Samedi 16 septembre, BFM publiait une lettre adressée par le rectorat de Versailles aux parents de Nicolas, jeune lycéen de 15 ans qui s’est suicidé mardi 5 septembre à la suite de faits de harcèlement.
« Les propos que vous avez tenus et le comportement que vous avez eu envers des personnels de l’Éducation nationale dont le professionnalisme et l’intégrité n’avaient pas à être remis en cause de la sorte, sont inacceptables. Je les réprouve de la façon la plus vive » écrivait le service juridique du rectorat (au nom de la rectrice, partie depuis exercer dans l’enseignement privé).
L’administration, qui évoque des « supposés faits de harcèlement« , est allée encore plus loin. Elle rappelle aux parents les peines encourues pour « dénonciation calomnieuse ». « Conformément à l’article 226-10 du code pénal, « la dénonciation, effectuée par tout moyen et dirigée contre une personne déterminée, d’un fait qui est de nature à entraîner des sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires et que l’on sait totalement ou partiellement inexact, lorsqu’elle est adressée soit à un officier de justice ou de police administrative ou judiciaire, soit à une autorité ayant le pouvoir d’y donner suite ou de saisir l’autorité compétente, soit aux supérieurs hiérarchiques ou à l’employeur de la personne dénoncée est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ».
« Nous ne sommes toujours pas à la hauteur » a réagit Gabriel Attal qualifiant de « honteux » ce document. Il a par ailleurs rappelé avoir diligenté une enquête administrative – en parallèle avec celle judiciaire. « Les inspecteurs ont démarré leurs travaux. Ils me remettront leurs conclusions sous 15 jours. J’en tirerai toutes les conclusions, y compris en matière de sanction ». Il a aussi annoncé réunir « dès lundi l’ensemble des rectrices et des recteurs, pour un audit dans l’ensemble des rectorats sur toutes les situations de harcèlement signalées aux rectorats sur l’année passée ».
La mère de Nicolas, qui a accordé un entretien au JDD, estime que son fils n’a plus jamais été le même après la réponse du rectorat. « Avant ces événements scolaires, il avait un idéal très élevé de la justice et des adultes. Il ne supportait pas l’injustice. Après ces événements, il ne faisait plus confiance ni en l’une ni aux autres ».