Caroline Pillette Pène et Stéphanie Gigault ont été recrutées comme Conseillères Principales d’Éducation en 2006. Elles sont aujourd’hui en poste, l’une et l’autre, au Collège Marguerite Duras de Colombes, un des derniers établissements ZEP du secondaire dans les Hauts-de-Seine. Elles sont également, depuis 2010, animatrices du bassin CPE de Neuilly.
Quels sont les meilleurs moments du métier au quotidien ?
Stéphanie Gigault- Il y a tellement de petits moments quotidiens qui sont agréables : un élève qui affiche son grand sourire pour des félicitations suite à une bonne note ou un bon comportement ; un parent qui remercie de notre intervention ; de la création à la réalisation d’un projet …
Quels sont les pires moments ?
Caroline Pillette Pène- Les conflits avec les parents sont un des moments les plus désagréables et auxquels nous sommes trop souvent confrontés dans notre établissement. Tout comme, l’échec auquel nous devons faire face avec les élèves décrocheurs et démobilisés.
Comment se passe la relation entre les parents d’élèves et votre établissement ?
CPP- Dans un établissement comme le mien, les relations avec les parents sont compliquées. En réalité, nous avons plusieurs « types » de familles. Celles qui participent avec nous à l’instruction et l’éducation de leurs enfants, parce que l’Institution a un sens pour elles… Celles qu’il faut convaincre à chaque fois, du bien-fondé de nos décisions et pour lesquelles nous ne sommes pas certains du discours qu’ils tiendront à leurs enfants.
SG- Il y a aussi des familles qui sont dans l’opposition systématique parce qu’elles sont persuadées que nous « n’aimons pas » leurs enfants et que nous ne les comprenons pas.
CPP- Dans tous les cas, nous persévérons et cherchons à associer le plus que possible les parents, parce que sans eux, nous ne pouvons pas y arriver.
Comment définissez-vous votre manière d’être CPE ?
SG- Je me suis toujours dit que le métier de CPE était au final, ce que l’on en faisait. C’est un métier où la personnalité et les convictions de chacun prennent une certaine place mais tout en respectant le cadre officiel : il ne faut pas oublier que le CPE n’est ni un zorro, ni un médiateur, ou une assistante sociale,…
CPP- Je me définis comme une CPE dynamique, soucieuse de participer à la mise en place d’un climat d’établissement serein et qui essaie de permettre à toutes les familles de « comprendre le collège ».
SG- Je m’efforce aussi d’être le plus bienveillante possible à l’égard des élèves : essayer d’établir un lien particulier avec ceux qui sont en difficulté pour les pousser au maximum vers une forme de réussite.
Propos recueillis par Gilbert Longhi