« Les personnels sont habitués aux mesures médiatiques destinées à verdir la politique éducative sans être réellement appliquées dans les écoles et les établissements scolaires » écrit le syndicat Sud Éducation dans un communiqué de presse évoquant les déclarations du président en matière de rénovation énergétique du bâti scolaire. « C’était le cas des annonces de l’ancien ministre de l’Éducation nationale du 23 juin dernier, qui prévoyaient par exemple la mise en place d’un référentiel de compétences relatif à la transition écologique publié dès la rentrée 2023 et dont les personnels n’ont à l’évidence pas entendu parler depuis. En cette rentrée scolaire, le président Macron va plus loin puisqu’il annonce des mesures déjà engagées : l’utilisation de 500 millions d’euros parmi les 2 milliards du Fonds vert pour rénover le bâti scolaire ».
Le syndicat rappelle que ce sont les collectivités territoriales qui ont la charge des bâtiments scolaires et qu’elles sont déjà impliquées dans le programme EduRénov qui bénéficie d’un financement à hauteur de 2 milliards d’euros pour la rénovation de 10 000 écoles et établissements scolaires sur les 59 500 du territoire d’ici 2027. « Le président annonce qu’avec ces 500 millions ce seront au moins 40 000 écoles qui seront rénovées. Il s’agirait donc de rénover 4 fois plus de bâtiments scolaires avec 4 fois moins d’argent, soit 12 500€ par école », ce sont donc des annonces présidentielles « fantasques et mensongères » selon le syndicat.
« Il faudrait 100 milliards d’euros pour rénover l’ensemble du parc des collectivités territoriales dont 45% est constitué des bâtiments scolaires et 40 milliards d’euros pour rénover le bâti scolaire afin d’atteindre la réduction de 40% d’énergie fixée pour 2030 par le décret encadrant la rénovation des bâtiments tertiaires. Les 500 millions annoncés par le président Macron en pleine canicule sont une provocation pour les millions d’élèves et de personnels qui subissent des ambiances thermiques intolérables, mais surtout pour les élèves des établissements scolaires de Mayotte qui ont été renvoyés chez eux ce mardi 5 septembre en raison du manque d’eau sur l’île. La crise écologique frappe de plein fouet les territoires les plus pauvres, qui n’ont pas les moyens de faire face aux sécheresses et aux catastrophes dues au dérèglement climatique » ajoute Sud Éducation. « La rénovation du bâti scolaire est un enjeu fondamental dans la réduction de consommation énergétique et un enjeu de justice sociale pour garantir à tous les élèves quel que soit leur établissement scolaire, des conditions d’étude décentes qui ne mettent pas en danger leur santé ».
Pour le syndicat l’annonce indiquant que tous les élèves de sixième planteront un arbre « n’est vraiment pas à la hauteur de la crise écologique ». « L’État adopte la même stratégie que les grandes entreprises qui achètent un droit à polluer en plantant des arbres ».