Le contexte politique et l’instabilité ministérielle avait reporté cette réforme. Lancée en avril 2024 par le président Emmanuel Macron, présentée par la ministre Belloubet, la réforme avait été mise en suspens par la dissolution. Le Premier ministre François Bayrou et la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne ont annoncé la réforme de la formation initiale vendredi 26 mars 2025 lors d’un déplacement dans une école de Rueil-Malmaison. Deux axes annoncés lors du discours de politique générale du Premier ministre ont été confirmés pour la rentrée 2025 : « la formation des enseignants et la reconquête de l’écrit », définis comme deux « piliers essentiels destinés redonner à l’éducation sa juste place, la première ».
La formation des enseignants : bac+ 3 et 2 ans de formation
Le Premier ministre François Bayrou, ancien professeur et ministre de l’Education nationale entre 1993 et 1997 reprend le chantier de l’année dernière. A la session 2024, plus de 3000 postes n’avaient pas été pourvus aux concours faute de candidat.es. Dans un contexte de crise de l’attractivité du métier, cette réforme a pour objectif annoncé de répondre à la crise du recrutement avec un retour du concours à Bac+3 pour le CAPES et le CRPE. En 2021, la réforme de Blanquer avait placé le concours en Bac+5. La réforme prévoit de former les professeurs et de les rémunérer pendant deux années, à hauteur de 1.400 euros nets en master 1 (M1) avec un statut d’élèves fonctionnaires, et de 1800 euros nets en master 2 (M2), en tant que fonctionnaires stagiaires. En M1, 1/3 du temps des lauréats du concours sera consacré à des stages d’observation, de pratique accompagnée et de responsabilité et la moitié du temps en M2. Les contenus des concours, des formations ni le pilotage n’ont ⁸été précisés. De source gouvernementale, « ils sont en « cours d’élaboration dans un dialogue entre le MENESR, les universités et le réseau des INSPE ».
1er degré :
Un retour des écoles normales ?
François Bayrou et Elisabeth Borne ont confirmé les annonces du président Emmanuel Macron. L’année dernière, il évoquait déjà la volonté de renouer avec l’esprit des « écoles normales », et des licences de préparation au professorat des écoles, avec « français, maths, géographie, histoire » , « les méthodes les plus innovantes », qui déboucheraient sur le concours. Les futurs enseignants suivront une formation professionnalisante dès la licence, avec des stages en établissement dès la première année. Les lauréats auront un engagement de service de quatre années.
Le gouvernement mise sur une professionnalisation précoce des enseignants avec un parcours sur cinq ans proposés dès le post-bac, avec une formation disciplinaire ou pluridisciplinaire dès la rentrée 2026 selon le degré visé. Les concours seront accessibles dès le printemps 2026, avec des bonus pour les titulaires de licences d’éducation. L’objectif est de mieux former les enseignants pour qu’ils puissent à leur tour mieux former les élèves. Cette réforme, est estimée à un coût de 26 millions en 2026, 294 millions en 2027 et environ 500 millions par an à partir de 2028.
2nde degré :
« Reconquête de l’écrit »
L’école avait-elle perdu l’écrit ? Le Premier ministre François Bayrou et la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne ont souligné l’importance de redonner à l’écrit sa place centrale à l’école et de proposer quotidiennement des moments d’écriture dans toutes les disciplines. La réforme prévoit des apprentissages de l’écrit dans le parcours de l’élève, de l’école maternelle jusqu’à l’université, avec des temps dédiés plus importants et plus fréquents (activités quotidiennes, diversifiées et progressives) et un enseignement plus exigeant, plus structuré, explicite et progressif. Réforme ou communication possible ?
Alors quoi de neuf ? Retour aux écoles normales, au CAPES et CRPE à Bac+3, retour à l’écrit, retour à une énème réforme sans temps de concertation et préparation. Retour à l’écrit, mais avait-on cessé d’écrire dans les établissements scolaires de France et de Navarre ?
Djéhanne Gani
