Par François Jarraud
La réforme des concours d’enseignement se heurte d’abord à la résistance des IUFM. La Sorbonne accueillait le 31 janvier 2009 une centaine de représentants de 15 IUFM (Toulouse, Versailles, Créteil, Basse Normandie, Lyon, Grenoble, Paris 4 etc.) constituant une « coordination nationale sur le formation des enseignants ». La coordination a voté « le retrait de la réforme des concours et de la formation des enseignants », le maintien des concours dans leur configuration actuelle et « l’ouverture de négociations » sur les futurs concours.
Ce mouvement fait suite à la décision gouvernementale de réformer la formation des maîtres en supprimant l’année de stage et hissant le concours au niveau d’un master II.
Dans chaque académie, actuellement, ont lieu des négociations entre l’IUFM, les différentes UFR et le Rectorat pour construire les «maquettes de formation» qui doivent être déposées avant le 15 février. Selon les termes de l’accord du 30 septembre 2008 entre les ministres, les directeurs d’IUFM et les présidents d’universités, les formations devraient articuler quatre dimensions :
– disciplinaire (ou multidisciplinaire)
– épistémologique (histoire des disciplines et de leur enseignement)
– didactique (comment les savoirs se transposent-ils dans l’enseignement)
– professionnel (métier d’enseignant et éthique)
C’est une des difficultés essentielles : selon les catégories (profs d’école, profs de lycée et collège, profs de lycée professionnel, CPE…), les équilibres sont différents. Certains privilégient les connaissances disciplinaires, quand d’autres composantes insistent sur l’importance de la préparation au métier, par la mise en stage et par l’analyse des difficultés rencontrées. De plus, la concurrence est souvent rude, entre telle ou telle UFR et l’IUFM, pour savoir qui pilote, qui décide, avec les conséquences économiques à la clé (postes et droits d’inscription), dans un contexte budgétaire tendu à l’Université
La coordination regroupe un courant qui, depuis plusieurs mois, explique que la réforme va trop vite pour que les nouvelles formations soient correctement dessinées et s’inquiète du devenir des étudiants obligés de poursuivre leurs études deux années supplémentaires. Récemment le ministre a apporté des assurances sur les stages professionnels et quelques avantages financiers pour les étudiants. Mais les uns et les autres sont-ils suffisants ?
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