Par François Jarraud
La question fait débat en Angleterre où le gouvernement veut interdire les profs d’extrême-droite.
Ce n’était pas une idée en l’air. Le ministre des écoles britannique, Ed Balls, est bien décidé à chasser des écoles les militants du British National Party, un parti autorisé mais considéré comme raciste. Il avait annoncé son intention une première fois fin juin. Le ministre a demandé le 30 septembre à son administration de réfléchir à un texte réglementaire. Il estime que « l’appartenance à un groupe qui épouse des idées racistes est incompatible avec l’éthique de la profession enseignante ». Les militants du BNP sont déjà interdits dans la police et les prisons.
On n’argumentera pas ici pour savoir si des enseignants racistes sont encore dignes d’exercer leur profession. Parce qu’elle méprise les droits des personnes et dénie le principe d’éducabilité, cette posture idéologique nous semble évidemment incompatible avec le métier d’enseignant.
Mais revenons à l’Angleterre où la profession dispose déjà d’un code éthique. Celui-ci, très contesté, tend à imposer aux enseignants des façons de se comporter, y compris hors la classe, qui sont sujets à débat. Les enseignants anglais refusent d’être enfermés dans une dignité trop raide. La question du racisme illustre aussi cette montée des pressions sur le métier.
Mais le principal enseignement de ce débat sera quand même le formidable écart de part et d’autre de la Manche sur l’éthique et la professionnalité. Car c’est bien elle qui est au centre cette question.
Article du Guardian
http://www.guardian.co.uk/politics/2009/sep/30/ed-balls-[…]
Dans L’Expresso du 23 juin
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/06/2[…]
Les enseignants ne veulent pas être des saints
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/09/0[…]