Mercredi 11 septembre 2024, le SNPden, le syndicat des personnels de direction a tenu sa conférence de presse de rentrée. Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général a présenté l’enquête de rentrée, les priorités du syndicat. A souligner : la rentrée sans ministre et sans annonce a apporté un peu de « calme » dans les établissements scolaires, calme bienvenu au vu de l’état d’esprit des personnels de direction qui se dégrade avec le rythme effréné des réformes.
Dans 61 % des établissements, il manquait 1 ou plusieurs enseignants
Quelques jours après la publication du SNES, le Snpden publie à son tour les résultats d’une enquête sur les nominations des enseignants. Selon l’enquête du Snpden, il manque dans 61% des établissements un ou plusieurs enseignants au 11 septembre. Le syndicat précise que ce chiffre évolue chaque jour, que la situation est meilleure que l’année précédente avec de grandes disparités selon les académies.
60% des collèges ont mis en place des groupes de besoins hétérogènes
Le secrétaire général du Snpden annonce les résultats de l’enquête sur la mise en œuvre de la mesure controversée de la réforme du choc des savoirs : 60% des collèges ont fait des groupes hétérogènes, 21% que des groupes homogènes et 18,5% des groupes hétérogènes et homogènes. Pour Bruno Bokiewicz, « les collègues ont su s’emparer de la souplesse que la ministre a donnée depuis le mois de mars ». Et de résumer avec un brin d’humour, « 60% ont fait du Belloubet, 30% du Attal »…
Selon l’enquête, 54% des collèges déclarent avoir eu assez d’heures pour appliquer la réforme, donc une moitié « a manqué de moyens pour appliquer la réforme des groupes », « impossible à moyens constants ». L’enquête révèle que 67,82% dit avoir « détricoté » pour mettre en place les groupes de besoins, c’est-à-dire parfois renoncer à des dispositifs dans 6% ou majoritairement à des dédoublements, dans 47% des réponses.
Les stages de seconde : 76% des élèves ont trouvé un stage
L’année scolaire 2023-2024 a rendu obligatoire le stage en seconde. Selon l’enquête, 76% des élèves ont trouvé un stage. Dans près de 70% des cas, les élèves sans stage n’ont pas été accueillis dans leur lycée. Trouver un stage pour un lycéen de la voie professionnelle a été plus difficile pour 30% des élèves.
« Toujours plus, plus, plus, les collègues sont en difficulté »
Les réformes successives ont fatigué et dégradé les conditions de travail des personnels de direction : « c’est toujours plus, plus, plus, les collègues sont en difficulté ». Le Snpden décrit « une profession abimée » et un moral des personnels de direction qui se dégrade. Le syndicat conclut « on attend de l ‘écoute, du dialogue » et poursuit « pour nous le pire, c’est la déconnexion de décisions qui ne prennent pas en compte le terrain ». Selon l’enquête du syndicat, l’adjectif majoritaire pour qualifier l’état d’esprit des personnels est « perplexe » à 56%. Le secrétaire général déclare que les « conditions de travail sont devenues le sujet de préoccupation des collègues ». C’est bien l’ensemble des personnels qui est touché par cette question préoccupante pour l’ensemble de l’Education nationale, et du pays.
Djéhanne Gani