Par François Jarraud
Alors que la France met en place un pilotage par l’évaluation, dans les pays qui l’ont inventé, Etats-Unis et Royaume-Uni, ça grince…
Les instits anglais contre l’évaluation obligatoire
Plus de 10 000 enseignants anglais demandent la suppression des évaluations nationales. « Les évaluations sont mauvaises pour l’éducation » déclare Christine Blower, la secrétaire générale du plus important syndicat d’enseignants européen, le NUT. « Les évaluations sont mauvaises pour les enfants et mauvaises pour les enseignants. Ils encouragent l’enseignement pour le test et abaissent le niveau des études ». Le NUT bénéficie du soutien des chefs d’établissements dans ce combat.
Ces critiques ne sont pas nouvelles. L’opposition des enseignants anglais a été exacerbée par une série d’erreurs commises dans la correction des évaluations ces dernières années.
Récemment, un rapport européen réalisé par Nathalie Mons met en doute leur efficacité. » La recherche n’a pas encore démontré par quel processus ces tests pourraient permettre de faire progresser les acquis des élèves » affirme N Mons. » Les enseignants peuvent être certes stimulés par la pression de ces tests, mais dans le sens de pratiques pédagogiques qui peuvent être considérées comme déviantes : le phénomène du « teaching to the test » qui entraine une trop forte focalisation de l’enseignement sur les épreuves standardisées, l’élimination officieuse des tests des élèves en difficulté, voire une moindre attention portée aux « cas désespérés » qui ne permettent pas à court terme de faire progresser les résultats de leurs écoles ». En Angleterre on semble en être convaincu. Du coté du ministère des écoles on juge cette pétition « irresponsable ».
Communiqué NUT
http://www.teachers.org.uk/story.php?id=4847
Rapport N Mons
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/09/Rapp[…]
Etats-Unis : Les évaluations en question
Stupeur aux Etats-Unis : alors que depuis des années les tests nationaux montrent des progrès réguliers, les résultats des tests 2009 en maths marquent une double rupture. Si le niveau de maths des élèves de 4ème a continué à s’améliorer, en CM1 c’est la stagnation : les résultats sont identiques à ceux de 2007. Autre rupture : la réduction des écarts entre groupes « raciaux » qui s’effectuait régulièrement, s’est arrêtée. Les écarts entre « blancs », »noirs » et « hispaniques » sont les mêmes en 2009 qu’en 2007.
Ce résultats sèment d’autant plus le trouble que le principe même de ces tests imposé spar la loi No Child Left Behind est contesté. Des voix s’élèvent, par exemple dans Education Week, pour demander une redéfinition de l’accountability. Les tests sont accusés de réduire l’enseignement à l’enseignement des tests et finalement de faire baisser le niveau. Obama a pourtnat réaffirmé sa confiance dans le principe de ces tests.
Les résultats de maths
http://nationsreportcard.gov/math_2009/math_2009_report/pd[…]
La contestation
http://blogs.edweek.org/edweek/Bridging-Differences/2009/10/w[…]
Obama et No Child Left Behind (D Meuret)
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/01/[…]
Sur l’accountability
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2009/[…]
Etats-Unis : L’évaluation frappée par la crise
Selon Education Week, 19 états américains ont du réduire leurs dépenses d’évaluation du fait de la crise. Une dizaine d’autres devraient suivre. La plupart ont réalisé ces économies sur les tests liés à la loi fédérale No Child Left Behind. Ils ont souvent remplacé des examens à base de questions ouvertes par des questionnaires à choix multiple.
Cette mesure aurait des retombées particulièrement négatives sur les écoles défavorisées où, déjà, on enseignait pour le test. Réduire le test à un QCM c’est donc limiter encore davantage l’enseignement.
Article Education Week
http://e-news.edweek.org/ct/5619319:6573958010:m:1:219430[…]
Xavier Pons : Sans évaluation on prive les familles