Sorcières, fantômes, squelettes, ectoplasmes et autres créatures sortent le jour d’Halloween pour jouer à se faire peur. Déguisements, maquillages, décorations aux toiles d’araignées géantes : que le business autour de cette date amuse ou agace, se plonger dans des histoires qui jouent sur les émotions est toujours bon à prendre ! Rire de ses peurs dans un contexte inquiétant n’est-il pas important ? Les deux albums de ce jour creusent, par ailleurs, des sujets graves.
Noël et Léon, d’Eleonora Marton, Ed. Grasset jeunesse 2-6 ans
Il était une fois un clown nommé Noël… Et il était une fois un squelette nommé Léon. A l’image de leurs prénoms en miroir, leurs vies sont inversées. Descendant d’une des plus drôles familles de clowns, on attend de Noël qu’il fasse rire. Léon faisait partie du gang le plus terrifiant de la ville. L’un au cirque, l’autre dans un train fantôme, ne se sente pas à leur place. Le premier n’est pas drôle, le second ne fait pas peur. Leur rencontre va-t-elle leur permettre de trouver comment vivre en harmonie avec ce qu’ils sont au fond d’eux-mêmes ? Les dessins très colorés contribuent à faire vivre le partage des deux personnages, leurs deux univers se mêlant au fil des pages. Le duo, à force de voyages, d’échanges et d’expériences, finira par construire une vie qui leur ressemble. Prendre du recul pour imaginer ensemble une nouvelle voie dans laquelle s’épanouir : une histoire de recherche identitaire et d’amitié qui aide à se construire, à portée des petits.
L’année extraordinaire, d’Ariane Hugues, Ed. Biscotto 7-10 ans
Une petite BD rigolote qui commence par une sorcière chargée de trouver un rituel magique pour enrayer le dérèglement climatiques et une petite fantôme qui ne rêve que de faire la fête. En voulant améliorer la recette de la potion magique, cette coquine provoque une explosion et un épais brouillard recouvre la terre, alors qu’elle-même se retrouve dans une sorte de paradis où ses envies se réalisent… Suis-je re-morte ? se demande-t-elle. A son réveil, elle prend conscience de ses super pouvoirs sur le climat. Ceux-ci suscitent la convoitise de certains mages véreux, et la voilà entraînée dans une aventure aux multiples retentissements. Le thème des perturbations du climat est la trame du fond, et les questions que se posent les personnages sur ce qu’ils peuvent faire pour sauver les batraciens et retrouver un climat normal sont plus profondes qu’il n’y parait : sous couvert de magie et d’expérimentations, c’est bien des questions très actuelles qui sont en jeu.
Marion Katak