« La simplification apparente, la référence démagogique au bon sens », c’est ce que déplore Pierre Frackowiak dans une tribune du Café à propos du rapport Bentolila sur l’enseignement de la grammaire, élaboré avec la collaboration d’Erik Orsenna et du Dominique Desmarchelier. Remis au ministre le 29 novembre, ce rapport prône notamment une « progression rigoureuse allant du plus simple au plus complexe et du plus fréquent au plus rare » et affirme que « La terminologie grammaticale doit permettre aux parents et aux grands-parents d’accompagner sans difficulté l’apprentissage de leurs enfants et leurs petits-enfants. ». Il croit devoir rappeler que la « leçon de grammaire », à l’école comme au collège, et les exercices qui la concluent sont des éléments essentiels de l’enseignement de la langue, qu’elle ne peut être assimilée à une « séquence d’observation réfléchie » faite « à l’occasion de » la lecture d’un texte.
« Comme si la langue pouvait s’atomiser et se détacher des textes qui la font vivre…», s’indigne Viviane Youx, présidente de l’AFEF. Ce rapport a en effet suscité de vives réactions : « Une fois de plus, en France, les décisions sont prises unilatéralement, pour l’édification des masses ignorantes », indique Jean-Pierre Jaffré, tandis que Pierre Frackowiak dénonce « la simplification apparente, la référence démagogique au bon sens. […] Espérons que le ministre ne prendra pas ce rapport pour argent comptant et qu’il prendra le temps de la concertation avant de mettre à bas les programmes de 2002. »
Lire le rapport :
http://media.education.gouv.fr/file/68/3/3683.pdf
Le Café consacre un dossier à ce sujet, dans lequel on pourra retrouver l’ensemble des analyses proposées par les différents acteurs concernés.
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/grammaire06_index.aspx
– Rapport Bentolila : la grammaire n’est plus une chanson douce
