Avant de passer à 2025, quels sont les articles les plus marquants de l’année 2024 ? Retrouvez une sélection de sujets pour ces derniers jours de l’année 2024. Toute la rédaction du Café pédagogique vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année.
En maternelle, environ 1 enfant sur 12 concerné par au moins une difficulté de santé mentale
Comment vont les enfants ? Après la crise sanitaire, la santé mentale s’est dégradée dans l’ensemble de la population, enfants et adolescents compris. Une étude inédite de France Santé publique publiée le 10 décembre 2024 menée auprès des enfants de 3 à 6 ans révèle leur souffrance dès le plus jeune âge. 8,3 % des enfants scolarisés en maternelle présentaient au moins une difficulté émotionnelle, oppositionnelle ou d’inattention/ hyperactivité probable avec un retentissement sur leur vie au quotidien. Ce chiffre alerte sur la nécessité de dispositifs d’accompagnement en santé mentale des enfants avant l’âge de 6 ans, dans l’école comme en dehors.
« La confiance en soi et l’estime de soi se construisent et se consolident en apprivoisant et en dépassant la peur »
La peur. Un jeudi sur deux, Daniel Gostain, enseignant spécialisé, membre de la FNAREN, et Jacques Marpeau, docteur en sciences de l’éducation, nous proposent de décortiquer certaines notions pour en faire un sujet de réflexion, pour ouvrir le débat, afin de mettre en relief les enjeux qui découlent de leur utilisation.
Témoignages de Mayotte : « On est dans un cauchemar »
« Le territoire est dévasté » dit Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’université de Dembéni. Comme lui, le directeur d’une école Guillaume Dupré Wekesa témoigne de la situation catastrophique de Mayotte. Il décrit au Café pédagogique des paysages de désolation : « il n’y a plus rien. Tout est rasé ». Un éclairage cru est jeté sur Mayotte, département le plus pauvre de France, depuis le passage du cyclone Chido. On y comptait près de 300 000 habitants, dont 85% vivant sous le seuil de pauvreté et 60% de jeunes de moins de 25 ans. Un tiers de la population était logée dans un habitat informel. 8% des enfants n’était pas scolarisé selon une étude de 2023, soit entre 5000 et 9000 élèves. Après le passage du cyclone, ces chiffres ne peuvent qu’annoncer une catastrophe… annoncée.
Hausse des risques psycho-sociaux à l’Education nationale
Les Ressources Humaines et l’Éducation nationale, tout un programme ! 65% des enseignants se déclarent insatisfaits ou plutôt insatisfaits du parcours RH. Les attentes des personnels montrent l’écart avec la gestion. Selon un rapport « la fonction Ressources Humaines au Ministère de l’Éducation nationale » publié fin octobre, les « objectifs de gestion, essentiellement quantitatifs, ne répondent pas entièrement à la demande d’une gestion RH plus qualitative », pointant plus largement une qualité de vie au travail insatisfaisante. Les risques psycho-sociaux sont en hausse. Les personnels de l’Éducation nationale souffrent d’un manque de reconnaissance, d’un mal-être dont la crise du recrutement et les démissions en hausse des enseignants sont les signaux. En cause, le rapport évoque le manque de pilotage structuré, des raisons structurelles d’insatisfaction quant à la mobilité. Le rapport pointe également des choix du ministère : réformes successives, manque de formation, salaires dévalorisés.
Rapport de la Cour des Comptes : « Au total, un enseignant sur dix est aujourd’hui contractuel »
Selon un rapport de la Cour des comptes publié fin octobre, le besoin de recrutement d’enseignants à l’horizon 2030 est estimé à 328 000. Dans un contexte de crise du recrutement des professeurs, et de suppressions de postes, le rapport pointe la hausse des contractuels. Depuis 2015, dans le premier degré, leur nombre a ainsi augmenté de 80%. La Cour des Comptes confirme aussi que « certaines académies admettent chercher à fidéliser leurs contractuels, public plus volatil, en privilégiant leurs souhaits d’affectation par rapport à ceux des titulaires ». Le pilotage RH du ministère est aussi vivement critiqué.
Nicolas Cadène : « La laïcité à l’école est ce qui permet d’y garantir l’égalité de tous les élèves »
Pour Nicolas Cadène, la laïcité « est un principe qui emporte des valeurs, et cette nuance n’est pas sans importance face à l’idéologisation du concept ». Nicolas Cadène est juriste de formation et haut fonctionnaire. Il a aussi été rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité entre 2013 et 2021 et est le cofondateur de la Vigie de la laïcité. Il répond à quelques questions du Café pédagogique sur la laïcité à l’occasion de la journée nationale de la laïcité.
Colloque national de la FCPE : « L’école a besoin d’un choc citoyen de fraternité »
Quelques jours après la publication de l’Observatoire des inégalités, la FCPE consacrait samedi 7 décembre 2025 un colloque national à la pauvreté : « Ce que la pauvreté fait à l’école. Ce que l’école fait de la pauvreté ». Pour renouer avec cette tradition, la FCPE a choisi Jean-Paul Delahaye, ancien Dgesco comme grand témoin. L’Inspecteur Général honoraire avait placé en 2015 ce sujet au cœur du rapport « Grande pauvreté et réussite scolaire, le choix de la solidarité pour la réussite de tous ».
Evaluations nationales du 1er degré : ces résultats contrastés méritent-ils un satisfecit général du ministère ?
En septembre, tous les élèves du 1er degré, du CP au CM2, ont passé des évaluations nationales pour la première fois. 4 millions d’élèves ont donc été évalués en français et en mathématiques. Les résultats ont été publiés le 31 octobre. Invitée sur France Info, la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet déclare que « pour la première fois depuis cinq ans, on voit des résultats extrêmement encourageants sur ces savoirs fondamentaux, lire, écrire, compter », ajoutant « tout progresse nettement ». Pourtant les résultats révèlent que les écarts persistent entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et hors éducation prioritaire.
Maths : que révèlent les évaluations au niveau 6ème ?
Que de datas collectés ! Pour la 8ème année consécutive, 810 000 élèves ont passé 2h devant un écran pour les évaluations nationales en français et en maths dès le mois de septembre. Les écarts entre les plus forts et les plus faibles se sont creusés depuis 2017 ainsi qu’entre le public et le privé sous contrat. De même que l’écart de score entre les enfants des parents ayant les IPS (indice de position sociale) les plus faibles et les plus forts a augmenté et passe de 42 à 48 depuis 2017. L’écart de performance grandissant entre les filles et les garçons est aussi notable.
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