Casus Belli. C’est la formule du jour. Alors que des lumières sont apportées pour comprendre d’où vient le bruit sur le gel de l’avancement des fonctionnaires, les démentis se multiplient. N’empêche, les syndicats montent au créneau et menacent. Le Conseil stratégique de la dépense publique se réunit samedi avec un objectif : définir par quels moyens l’Etat va économiser 50 milliards. Premier budget de la nation, l’Education nationale sera forcément invitée à contribuer.
D’où vient la rumeur sur le gel de l’avancement des fonctionnaires ? France Info dévoile la source des journalistes des Echos et du Figaro. Selon la radio, l’annonce part d’un déjeuner de presse où Vincent Peillon aurait glissé, en off, sa proposition de gel. Les journalistes n’auraient pas respecté la consigne et publié la nouvelle. Etait-ce le but visé ou V. Peillon s’est il laissé emporter dans un élan de confidence comme cela lui arrive parfois ? Toujours est-il que le démenti du ministre change de sens. Répondant à une demande des syndicats, Jean-Marc Ayrault a à son tour démenti que le gouvernement envisage cette mesure.
En effet, les syndicats se sont immédiatement mobilisés. Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, menace. « Si le gouvernement devait s’engager dans cette voie, il trouverait les fonctionnaires et en particulier les enseignants sur son chemin ». Le Snuipp voit dans cette éventualité « un casus belli alors que les fonctionnaires connaissent le gel de leur salaire depuis 4 ans ». L’annonce est prise très au sérieux par les syndicats.
C’est que la question des 50 milliards reste. Au-delà des démentis, le gouvernement reste face à un problème majeur : comment arriver à diminuer ses dépenses de 50 milliards. La solution la plus simple est encore de diminuer la masse salariale par un gel ou par des diminutions de postes. Tous les ministères connaissent le gel des postes depuis 2 ans. Seule l’Education nationale a embauché massivement avec la perspective de 54 000 créations de postes d’ici 2017. Comment cette programmation arrivera-t-elle à être maintenue ? Voilà une question pour ce week end.
François Jarraud