Pourrissement ou pas ? Le mouvement lancé par des établissements des Hauts-de-Seine pour préserver leur dotation horaire globale (DHG) entre dans une seconde semaine de grève sans qu’une issue apparaisse clairement. Mardi 4 février environ 400 enseignants et parents ont manifesté devant le ministère de l’éducation nationale où les grévistes ont été reçus. Mais pour le Snes, le rectorat joue l’essoufflement du mouvement.
Dans la manifestation, les enseignants savent pourtant pertinemment pourquoi ils sont là. Anne Heurtaut, professeure de SVT au collège RAR Vaillant de Gennevilliers voit avec inquiétude fondre la DHG. « On se bat pour nos élèves au quotidien en développant des projets. C’est pas du luxe mais un besoin. On ne comprend pas qu’après la publication de Pisa on remette en question nos heures. Lors des Assises une représentante d l’institution nous a dit que réduire le nombre d’élèves par classe n’a pas d’importance. Je ne comprends pas qu’on puisse dire cela. Tout enseignant sait que ce n’est pas vrai. Avec 30 élèves par classe on va les perdre, leur faire perdre leur chance. On a besoin de classes moins nombreuses pour suivre les élèves et répondre à leurs difficultés personnelles ».
Le sud du département est aussi gagné par le mouvement. Mmes Dubois et Lefebvre, professeurs au collège Léonard de Vinci de Chateany-Malabry, se battent plutôt pour les fondamentaux. Le collège est en RRS et n’a pas de moyens de dédoublement. Ses effectifs augmentent. Les enseignants craignent d’avoir deux classes de troisième à 33 élèves. Elles sont déjà à 27. Et pour ces enseignantes-là aussi, réduire le nombre d’élèves par classe est une condition de l’enseignement efficace.
Selon JF Gay, représentant du Snes, certains collèges ont repris le travail après avoir obtenu satisfaction. C’est el cas notamment de collèges prioritaires qui ont commencé le mouvement. Ce sont maintenant des établissements non prioritaires qui se mettent en grève pour garder leurs options et leurs enseignements spécifiques. Ainsi au collège Mandel d’Issy-les-Moulineaux des enseignants se battent pour le maintien des cours de chinois et les heures de piscine.
François Jarraud