La suppression des Rep est en marche…
Dans un entretien donné au Parisien, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, annonce une expérimentation dans 3 académies dès 2021 du remplacement des Rep par un contrat entre rectorat et établissements. Dès 2022 la carte des Rep pourrait être supprimée. Empêtré dans le scandale d’Avenir lycéen, le ministère accélère sa réforme de l’Education prioritaire. Avec deux enjeux : les crédits destinés aux Rep qui pourraient servir d’autres établissements et une autre politique de rémunération des enseignants et l’entrée de l’enseignement catholique dans un dispositif plus rémunérateur, comme le secrétaire général de l’enseignement catholique l’a annoncé en septembre 2020. Selon la Cour des Comptes, la politique d’éducation prioritaire est la seule politique nationale de lutte contre les inégalités sociales. C’est cet enjeu là aussi qui est visé.
Marc Douaire : « Un escamotage plus qu’une politique d’éducation prioritaire »
Regroupant de nombreux acteurs de l’éducation prioritaire, l’association OZP est incontournable sur cette question. Au point d’être reçue le 5 octobre par N. Elimas. Marc Douaire, son président, réagit à l’annonce de suppression de la carte des Rep par la secrétaire d’Etat dans Le Parisien. Pour lui il s’agit d’un « escamotage » de la politique d’éducation prioritaire.
Jean-Yves Rochex : Six questions sur la réforme de l’éducation prioritaire
Professeur émérite de sciences de l’éducation à l’université de Paris 8, fondateur du réseau Reseida, Jean-Yves Rochex est l’auteur d’ouvrages marquants sur les politiques d’éducation prioritaire. Il analyse la réforme de l’éducation prioritaire porte par JM Blanquer et N Elimas. Pour lui la réforme de la politique d’éducation prioritaire vise à éliminer la dimension sociale des politiques éducatives.
L’introuvable handicap de la ruralité
Annoncée par JM Blanquer et poursuivie par N Elimas, la réforme de l’éducation prioritaire annonce une redistribution des moyens éducatifs en supprimant les Rep et en dirigeant leurs moyens notamment vers les territoires ruraux. L’éloignement rentrerait dans le calcul des subventions aux établissements. Dans ce contexte, la publication d’Education & formations (n°102), une revue du ministère (Depp), apporte un démenti cinglant au handicap rural ». Les articles confirment, avec des donnés très récentes, les bons résultats de l’école rurale avec un système éducatif offrant la même performance scolaire qu’en ville. Les collèges ruraux ont sensiblement plus de moyens que ceux des villes. Les enseignants y ont un profil un peu différent qu’en ville mais ils sont plus enclins à l’innovation…
Conventions ruralité et fermetures des écoles : Une analyse de l’AFAE
« La signature d’une convention à l’échelle départementale n’est pas la modalité unique permettant d’engager une évolution importante du maillage des écoles. Il apparait notamment que la signature de conventions locales peut aussi permettre des avancées significatives ». Dans un long article, Eric Fardet , inspecteur général, sur le site de l’AFAE, démontre que la signature des conventions de ruralité n’est pas le seul mécanisme pour « restructurer le maillage scolaire ».
Blanquer et l’équité en éducation : Leçon européenne
La France aggrave-t-elle les inégalités scolaires ou les réduit-elle ? Comment évaluer l’équité des systèmes éducatifs ? La Commission européenne vient de publier un ouvrage qui aborde de nombreux critères d’organisation des systèmes éducatifs au regard de l’équité. C’est assez éclairant pour la France où on repère mieux comment certaines réformes vont dans le sens de l’accroissement des inégalités.
L’enseignement catholique devrait bénéficier de la nouvelle éducation prioritaire
« Jean-Michel Blanquer m’a renouvelé son accord ». A peine a t-il bénéficié, grâce à la loi Blanquer, de la prise en charge de ses maternelles, que l’enseignement catholique se positionne pour tirer parti de la réforme de l’éducation prioritaire. En présentant la rentrée de l’enseignement catholique, le 24 septembre, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, a axé son discours sur la solidarité. Sur un ton très ferme, il a annoncé l’entrée de l’enseignement catholique dans la nouvelle politique d’éducation prioritaire que JM Blanquer va mettre en place. L’enseignement catholique pâtit de la crise économique qui lui fait perdre des familles (- 9000 élèves). Alors que la loi Blanquer prévoit la prise en charge de ses maternelles, il demande de nouveaux soutiens. A l’Etat le bénéfice des financements de l’éducation prioritaire. Aux collectivités locales, celui des aides pour les frais de restauration.
|