Lors du Conseil Supérieur de l’Éducation, l’administration a présenté un projet de décret encadrant le stage de seconde qui sera obligatoire dès cette année. « Texte non abouti », « stages qui sont obligatoires, mais finalement pas pour tout le monde »…, les motifs de récriminations des membres du CSE sont nombreux. Depuis juin dernier, le ministère s’est mis en tête de reconquérir le mois de juin. Un vrai casse-tête lorsque l’on connait un peu l’organisation des établissements du second degré. L’annonce d’un stage obligatoire, car considéré comme un temps d’enseignement, semble ne pas avoir été pensé très sérieusement. Quoique. Le projet de décret précise que les élèves pourront aller en stage, en séjour à l’étranger ou participer au SNU. Lorsque l’on sait que les élèves de milieux populaires éprouvent beaucoup de difficulté à trouver des stages en troisième, on se doute de bien qu’ils auront peu le choix, les séjours à l’étranger étant bien souvent hors de portée financièrement.
Quant à l’intérêt pédagogique ? Il semble inexistant, aucun retour n’est prévu avec les enseignant·es. Qui accompagnera les élèves dans leur recherche ? Qui fera leur suivi ? Quen sera-t-il des élèves qui n’ont rien trouvé ? Autant de questions auxquelles l’administration n’avait pas de réponse lors du CSE.
« C’est un texte non abouti qui répond tout simplement à la commande politique du Président… » se désole un membre du comité.
Sans surprise, le projet de texte a été sévèrement rejeté : 8 membres ont voté pour (on rappelle que le Medef est membre du CSE…), 3 se sont abstenus et 58 ont voté contre.