Un kilomètre ça use, ça use. Alors 10 par jour pendant trois jours… Comment rendre les SVT vivantes et faire des EPI des projets dont les élèves garderont mémoire ? Les élèves de 5ème de Jean-Noël Commandré, professeur de SVT au collège du Méridien à Mauriac (15) marchent 10 à 12 km par jour durant leur sortie terrain. Au programme : lecture de cartes, observation de marmottes, hermines, chamois, calculs de dénivelés et même expériences de clarification d’eau turbide. Mêlant EPS, SVT, maths et sciences-physiques, cet EPI qui amène les élèves « à avoir un autre regard sur leur environnement » aboutit à une production numérique. Rencontre avec cet enseignant impliqué également dans 2 autres EPI de son collège.
« L’EPI se nomme « À la découverte du volcan Cantalien ». Il regroupe essentiellement EPS, SVT, Maths et dans une moindre mesure la physique-chimie. »
Une sortie de 3 jours sur le terrain est au cœur du projet. Que font les élèves géologiquement et biologiquement sur place ? Quelle est la production attendue ?
Durant la phase préparatoire, les élèves ont reçu des données théoriques. Le volcanisme, les risques associés et l’histoire du Cantal (volcanisme, glaciation, action de l’Homme, biodiversité) sont abordés en classe. Un travail de cartographie : lire et exploiter une carte, calculs de dénivelés et de distance avec l’échelle est aussi effectué en amont.
Sur le terrain, les élèves doivent trouver l’itinéraire, repérer des traces de glaciations, des traces d’activités de l’Homme liées à l’agriculture et au tourisme, ainsi que des traces de volcanisme ancien.
Les collégiens ont été sensibilisés sur la gestion des déchets et sur les moyens de protection de l’environnement liés au parc naturel régional des volcans d’Auvergne. La diversité des écosystèmes et de biodiversités associées ainsi que les risques liées à la montagne (avalanche, éboulements,…) sont expliqués aux élèves.
Ces élèves voient beaucoup d’animaux durant ce périple : renard, marmottes, chamois, biches, l’hermine et le nacré de la bistorte (un papillon NDLR). Ils ont même entendu le brame du cerf. Des moulages d’empreintes sont réalisés à l’aide de plâtre. Côté flore, l’étude de différentes parties des plantes comestibles tels les fruits et rhizomes se fait aussi sur le terrain.
Des expériences de physique sont également au programme comme la clarification d’une eau turbide ou l’expérience de Pascal sur la pression atmosphérique. Des indices de circulation de masse d’air sont repérés.
Aucun échantillon n’est ramassé, les élèves doivent porter toutes leurs affaires pour 3 jours ainsi que leurs pique-niques. Ce sont les professeurs qui portent le matériel pour les expériences. Nous prenons des photos pour une exploitation ultérieure en classe. Les élèves ont par groupe une production informatique à produire en intégrant les photos et les observations faites et des images de fonds de cartes.
En tant qu’enseignant de SVT, vous êtes également impliqué dans d’autres EPI. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Je participe à un EPI en 4ème : « Les virades de l’espoir » qui permet d’associer les SVT (maladie génétique avec la mucoviscidose), l’éducation civique (rôle, fonctionnement d’une association) et l’EPS (gestion de l’effort dans une course). Les élèves ont aussi pour objectif de sensibiliser leur entourage pour faire venir un maximum de personnes à cette manifestation.
En 3ème, j’ai travaillé avec les collègues d’anglais et les infirmières du collège sur l’EPI « Vaccination ». L’idée est d’étudier des informations sur le sujet afin qu’ils puissent avoir des éléments de discussion en anglais sur l’étude de tableau artistique représentant Jenner et la variolisation. Avec les infirmières, on a pu amener les élèves à discuter de la pertinence de la vaccination.
Quel bilan tirez-vous de ce(s) projet(s) mené(s) déjà depuis quelques années dans votre établissement sous un autre nom ?
Les autres années, ce projet nommé « projet Rando » était surtout axé sur l’EPS et les maths. En introduisant le projet dès le début de l’année, on implique davantage les élèves et on les amène à avoir un autre regard sur leur environnement. Je pense qu’il reste à travailler à une production peut-être moins ambitieuse afin de ne pas passer trop de temps sur cette partie.
Entretien par Julien Cabioch
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