Colloque du CEPEC : Former les enseignants aux TICE ?
Le colloque ouvert et à distance organisé cette année par le Cepec est ouvert. Vous trouverez toutes les informations pour participer aux débats en découvrant sa charte. Ce colloque fait suite aux journées qui se sont tenues les 19 et 20 Septembre dernier et dont les actes seront publiés dans les prochaines semaines sur le site du Cepec. Ces deux journées avaient pour but d’explorer les questions de la formation des enseignants au TIC en éducation. Ouvertes par Jean Michel Bérard, inspecteur général de l’éducation nationale et Evelyne Marcel, conseillère TICE du recteur du Rhône, ces deux journées ont permis de montrer que la formation des enseignants restait une préoccupation essentielle, aussi bien en initial qu’en continu. Ils ont aussi montré combien on ne pouvait se suffire d’un volontarisme, mais qu’il fallait vraiment repenser la question de façon fondamentale. Les trois ateliers qui ont été ouverts ont rassemblé chacun une quinzaine de personne autour des thèmes : dispositifs de formation, place de la pédagogie et de la didactique, place de la technique. Chacun de ces groupes de travail a permis de mettre à jour un ensemble de questions qui seront proposées au débat en ligne. Chaque groupe de travail était accompagné d’un « témoin » qui avait pour mission de mettre en perspective les débats auxquels il participait. Outre M. Bérard et Mme Marcel, Eric Bruillard, professeur à l’IUFM de Caen, et Jacques Audran Maître de conférence à l’Université de Mulhouse ont accompagné ce travail. Bernard Cornu, directeur de la Villa Média, a mis en évidence l’évolution du métier d’enseignant sous l’effet du développement des technologies et il a montré que les instances internationales étaient très soucieuses d’une réflexion qui ne soit pas que locale mais plutôt globale, dans une perspective de mondialisation. Il a par ailleurs montré ou en était la mise en route de cette villa Média installée à Grenoble et qui commence à être réellement opérationnelle. L’issue des travaux en atelier a été l’occasion pour les témoins de nous rapporter leurs questionnements et de mettre en évidence les questions clés :
– les formations aux TICE pourraient être considérées comme inutiles,
– il serait nécessaire de retravailler l’évaluation des TICE pour mieux construire les formations,
– il ne faudrait pas ignorer que l’attente des enseignants est avant tout disciplinaire et que c’est dans ce champ qu’il faut poser en premier la question de l’intégration des TIC.
Deux journées très profitables pour la mise en route du colloque en ligne auquel nous vous invitons tous à participer. ( Bruno Devauchelle, Cepec)
http://www.cepec.org/i-colloque.
Naissance des ateliers – relais
Point fort des réformes annoncées par le ministre, les ateliers – relais voient officiellement le jour par la publication, au B.O. n°37, d’une convention passée entre le ministre de l’éducation, la Ligue de l’enseignement, les CEMEA et la Fédération nationale des Francas.
Cette nouvelle structure est destinée à » des élèves de collège, éventuellement de lycée, qui sont entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Celui-ci peut se traduire par des manquements graves et répétés au règlement intérieur, une forte agressivité vis-à-vis des autres élèves ou des adultes de la communauté scolaire, un absentéisme chronique non justifié, voire une déscolarisation. Ce désintérêt profond vis-à-vis du travail scolaire peut également se manifester par une extrême passivité, une attitude de repli et d’autodépréciation systématique, un refus de tout investissement réel et durable ». La structure est donc ouverte à des publics différents, y compris des jeunes décrocheurs.
Ils constituent » une modalité temporaire de scolarisation obligatoire » et ont pour objectif une rescolarisation du jeune en collège, en lycée professionnel, en apprentissage ou dans un parcours de formation. Dans ce but, les associations signataires mettent en oeuvre pendant le temps scolaire des activités et des actions de soutien et d’accompagnement individuel en lien avec les enseignants.
Les ateliers relais sont rattachés administrativement et pédagogiquement à un collège. Mais les locaux sont situés hors les murs du collège. Cependant la durée des moments hors collège est limitée à 4 semaines, renouvelables trois fois. On le voit la convention hésite entre deux logiques, celles de l’intégration et de l’éloignement. On peut se demander si l’éloignement hors des établissements scolaires est le meilleur moyen d’assurer une rescolarisation. Une quinzaine d’ateliers ouvriront leurs portes à la prochaine rentrée.
http://www.education.gouv.fr/bo/mentor/word//2002/bo37/r3.rtf
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/37/default.htm
Dossier des Cahiers pédagogiques sur les ZEP
Le numéro d’octobre 2002 des Cahiers pédagogiques publie un dossier, coordonné par François Marec, sur les ZEP. La publication de ce dossier est à la fois un moyen de faire un état des lieux à l’heure des REP mais aussi de s’interroger sur le devenir des ZEP, une occasion de faire des propositions, d’inciter à la réflexion et aux réajustements, et surtout un acte militant, une prise de position politique. » Oui, les efforts pour l’éducation prioritaire doivent être poursuivis, amplifiés » estiment les Cahiers pédagogiques. Nous reviendrons plus longuement sur ce numéro.
http://www.cahiers-pedagogiques.com
Où est passé l’élève ?
C’est un peu la question que pose le dernier éditorial d’Education & Devenir. Relevant la phrase de Luc Ferry expliquant qu’il ne fallait plus mettre l’élève au centre de l’école, l’éditorial met en garde sur les dangers d’un recentrage sur le maître. « Certes la relation du maître à l’élève est de nature essentiellement inégalitaire… Ce qui ne doit pas pour autant nous dispenser de réfléchir aux nouveaux modes d’accès aux savoirs et à l’information (exemple : les travaux personnels encadrés qui mettent en œuvre des savoirs non constitués). Ce qui ne nous conduit pas non plus à réfuter les acquis des sciences de l’éducation depuis plus d’un siècle quand ils visent à mettre en œuvre d’autres modes d’acquisition des savoirs que la pédagogie transmissive ou frontale. Si ce recentrage autour du maître consistait à restaurer l’exclusivité des formes les plus conservatrices d’enseignement, nous serions en droit de dénoncer une régression… Ce qui est condamnable, c’est la démagogie qui, sous couvert d’une égalité purement formelle et illusoire, exprime en fait la démission du maître de ses responsabilités éducatives, de son statut d’adulte ayant autorité. Mais les responsables doivent-ils pour autant passer de l’imprécation à de nouvelles formes de démagogie ? Peuvent-ils prendre la responsabilité de cacher aux futurs enseignants les dimensions nouvelles de leur professionnalité liées à la fois à l’évolution des savoirs et à l’évolution des publics scolaires ? »
http://education.devenir.free.fr/editorial.htm
Colloque des Cahiers Pédagogiques
« Apprendre et vivre la démocratie à l’école », tel est le thème proposé les 24 et 25 octobre pour le colloque des Cahiers. Pour les Cahiers, « l’école doit aujourd’hui articuler, pour tous les élèves, un rapport plus démocratique aux savoirs et un rapport plus coopératif à la loi. Dans une perspective d’instruction républicaine, de socialisation et de formation du citoyen, l’objectif de ce colloque est d’identifier, d’analyser, de diffuser pour les valoriser des pratiques démocratiques scolaires. Nous entendons par là des démarches pédagogiques qui favorisent l’accès de chacun à la connaissance, à la parole et au pouvoir ». Six ateliers permettront des échanges sur les pratiques. Le colloque sera ouvert par une conférence de René Rémond « Une démocratie en crise : quel rôle pour l’école ? ». Il reste encore quelques places…
http://www.cahiers-pedagogiques.com/actu/colloque.html
Repenser l’orientation scolaire ?
Le Conseil économique et social étudiera le 8 octobre un rapport de Claude Azéma sur l’école. Il demande une réforme de l’orientation scolaire afin que celle-ci reconnaisse un « droit à l’erreur » des jeunes et des changements de filière en cours d’année. Une recommandation déjà formulée dans le rapport de Nicole Belloubet-Frier.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_021007142308.rjoy5cxp.html
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/rapport/belloubet/belloubet.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html
Le rapport sur les réseaux numériques est en ligne
Le rapport de l’Inspection générale sur les réseaux numériques, présenté dans l’Expresso du 24 septembre, est maintenant en ligne à l’adresse ci-dessous. Ce rapport, particulièrement riche, s’ouvre sur une interrogation : « comment faire pour que l’Ecole intègre les réseaux numériques sans que les réseaux numériques ne désintègrent l’Ecole ? ». Une première partie offre un tour d’horizon à la fois large et précis sur les pratiques observées dans les classes dans les différentes disciplines. Elles témoignent d’une » évidente généralisation des recours aux technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement » . Nous avons été particulièrement sensibles au fait que le rapport s’intéresse aux publications réalisées par les enseignants en dehors de l’institution. Une deuxième partie traite des conditions de la généralisation dans un environnement plus mobile et où de nouveaux acteurs apparaissent. Chaque chapitre se clôt sur des recommandations de l’Inspection. L’Inspection appelle d’abord à un travail approfondi de recherche pédagogique sur les apports des réseaux à l’enseignement de chaque discipline et les relations entre les outils traditionnels et les nouveaux outils. Ces études devraient permettre, selon l’Inspection, une évolution des examens de façon à ce qu’ils valorisent les compétences acquises grâce aux réseaux. L’Inspection souhaite également réorganiser les réseaux institutionnels de ressources pédagogiques de façon à mieux les coordonner et développer des réseaux de personnes ressources capables d’accompagner les enseignants et les chefs d’établissement.. Elle veut également développer les approches prospectives particulièrement vers les collectivités locales et l’Europe. Plus délicate nous paraît la volonté de » redéfinir la nécessaire « liberté pédagogique » des enseignants » : c’est cette liberté qui fait se multiplier les ressources.
http://www.education.gouv.fr/syst/igen/rapport.htm
Défense des IUFM
Le 2 septembre, Fabrice Barthélémy et Antoine Calagué signaient dans Le Monde une tribune assassine pour les IUFM accusés d’être « inutiles, parasitaires » voire terroristes. Philippe Meirieu avait apporté une première réponse dans le même quotidien. Les Cahiers pédagogiques publient deux articles de Jean-Michel Zakhartchouk et Gérard Gonfroy en défense des IUFM. J.-M. Zakhartchouk rappelle une évidence en affirmant » Comment penser qu’on puisse apprendre un métier aussi complexe que celui d’enseignant aujourd’hui uniquement » sur le tas » ? Comment est-il possible de refuser par exemple les apports de la sociologie de l’éducation, de l’histoire de l’enseignement et en particulier des disciplines scolaires, des recherches en sciences cognitives qui nous permettent de mieux comprendre comment fonctionnent les processus de mémorisation et d’attention, afin d’agir au mieux auprès des élèves ». Gérald Gonfroy, président de la Conférence des directeurs d’IUFM, réagit aussi vivement : » Paradoxalement, le seul mérite de ce tissu de banalités et de contre-vérités est de poser clairement le problème de l’inadéquation de l’agrégation en tant que concours de recrutement du second degré : voilà, en effet, des lauréats d’un concours extrêmement difficile, attestant d’un très haut niveau de connaissances disciplinaires, qui n’ont guère compris quelles étaient les exigences du métier d’enseignant de lycée et collège aujourd’hui ».
http://www.cahiers-pedagogiques.com/actu/iufm.html
Libération contre les « républicains »
» Tout l’apport des sciences sociales est tenu pour nul et non avenu…Des pamphlets.. parsemés d’erreurs ». Dans Libération du 14 octobre, Emmanuel Davidenkoff qualifie ainsi trois ouvrages récents sur l’école, ceux de Maurice Maschino, de Claire Laux et Isabel Weiss et d’Elisabeth Altschull. Il en signale les erreurs. Il en épingle les procédés : « c’est le deuxième élément du procédé : non point critiquer l’adversaire mais l’ignorer, ou taire ses sources » par exemple. C’est une volée de bois vert qui tombe sur les auteurs de ces ouvrages qui pour « sauver l’école » qualifient de « gangsters » les chercheurs en sciences de l’éducation quand ils ne les assimilent pas à des obsédés ou à des bourreaux.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=58856