Jean-Marc Ayrault et Vincent Peillon sont allés à Reims, le 14 février, rencontrer des emplois avenir professeurs et faire le point sur les concours 2013. Ils ont confirmé la crise du recrutement que le Café pédagogique avait annoncé le 25 janvier. Mais ils ont positivé en s’appuyant notamment sur les premiers chiffres des emplois avenir professeur. Au final, le déficit reste préoccupant dans certaines disciplines.
Le ministère publie enfin les chiffres des présents aux épreuves des concours de recrutement qui ont eu lieu cet automne. Il y aurait eu 9% de candidats supplémentaires dans le premier degré (CRPE) et 14% au Capes. Résultat le nombre d’admissibles a augmenté de 40% pour le CRPE avec des blocages encore dans certains départements, et de 15% au capes. Mais en anglais, lettres, maths et éducation musicale, « il sera difficile de satisfaire les besoins ». Le ministère compte faire appel à des listes complémentaires et à des contractuels.
Le ministère se garde bien de donner des chiffres précis qui permettraient d’avoir une idée de la crise du recrutement. Alors il faut rappeler ceux que le Café a publié le 25 janvier. En maths par exemple, 1326 candidats sont admissibles. Ce nombre est supérieur aux 1176 de 2012. Mais le nombre de postes à pourvoir est lui aussi nettement plus élevé : 1210 postes (au lieu de 950 en 2012). Le rapport entre admissibles et postes est encore plus détérioré qu’en 2012 où les admissibles représentaient 123% des postes. Là on descend à 109% , presque un candidat pour un poste. Or les jurys éliminent environ la moitié des candidats aux épreuves d’admission….
Censé remédier à la crise du recrutement , le dispositif emploi avenir professeur connaît un bon démarrage, selon le ministère. Il donne de premiers chiffres : 2 500 contrats déjà signés pour 2013 sur les 4 000 annoncés. Ces contrats vont permettre à des enfants de familles populaires d’aller jusqu’au master. La moitié sont en L2, un tiers en L3. Deux sur trois sont recrutés dans les disciplines déficitaires.
La crise du recrutement est donc toujours là même si on observe un léger décollage des inscriptions. C’est que le gouvernement n’a agi que sur le facteur formation. La question de la revalorisation du métier d’enseignant reste posée.
François Jarraud