Réuni le 8 octobre pour travailler sur la réforme de l’évaluation des élèves, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a été l’occasion pour chaque organisation d’enseignants ou de parents d’exposer son point de vue. Les blocages sont apparus avec l’expression des opinions des organisations. Si les « réformistes », Sgen et Unsa, affichent leurs doutes sur la moyenne et la notation, la Fsu entend bien bloquer l’évaluation par compétences. La ministre laisse paraitre ses préférences…
« Ce qui nous intéresse c’est le débat sur l’évaluation ». Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa a bien alimenté ce débat par une déclaration argumentée lors du CSE du 8 octobre. « Le recours aux moyennes disciplinaires et générales trompe les familles comme les élèves sur les finalités de l’Ecole », a-t-il dit. « Où est l’exigence dans un système largement indifférent aux acquis des élèves et qui cautionne leurs manques par un système de compensation généralisée…Au Se Unsa nous pensons que la véritable exigence d’est de renoncer enfin aux logiques de compensation portées par des moyennes ». Le Se unsa demande que le socle intègre la question de l’évaluation des compétences qui le composent. Partageant avec le Se Unsa l’idée d’une école bienveillante, le Sgen Cfdt estime « qu’on ne bougera pas l’évaluation des élèves sans transformer en profondeur les examens du brevet et du bac… Il faudra avoir le courage d’ouvrir le chantier de leur réforme ». Les parents de la Fcpe ont eux aussi exprimé leur demande de suppression des moyennes compensées et de notes chiffrées à l’école. « Il faut privilégier l’évaluation des compétences plus que celles des savoirs », a déclaré l’asociation.
La Fsu a clairement manifesté son rejet de l’évaluation par compétences et d’une pression sur les enseignants. » L’expérience calamiteuse du LPC reste l’exemple de ce qu’il ne faut plus faire en la matière », a dit la Fsu. La Fsu a rappelé les pressions exercées sur les enseignants avec les évaluations de Ce1 et Cm2 (supprimées depuis 2012), le spressions sur les taux de passage et sur les résultats du contrôle continu du brevet. La Fsu a dénoncé le controle continu au bac et l’évaluation par compétences dans les diplômes professionnels. « L’importance exacerbée de l’évaluation en général dans notre société, crée un contexte qui fait des différentes formes d’évaluations des actes pédagogiques très compliqués. Le débat « note ou pas note » est une entrée facile, mais qui ne résiste guère à la réflexion : la note, le smiley, le feu vert ou la case cochée sont de même ordre. Etre traité avec bienveillance par l’école est un droit constant pour tout élève. Ainsi l’évaluation doit viser l’encouragement et les réussites tout en ne se trompant pas et en étant exigeante et claire sur les éventuelles difficultés rencontrées afin d’aider l’élève sur le chemin à parcourir et les obstacles à surmonter », estime la Fsu. Le Snuipp a confirmé le rejet du livret personnel de compétences et de la « mise à l’index des enseignants »
Quant à la ministre, elle a laissé apparaitre ses préférences. « Il ne s’agit pas de supprimer les notes du système scolaire français, ni d’interdire les zéros », affirme-t-elle avant d’ajouter : « ne peut-on pas interroger le sens de la moyenne et des moyennes de moyennes, ne peut-on pas valoriser le rôle joué par les appréciations « . Elle a annoncé que la composition du jury de la conférence sur l’évaluation ’30 personnes) sera connu « dans quelques heures », c’est à dire avant la fin de la semaine. La conférence aura lieu du 11 au 13 décembre.
François Jarraud