« Il faut ouvrir ce dossier dès maintenant », nous a dit Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, le premier syndicat de l’enseignement primaire, le 2 octobre. Pour la première fois son organisation demande des mesures financières locales pour faire face à la crise du recrutement.
« On sait que les difficultés de recrutement sont localisées sur trois académies : Versailles, Créteil et Amiens », explique S Sihr. « Il faut arriver à mettre en place des solutions ciblées sur ces académies. Il faut ouvrir des mesures d’incitation dès l’université et aider la fin d’étude des étudiants dans un parcours orienté vers l’enseignement en échange d’un engagement à passer le concours. Sinon on va encore connaitre la même situation l’année prochaine ».
En 2013, l’Etat a ouvert 8 700 postes de professeurs des écoles soit 72% de plus par rapport à 2012. Le nombre de candidats a augmenté mais de seulement 10%. Résultat : 300 postes n’ont pas été couverts dont 175 dans la seule académie de Créteil malgré un taux de réussite élevé (40%).
En proposant des incitations financières locales pour aider le recrutement, le Snuipp brise un tabou interne et externe. Il propose une solution qui a fait ses preuves dans d’autres pays à condition que l’incitation soit suffisante. Il prend aussi le gouvernement au piège d’un budget sans marges de manoeuvre.