« Le jeu fait grandir les enfants. Il ne faut pas l’oublier ». Marie-Hélène Oger, inspectrice maternelle de la Sarthe, est totalement engagée dans la 3ème édition des « 24 heures de la maternelle ». Ce grand projet, qui engage la quasi totalité des maternelles de la Sarthe vise à mettre le jeu au centre des apprentissages pendant 48 heures. Une façon très concrète de changer l’Ecole dans son rapport à son environnement et de faire réfléchir sur les pratiques pédagogiques.
« Les 24 heures durent en fait toute l’année« , prévient Marie Hélène Oger, inspectrice en charge des maternelles de la Sarthe. Pour la troisième année elle organise, avec les conseillers pédagogiques et les maitres formateurs de son équipe, les « 24 heures de la maternelle ». Si le coeur de l’événement aura lieu les 27 et 28 novembre, toute l’équipe s’affaire dès maintenant sur le Mooc qui prépare aux 24 heures.
Pendant deux jours, les 27 et 28 novembre, dans la quasi totalité des maternelles de la Sarthe, les enseignants vont privilégier le jeu. Ils inviteront les parents à venir avec leurs jouets à l’école. Et tous les enseignements s’appuieront sur les jeux partagés. « Depuis quelques années », explique MH Ogier, « le jeu était moins présent à l’école. On le réhabilite depuis 3 ans avec les 24 heures. C’est notre réaction à la primarisation de l’école. « Le jeu est un vecteur puissant d’apprentissage. On porte cette idée de façon très explicite. Tous se prêtent à des apprentissages fondamentaux ».
Sans doute. Mais pour porter les 24 heures, MH Oger a monté un mooc et une ludothèque. Le mooc est ouvert aux enseignants du département et au-delà qui veulent préparer le s24 heures. On y apprend comment utiliser les jeux par rapport aux fondamentaux de maternelle. On se prépare ensemble à utiliser tel ou tel jeu. Et on partage ses démarches. Ainsi pour cette année, le site de MH Oger propose déjà des exemples précis de séquences basées sur le jeu Vroum, sur un jeu de cuisine ou le jeu Vivarium. Une autre page propose les jeux des années antérieures. On a ainsi des fiches pédagogiques sur les jeux en EPS, les jeux de plateau, les jeux d’entraide, les jeux de langage, les jeux coopératifs etc.
Avec le jeu, les enseignants travaillent la relation avec les familles. Elles sont invitées à venir partager les 24 heures avec leur enfant et ses jeux habituels. Les enseignants préparent tout un travail d’exploitation pour chaque jeu. Après un moment de découverte du jeu, chaque enfant est amen à parler du jeu et à revenir sur ce qu’il a fait dans ce jeu. « Tous les jeux permettent des apprentissages. On fait en sorte que le jeu devienne un outil pédagogique », nous dit-elle. En amont de l’événement les enseignants préparent ensemble les séquences. En aval ils mutualisent et partagent les enseignements de cette année. Et ils apprennent à enseigner autrement. Le jeu doit être pris au sérieux.
François Jarraud
Les 24 heures de la maternelle