Depuis le 1er janvier 2025, les 2500 écoles privées du Royaume-Uni (soit environ 7% des élèves) devront payer la TVA de 20% sur les frais de scolarité. Le gouvernement travailliste a mis fin à un avantage fiscal « dont le pays ne peut plus se payer le luxe » argumente la ministre de l’éducation, Bridget Phillipson dans une tribune publiée le 28 décembre 2024. A cette exonération de la TVA s’ajouteront à partir d’avril 2025 les avantages liés au statut d’organisme de bienfaisances pour de nombreux établissements scolaires.
De l’argent pour les écoles publiques
Ces mesures permettraient à l’État de récupérer 460 millions de livres sterling en 2024-2025 puis 1,51 milliard de livres sterling en 2025-26. L’objectif du gouvernement est d’augmenter les recettes pour soutenir les finances publiques et les écoles publiques qui scolarisent 94% des élèves. Il estime que les frais augmenteront de 10% pour les familles en moyenne.
Un plan global pour les écoles publiques
Selon BBC, Rachel Reeves a déclaré que « chaque centime » irait aux écoles publiques. Le parti travailliste a affirmé utiliser cet argent pour recruter 6 500 nouveaux enseignants dans les écoles publiques. Comme la France, l’Angleterre fait face à la difficulté de recruter des professeurs qualifiés, en mathématiques par exemple. La BBC souligne également que « dans le budget d’octobre, le gouvernement a alloué différentes sources de financement pour résoudre d’autres problèmes dans les écoles, tels que des bâtiments en ruine et un système en tension pour les élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux ».
Pour l’Independent Schools Council (ISC), qui représente près de 60% des écoles privées avec 1400 écoles, le gouvernement sous-estime le nombre des élèves qui quitteraient le secteur privé pour le public. Pour le gouvernement, la taxe de la TVA sur les frais de scolarité verrait le transfert de 37 000 élèves vers le secteur public soit 6% des effectifs actuels des écoles privées.
En France, des enquêtes et des rapports ont été publiés sur les écoles privées, de la Cour des comptes comme des parlementaires, et ont révélé des dérives de certains établissements scolaires privés sous contrat, subventionnés à ¾ d’argent public sans contreparties et avec peu de contrôles. Aucune mesure choc n’a été prise.
Djéhanne Gani
Au Royaume-Uni, le gouvernement veut taxer les écoles privées au profit des écoles publiques