Secrétaire général du Snuipp, le premier syndicat du primaire, S. Sihr se montre favorable à un allègement de la semaine quitte à revoir les rythmes annuels. Son syndicat appelle à une « grève unitaire » en décembre.
Le Snuipp vient d’annoncer une grève unitaire début décembre. C’est un changement de cap ?
Non; Il y a cette semaine des mobilisations dans les départements. Le ministère serait bien inspiré de comprendre ce qui se cache derrière ces mouvements. Il y a une vraie exaspération enseignante dont les rythmes ne sont qu’un catalyseur. Derrière il y a la fatigue des enseignants qui disent la difficulté à bien faire leur métier. Ils ont besoin de confiance mais ils sont soumis au corporatisme, ont des effectifs chargés, des directions sous tension… Cette situation n’est pas nouvelle mais les rythmes viennent s’y ajouter.
Après cet appel à la grève, quelle est votre position sur les rythmes ?
Inchangée. Le décret actuel n’est pas satisfaisant car il empêche des améliorations. Par exemple libérer un mercredi sur trois comme à Poitiers ou libérer une après midi comme à Melun. Il empêche de s’adapter à la maternelle où il faudrait déroger aux 9 demi-journées.
Vous souhaitez 4 jours en maternelle et 4 jours et demi en élémentaire ?
On veut des assouplissements. Le décret a été pensé comme si Paris était toute la France. On dit qu’on est d’accord pour raccourcir les journées de classe en diminuant le service hebdomadaire quitte à étaler l’année scolaire sur une partie des vacances.
La grève unitaire de début décembre va arriver au moment où seront publiés les résultats de PISA qui risquent d’être fort mauvais. Est-ce opportun ?
Notre école a des difficultés réelles. Mais personne ne croit qu’on va les résoudre uniquement en faisant faire 9 demi journées aux enseignants. Il faut faire évoluer les pédagogies, de la formation continue. Or ces dossiers ne sont pas traités car les rythmes absorbent tout. Les enseignants se sentent négligés. Il faut que V Peillon l’entende.
Propos recueillis par François Jarraud