« Pourquoi un Café physique ? Parce que j’aime la physique et je me désespère que cet amour soit peu partagé ». Quand même le Café physique animé par Brun Jech peut réunir près d’une centaine de personnes sur des sujets scientifiques pas forcément faciles. Parce que les intervenants du Café physique excellent à rendre accessibles des sujets aussi pointus que les ondes gravitationnelles ou la marégraphie. Et oui on est à La Rochelle…
Cheveux gris, allure distinguée, Bruno Jech est un tout jeune retraité de l’éducation nationale. Jusqu’à l’année dernière il était professeur de physique-chimie. C’est aussi un spécialiste de l’histoire de la physique, un élément qui compte dans la création du Café physique de La Rochelle.
Comment est né ce café physique, qui semble-t-il, est le seul en France ?
Avec un collègue on voulait essayer de populariser la physique d’une manière conviviale. On ne voulait donc pas d’un lieu académique et on a retenu un espace à la Maison de l’étudiant de La Rochelle.
La raison de fond c’est que j’aime la physique et je me désespère que cet amour soit peu partagé même chez les élèves. Il y a aussi la volonté de lutter contre la contradiction qui fait qu’on est dans un monde de plus en plus technique et scientifique alors que la majorité de la population est analphabète sur le plan scientifique. Comprendre les nouvelles technologies c’est aussi un enjeu de citoyenneté. Troisième raison : je voulais lutter à ma façon contre le désintérêt des élèves pour les sciences.
Ma grande surprise c’est que ce pari est gagné : une grande partie de l’audience est composée d’élèves et d’étudiants. On attendait beaucoup d’enseignants du secondaire : on en a moins que prévu. Chaque Café physique fait aussi venir des retraités, des amateurs, médecins, pharmaciens, amoureux des sciences…
Quels thèmes sont les plus populaires ?
On compte environ 4 cafés par an. Les thèmes les plus populaires renvoient à l’histoire de la physique comme celle de l’électrostatique, de la relativité, de l’électron,… La physique de pointe aussi, comme la découverte des ondes gravitationnelles, les neutrinos,… D’autres thèmes renvoient à l’actualité, comme les causes physiques du changement climatique. Mais sont également abordés la biochimie, l’astronomie,… Tous ces sujets drainent plus ou moins du public. Mais un sujet très quotidien comme la corrosion n’a pas vraiment rencontré ce dernier.
Comment trouvez vous des intervenants ?
Je mets parfois moi même la main à la pâte… Mais on fait aussi venir des intervenants locaux ou extérieurs dans la limite de nos moyens. On demande à des professeurs de l’université de La Rochelle de venir exposer leurs travaux par exemple. On bénéficie aussi d’intervenants envoyés par l’Udppc (l’association des professeurs de physique chimie du secondaire).
Apparemment il y a un seul Café physique en France . Pourquoi est-ce à La Rochelle ?
C’est lié au hasard de ma présence. Il y a bien sur à La Rochelle un groupe d’astronomes amateurs et une université. Mais il y en a dans d’autres villes.
Lors des Cafés physique vous montrez une physique près des objets du quotidien ou des questions des gens. Et ça marche. Vous pensez qu’il faudrait faire évoluer l’enseignement de la physique – chimie à l’Ecole ?
En fait l’enseignement de la physique – chimie a beaucoup changé. Mais il est devenu aussi, je crois, trop ambitieux. Il fau faire tellement de choses avec moins d’heures d’enseignement que ça se traduit par des difficultés pour les élèves. Le bac par exemple me semble surdimensionné.
Propos recueillis par François Jarraud