous les profils de postes en détachement accessibles dans la sphère éducative avec des compétences transférables d’enseignant, et toutes les modalités d’emplois proposées à l’occasion par chacune des structures concernées. Ce travail synthétise ses dix années de collecte sur le web et d’enquêtes sur le terrain de la seconde carrière des enseignants et intéressera tout professeur envisageant cette mobilité.
L’expérience menée à travers Aide aux Profs nous démontre qu’une personne qui a enseigné plus de 10 à 15 ans aura beaucoup de difficultés à s’adapter dans les premières années au rythme et aux conditions d’un emploi purement administratif : beaucoup regrettent leurs élèves, leurs congés scolaires, et surtout ce sentiment de liberté qui animait leur quotidien dans leurs activités pédagogiques. L’expérience des uns doit constituer un paramètre à prendre en compte avant de se lancer dans un changement si brutal.
En 2009, les collectivités locales (FPT) envisagent de recruter 34 850 personnes, sachant que les enseignants ne peuvent postuler que sur les emplois de catégorie A pour trouver une équivalence à leur statut, comme le guide des primes 2008 cité dans le Café n°99 vous l’a précisé : http://www.cnfpt.fr/fr/actualites/actualites.php?id=9215
2. Le Congé de Formation Professionnelle (CFP): il est plutôt destiné à ceux qui souhaitent passer l’agrégation, ou tenter le concours de professeur des écoles après avoir été professeur de collège, ou celui de chef d’établissement, ou celui d’une autre Fonction Publique, puisqu’il faudra servir l’Etat au triple de la durée qui vous aura été accordée, une seule année étant indemnisée selon certaines modalités. Ce CFP n’est donc pas une bonne option pour ceux qui souhaiteraient créer leur entreprise ou quitter l’enseignement pour être salarié dans le privé.
3. La disponibilité en convenances personnelles : elle offre un atout majeur, celui de ne plus être « pieds et poings liés » par le calendrier scolaire, l’administration ayant peine à imaginer jusqu’ici dans la majorité des cas qu’un enseignant puisse quitter ses élèves en cours d’année. Pourtant, avec la loi WOERTH, ce sera enfin possible : nous espérons que cette loi sera aussi applicable aux enseignants, puisqu’il sera possible de donner un préavis de trois mois tout au long de l’année pour migrer ailleurs. La disponibilité permet aussi de monter son entreprise en prenant son temps…mais ce statut nécessite d’avoir bien anticipé son projet : vous ne serez plus payé, aurez perdu votre poste fixe, vos points de barème de mutation, tandis que votre avancement sera « gelé » en attendant votre éventuelle réintégration. Quelle proportion d’enseignants réintègre après avoir adopté ce statut ? Le web est bien discret sur ce point.
4. La mise à disposition ? N’y pensez même plus : elle est en voie de disparition dans la sphère éducative, alors que la Loi de Modernisation de la Fonction Publique du 2 Février 2007, rendue applicable par la circulaire n°2007-09 du 10 mai 2007 énonce pourtant « l’élargissement du champ d’application de la mise à disposition : http://www.cdg50.fr/actualite_juridique/circ07-09.pdf
5. Cumuler des emplois… c’est souvent « la croix et la bannière » pour obtenir une autorisation de cumul de rémunérations d’emplois publics, pour ceux qui ont déjà testé cette méthode. Cette technique permet de se changer les idées quelques temps, d’accumuler des expériences professionnalisantes, mais elle finit par générer des frustrations chez leurs adeptes, puisque, au bout du compte, ils n’auront pas réalisé de vraie seconde carrière. Une partie d’entre eux se sera vidé de son énergie pour accroître durant quelques années son salaire, et au bout du compte notre association s’aperçoit que ces enseignants souhaitent, la cinquantaine passée, vraiment « faire autre chose », alors qu’il est souvent bien plus difficile de « sauter le pas » : de nombreuses structures préfèrent recruter un « jeune », entre 30 et 45 ans.
6. S’adresser au dispositif de seconde carrière ministériel : une grande partie de ceux qui nous contactent au quotidien (1300 personnes depuis la création de notre dispositif, ce qui nous permet d’adopter cette position d’experts en accompagnements de secondes carrières) soulignent que « 15 ans d’ancienneté » (pour accéder au dispositif), c’est « trop restrictif, trop tardif ». En effet, nous le confirmons : si l’on considère que les enseignants ont en moyenne 25 ans lors de leur entrée en fonctions, ils ne pourront accéder à ce dispositif qu’à l’âge de 40 ans. A-t-on l’énergie suffisante, après 15 ans sans reprise d’études, pour passer de professeur de musique ou de SVT à un emploi de gestionnaire des ressources humaines ou d’inspecteur du Travail ? La réponse est non. Le taux de réussite des enseignants sur les 50 emplois proposés par an depuis 2006 par la MISECA est révélateur : 10% de réussite par an en moyenne, puisque les 90% des postes restants sont en fait occupés par des fonctionnaires dont le profil est nettement plus adapté.
Rémi Boyer est intervenu le 19 mai 2008 dans le n°595 de la Lettre de l’Education (http://www.lalettredeleducation.fr/Remi-Boyer-[…] ) puis en décembre 2008 dans le n°120 de la Revue de l’AFAE (http://www.afae.fr/ ) au nom d’Aide aux Profs dans le cadre d’une analyse comparative des formes actuelles de mise en œuvre de la seconde carrière des enseignants, afin de sensibiliser les différents acteurs et décideurs à l’importance de cette problématique pour les années à venir, dans le contexte du papy boom et de l’allongement des carrières. Une enveloppe budgétaire plus importante nous semble indispensable pour réussir le pari annoncé en 2005-2006.
Avec l’avènement de la loi WOERTH, tout fonctionnaire n’aura plus besoin d’attendre 15 ans d’ancienneté pour migrer vers un autre ministère ou une autre Fonction Publique. Le dispositif de la MISECA va conserver toutefois une utilité : permettre avant tout de systématiser la mise en place de bilans de carrières après 5 ans d’ancienneté, de bilans de compétences après 10 ans d’ancienneté (à l’aide de logiciels d’analyse des compétences transférables), et surtout de communiquer avec les services de DRH des collectivités locales et des autres ministères pour rechercher toutes les passerelles qui peuvent exister entre la qualification d’un enseignant de catégorie A et celle d’un cadre administratif de rémunération équivalente. Leur action à ce niveau sera nettement plus efficace que celle d’Aide aux Profs, puisqu’ils peuvent aisément et fréquemment rencontrer tous les décideurs, qui s’engagent depuis la Loi de Modernisation de l’Etat dans un vaste mouvement de rénovation des pratiques de GRH, pour valoriser les parcours de professionnalisation. Au niveau des accompagnements personnalisés tels que nous les pratiquons, ce dispositif nous paraît manquer cruellement de moyens budgétaires, et d’équipes suffisamment étoffées dans chaque académie. Une à six personnes pour s’occuper d’une cellule de mobilité carrière, avec si peu d’enseignants formés au coaching ou à l’ingénierie et au conseil en formation pour bien accueillir les demandes de leurs collègues, pour des académies qui comprennent parfois plus de 39 000 professeurs comme celle de Versailles, c’est clairement insuffisant. L’article 77 de la Loi FILLON de 2005 et les promesses des années 2005-2006 laissaient pourtant espérer un budget plus conséquent, alors que le MEN représente près de 28% du budget total de l’Etat.
Puisque la mobilité hors Education Nationale sera possible à tout âge, dès la titularisation si l’individu le souhaite, dès lors qu’il en possède les compétences et l’énergie. Mieux vaut se rendre compte très tôt que l’on n’est pas fait pour enseigner et changer rapidement de voie plutôt que de faire subir sa démotivation à des générations d’élèves durant plusieurs décennies. Une étape intermédiaire est de diversifier ses pratiques pédagogiques, de suivre des stages de formation, de monter des projets pédagogiques, pour découvrir les nombreux attraits d’un métier très enrichissant sur le plan humain, qu’il ne faut pas quitter trop vite sur un « coup de tête ». Un élément positif est apparu ces dernières années : de plus en plus de cadres du privé décident de devenir enseignants en « seconde carrière », car ils sont bien conscients, notamment les femmes qui élèvent leurs enfants (85,7% des enseignants du 1er degré sont des femmes, cette proportion atteint 57% en collège dans le 2nd degré), que les métiers de l’enseignement permettent de les voir grandir, d’avoir du temps pour soi, même s’il faut beaucoup d’organisation entre ses cours, ses préparations et ses copies, sans compter les réunions de concertation de plus en plus nombreuses pour en libérer. Actuellement, 9% des enseignants sont des professionnels du privé en seconde carrière. Ce mouvement ne peut qu’être positif pour l’enseignement, car il introduit une mixité de parcours, il introduit face aux élèves des professeurs qui connaissent, pour l’avoir vécu, ce que signifie « travailler en entreprise ».
7. Créer son entreprise : là, c’est une nouvelle aventure, un affranchissement, un passage, vers une autonomie sans tutelle hiérarchique. Cette autonomie se paie cher : il faut bien préparer cette étape, construire son projet, établir son business plan, trouver des partenaires, et abandonner l’idée de toucher un salaire fixe chaque fin de mois. Les horaires de travail deviennent très élastiques, les congés se tarissent, car l’entreprise doit disposer d’un carnet de commandes à six mois au moins, une bonne visibilité, pour assurer sa pérennité. Et en cas de grippe ou d’arrêt maladie, il faut être bien conscient que l’entreprise, elle risque d’en souffrir.
Entreprendre est un grand bouleversement, mais une aventure enthousiasmante dès lors que cette étape a bien été préparée. Le statut d’autoentrepreneur que nous vous avions expliqué dans l’édition n°99 du Café Pédagogique nous semble un excellent compromis : en effet, il permet tout en exerçant à plein temps, à temps partiel ou à mi-temps, de commencer à créer l’activité de son choix –en respectant toutefois les activités autorisées : http://www.planete-auto-entrepreneur.com/ – pour anticiper la perte de revenus inéluctable que constituera pour de nombreux enseignants la retraite. Actuellement, un enseignant de Primaire part en retraite à 56 ans en moyenne tandis qu’un professeur de lycée part à 60 ans en moyenne. Avec 42 années de cotisation, il faudra être suffisamment énergique pour enseigner jusqu’à 65 voire 70 ans, notamment pour les jeunes enseignants qui entrent dans le métier actuellement vers l’âge de 25 ans après plusieurs essais successifs au concours d’entrée. Le statut d’autoentrepreneur est aussi un bon moyen, pour l’enseignant retraité, de compléter sa retraite tout en conservant une activité qui l’a passionnée durant sa vie active.
Ainsi, pour se lancer dans la création d’entreprise, plusieurs solutions :
– autoentrepreneur sans rien changer, que vous soyez à plein temps ou non,
– demander une disponibilité pour création d’entreprise, comme dans l’exemple de Christophe Fabre,
– faire une demande pour bénéficier de l’indemnité volontaire de départ que nous vous avons évoquée dans le Café n°99, accompagnée de votre demande de démission de la Fonction Publique: http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018663838&dateTexte
Si vous avez du mal à obtenir cette indemnité, qui peut aller jusqu’à deux ans de salaire, vous pouvez vous adresser à cette nouvelle association qui concentre tous ses efforts sur la stricte application des décrets :
http://indemnite-depart-volontaire.fr/12.html
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