Les technologies numériques ont bouleversé la conception et la fabrication des objets, transformant la pratique des architectes, des designers, des artistes. Quel est le statut de l’auteur à l’ère de la production d’objets non standard, à la fois uniques et produits industriellement ? Quel est le statut de cet objet imprimé en 3D, tout à la fois objet du quotidien, objet technologique, œuvre d’art, objet de design, prototype d’architecture ? Comment expliquer sa généralisation à l’ère du numérique à tous les domaines de production ? L’exposition « Imprimer le monde » réunit au Centre Pompidou, une jeune génération d’artistes, designers et architectes qui se sont emparés de l’impression en 3D comme outil critique d’expérimentation. Tous les aspects sont abordés sous un angle artistique, historique et critique.
Des créations de nature très diverse
L’exposition « Imprimer le monde », à la fois didactique et prospective, réunit au Centre Pompidou, des créations d’une trentaine d’artistes, d’architectes et de designers qui ont pour dénominateurs commun l’impression 3D. Elle met en lumière un nouveau type d’objets apparus dans la création artistique. Elle présente des objets de design, des prototypes d’architecture, en même temps que les logiciels de programmation avec lesquels ils ont été conçus et les machines qui les ont fabriqués. On mesure à travers ces œuvres combien les nouvelles technologies numériques ont transformé la pratique de l’art, de l’architecture et du design. On peut admirer, entre autres, les bustes de Jon Rafman, les céramiques d’Olivier Van Herpt, la table de Mathias Bengtsson, le pont en métal de Joris Laarman.
Des espaces acoustiques
Des espaces acoustiques répondent à la question, comment interpréter ou recomposer un espace par la musique ? Les installations, produites par l’Ircam pour l’exposition, réalisent la simulation en 3D de l’espace sonore. Dans « Disenchanted islands », la compositrice Olga Neuwirth entraine virtuellement le visiteur-spectateur à San Lorenzo de Venise. Par le procédé de convolution 3D, l’empreinte sonore de l’église vénitienne est transférée dans l’espace du musée. Pour « Jardin d’Éden », les artistes Raphael Thibault et Hyun-Hwa Cho ont imaginé une installation immersive, sous la forme d’une double projection vidéo, de sculptures réalisées en impression 3D et d’un panorama sonore et musical. La spatialisation des sons est ici composée selon les images.
Autour de l’exposition
Des débats et des journées d’étude sont programmés autour de l’exposition : « Impression 3D et fabrication numérique, enjeux et perspectives » le vendredi 21 avril, et « Responsive Matter, de l’impression 3D à la matière 4D ».
Pour le public scolaire
Les professeurs peuvent organiser des visites autonomes. Les visites libres sont accessibles pour tous les niveaux. Ils peuvent opter pour des visites commentées, adaptées aux niveaux des élèves à partir de la 3ème. L’équipe de l’action éducative est à la disposition des professeurs pour les accompagner dans la construction de leur visite : action-educative@centrepompidou.fr Pour toutes les visites, la réservation est obligatoire au 01 44 78 12 57.
Béatrice Flammang