Du 4 au 20 octobre dernier, Sud éducation lançait une enquête auprès des personnels enseignants et les CPE afin de faire le point sur leur formation continue.
Le syndicat a reçu 6410 réponses à son sondage. Et le résultat est sans appel : la formation continue des enseignantes et enseignants est loin d’être à la hauteur de leurs besoins, elle est parfois quasi inexistante.
Le syndicat, qui rappelle que dans le premier degré la formation a déjà lieu en partie à distance dans le cadre des 18 heures de formation en dehors des heures de classe, estiment que 18 heures de formation, « dont le contenu est désormais largement imposé », sont « décriées par les personnels qui les considèrent de plus en plus comme des moments de rabâchage ou de formatage et non comme des temps d’acquisition de gestes professionnels ».
Selon le sondage, 84% des professeurs des écoles ont bénéficié de leurs 18 heures de formation, dans le second degré, 59% des enseignants et CPE ont eu moins de deux jours de formation.
Sur le contenu de la formation, les répondants estiment qu’il ne répond « ni aux besoins des personnels ni aux enjeux de société ». « Seuls 4% des personnels ont suivi une formation sur la protection de l’enfance alors même qu’un adulte sur 10, en France, déclare avoir été victime d’inceste. Alors que l’école inclusive est une priorité du ministère, moins d’un personnel sur 6 a bénéficié d’une formation sur le sujet. L’enquête met également au jour que, parmi les sondé·es, seul un personnel sur 7 est formé sur le harcèlement scolaire. On constate également que 52% des répondant·es à l’enquête souhaitent pouvoir bénéficier de formations aux pratiques pédagogiques coopératives. Dans le second degré, 55% des personnels qui ont répondu souhaitent bénéficier d’une formation disciplinaire ».
Pour Sud éducation, « en imposant que 100% de la formation dans le 2d degré se fasse en dehors des heures de cours hors temps de travail pour réduire le besoin en remplaçant·es, il organise une augmentation du temps de travail au détriment des objectifs de lutte contre les inégalités validistes et de genre et il entend réduire. En imposant la montée en puissance de la visioconférence, il entend transformer les pratiques professionnelles : la transmission d’injonctions pédagogiques et de méthodes clé en main font des enseignant·es des exécutant·es alors que la formation doit leur permettre de construire des supports adaptés aux besoins de leurs élèves ».
Pour découvrir les résultats de l’enquête, c’est ici