À la rentrée, dans chaque département, une classe prépa-seconde expérimentale verra le jour. Annoncée le 5 décembre dernier par Gabriel Attal, cette classe aura vocation a accueillir tous les élèves auront échoué au DNB dès l’année scolaire prochaine. Pour Sud Éducation, il ne s’agit rien de moins qu’une « voie de relégation ».
« En 2023, le taux de réussite au DNB était de 89 %, soit 757 600 élèves, 93 300 élèves ayant échoué » écrit le syndicat. « Avec le passage de la part du contrôle continu de 50 % à 40 %, il faudra s’attendre à plus d’échec, autour de 20 %, soit 180 000 élèves. Le nombre d’élèves qui accéderont directement aux lycées diminuera d’autant de façon importante, et seulement une partie des élèves ayant échoué au DNB arrivera finalement à accéder aux lycées après l’année de prépa seconde. Il y aura bien une sélection à l’entrée dans les lycées et un nombre moins important d’élèves qui poursuivront leur scolarité. C’est inadmissible ».
Sur le format de cette classe à part, là aussi Sud Éducation sonne l’alerte. « En prépa-seconde, l’emploi du temps des élèves est de 27 heures mais seules 20 heures sont consacrées à l’enseignement disciplinaire. C’est 6 heures de moins qu’en classe de troisième. Pour ces 20 heures, il n’y a pas de programme et des contours flous. Certains enseignements sont laissés aux ressources locales des lycées, avec par exemple 1,5 heures d’enseignements artistiques qui peuvent être aussi bien des arts plastiques que de la musique ou 3 heures de « sciences et technologie » qui peuvent être des SVT, de la physique-chimie ou des technologies. On voit bien que certaines heures n’ont pas d’objectifs propres à la filière mais serviront de variable d’ajustement dans la répartition des services. Quant aux 7 heures restantes elles devront permettre aux élèves de découvrir les filières d’enseignement mais aussi les métiers. La poursuite d’étude au lycée n’est pas assurée ».
Pour le syndicat, qui revendique le « droit au lycée pour toutes et tous », « ces classes de prépa-seconde s’inscrivent pleinement dans la logique de tri social des mesures Choc des Savoirs et vont à l’encontre de la démocratisation scolaire, elles ouvrent une voie de relégation qui met une barrière à l’accès aux lycées. Plus l’orientation des élèves est précoce, plus l’accès à l’enseignement est sélectif et plus l’école reproduit les inégalités sociales ».