Il fallait s’y intéresser, démystifier, lever le voile et TRACeS l’a fait. Les récits de profs de ce dossier sont intéressants parce qu’ils éclairent l’école, les métiers de l’enseignement d’un jour différent. On entre dans ce lieu rempli de mystères où beaucoup d’élèves auraient aimé pouvoir glisser un œil, ou plus exactement une oreille. Que s’y passe-t-il ? Qu’est-ce qui s’y dit ? On y entre aussi comme un stagiaire, une remplaçante, quand il sent qu’il ne fait pas encore partie de la bande. Et peu à peu on comprend pourquoi c’est un endroit stratégique, dans l’école, dans lequel on joue sa place, au sens propre comme au figuré.
Les objets ont aussi leur mot à dire. Ils y occupent une place importante : la machine à café comme point de rencontre, la photocopieuse avec sa file propice aux discussions, le manque de papier récurrent et ses pannes avec l’attente du technicien-sauveur. C’est aussi l’incontournable vaisselle sale qui s’empile dans l’évier, le frigo qu’il faut vider à la fin de chaque trimestre et l’affichage qu’il faut gérer. Comme un soufflet, cette salle gonfle aux récréations et temps de midi et revient au calme après cette frénésie.
TRACeS s’est installée dans ce lieu de l’école trop peu souvent exploré et observé, pour tenter de commencer à comprendre ce que nous dit cet espace commun sur l’institution qui l’abrite. En écoutant ceux et celles qui y sont passées, on se dit que nos lieux de rencontre entre professionnels mériteraient plus d’attention, d’aménagements… et de place ! Cette salle polyvalente sert à la fois de salle de repos, de lieu de travail et de réfectoire, et semble comme une métaphore de notre impossibilité à travailler ensemble, à faire équipe. L’École serait-elle enseignants non admis ? Et comment s’étonner que notre travail soit si solitaire ? Quoi que… En y regardant bien, au fil de la journée…
Ce dossier de TRACeS vous fait entrer dans cet espace, découvrir d’autres réalités et tente de tirer des fils sur ce qui pourrait (ou pas) venir améliorer nos lieux de de croisements.
