« Le français est nous ! » rappelaient Maria Candéa et Laélia Véron dans un essai vivifiant. Et son lexique aussi, nous signifie l’Office québécois de la langue française qui lance à destination des élèves la 5ème édition de son inspirant Concours de créativité lexicale. Les classes volontaires sont invitées à créer des mots pour désigner des concepts qui n’ont pas encore de traduction ou d’existence en français. Dans la France pyramidale, en lien avec l’Académie française, régit, l’institutionnelle « Commission d’enrichissement de la langue française » placée sous l’autorité de la Première ministre : le projet québécois apparait comme une belle proposition pour familiariser les élèves avec les mécanismes de la langue, les autoriser à la faire vivre, leur conférer une douance verbale. Transférable chez nous aussi ?
Des ressources pédagogiques sur la fabrication des mots sont proposées par l’Office québécois pour nous y aider. Elles peuvent permettre aux élèves français de trouver à leur tour de nouveaux mots pour rejoindre ceux qu’ont inventés leurs collègues du Québec : « iconotypique » (qualifie ce qui est représentatif d’une marque ou d’une image publique), « éphraser » (retirer une phrase d’un texte), « conséconscient » (qualifie une personne consciente que ses actions d’aujourd’hui auront des répercussions sur l’avenir), « clicophobie » (crainte de cliquer sur un hyperlien ou un bouton de commande), « sociomuselage » (action concertée visant à empêcher l’expression d’idées jugées contraires à la morale), « instavidéaste » (personne qui diffuse en direct du contenu multimédia dans lequel elle intervient), « surréussir » (parvenir à des réalisations de plus grande envergure que ce qui est attendu de soi)…
Le site du concours de créativité lexicale
« Le français est à nous » dans Le Café pédagogique