Pour la FSU-SNUipp, la publication annuelle « Regards sur l’éducation » de l’OCDE confirme ses constats. Il est, selon l’organisation syndicale, « urgent de donner les moyens d’exercer correctement leur métier » aux professeurs des écoles, « loin des poncifs et des fantasmes du ministre sur ce que les PE pratiquent dans leur classe ». « Et cela passe notamment par des effectifs allégés dans toutes les classes et des remplacements systématiquement assurés. Trois semaines après la rentrée, il est urgent de cesser les déclarations à l’emporte-pièce et de laisser les enseignantes et enseignants travailler ! » revendique le syndicat.
Sur le plan éducatif, la FSU-SNUipp retient deux enseignements majeurs de ce rapport.
« La France est championne toute catégorie de l’enseignement des « fondamentaux » maths et français… Plus précisément, elle consacre 38 % du temps d’enseignement élémentaire au français contre 25% pour la moyenne de l’OCDE, et 21 % aux mathématiques contre 16 %. Ce choix aboutit à un accroissement des inégalités sociales corrélées aux inégalités scolaires. En effet, si le résultat des élèves français dans la dernière enquête PIRLS progresse globalement de 2,5 points, les écarts se creusent entre les élèves performants et ceux de faible niveau. Pour la FSU-SNUipp, c’est bien le résultat d’une politique éducative injonctive qui prétend orienter les pratiques enseignantes vers l’entraînement de compétences facilement mesurables, à l’instar du décodage et de la fluence en lecture. Cette politique renforce les inégalités à rebours de ce qui est nécessaire pour démocratiser les savoirs et émanciper chaque élève. Malgré l’apport de la recherche qui pointe la nécessité de travailler la compréhension en lecture, le ministère persiste depuis 6 ans au détriment des élèves les plus fragiles ».
« L’autre enseignement à prendre en compte est l’importance du renforcement de la professionnalité enseignante dans les réussites d’un système éducatif. En Finlande, c’est la valorisation du métier qui expliquerait que le métier reste attractif.
Ce rapport confirme ce que la FSU-SNUipp défend depuis très longtemps. Le métier de professeur des écoles est un métier complexe de haute qualification. Il est fondé sur la capacité à analyser ce qui chez les élèves fait obstacle aux apprentissages et la capacité pédagogique et didactique à les prévenir et à y remédier. Cela suppose un solide bagage de gestes professionnels. Un métier que tout le monde croit, à tort, pouvoir exercer, comme nous avons pu le voir lors des job-dating l’année passée. C’est également par une formation continue qui part de la demande du terrain que les enseignantes et enseignants seront confortés dans leur métier ».