La FSU-SNUipp et le SE-UNSA ont donné consigne aux directrices, directeurs, aux enseignantes et enseignants de ne pas distribuer le flyer « Ce qui change pour votre enfant à la rentrée » adressé par le ministère aux familles.
« Les personnels ne sont pas des agents de propagande » écrit le SE-UNSA. « Leur métier n’est pas d’assurer la promotion de quelque politique que ce soit. Leur métier est de permettre aux esprits de s’émanciper ».
Pour la FSU-SNUipp qui rappelle les conditions détériorées de cette rentrée scolaire – manque de personnel dont les AESH, effectifs surchargés dans les classes, mais également à « la chaleur parfois extrême dans des locaux inadaptés », ce flyer relaie une « communication mensongère, dénigrant la profession enseignante mais il ne parvient pas à masquer l’absence d’une réelle politique ambitieuse pour l’école publique ». « Non, aucun moyen supplémentaire pour l’accueil des élèves de 2 ans en Éducation prioritaire n’est prévu, non toutes les classes de GS, CP et CE1 ne sont pas plafonnées à 24 élèves par classe, non tous les personnels enseignants ne bénéficieront pas d’une formation au harcèlement pour ne reprendre que quelques citations de cette publication » déclare le syndicat majoritaire dans le premier degré. « Le ministre y annonce (dans le flyer) que dorénavant l’enseignante ou l’enseignant de leur enfant mettra en place de façon régulière des séances de lecture, écriture, exercices de grammaire, orthographe et calcul laissant entendre par cette communication que ceux-ci ne font rien de tout cela en classe. Mais que font-ils alors ? » dénonce la FSU-SNUipp. « Dans ce même flyer, le ministre présente les augmentations de salaires sans conditions accordées aux PE à partir de cette rentrée. Quelle autre administration affiche ainsi les augmentations de salaires auprès de ses usagers ? ».
Une impression couteuse au détriment des crédits pédagogiques
Le SE-UNSA soulève aussi l’incongruité – à l’ère de la sobriété écologique – d’une communication papier. « En demandant d’imprimer et de diffuser des flyers aux familles, le ministère, qui devrait être exemplaire en matière de protection de l’environnement, donne ainsi indirectement l’instruction de gaspiller des dizaines de tonnes de papier » écrit le syndicat qui rappelle que le coût de l’impression est à la charge des collectivités territoriales. « Celles-ci apprécieront que soient ainsi détournés les crédits pédagogiques à destination des élèves ».
Ce dont a besoin l’école, écrit la FSU-SNUipp, c’est de « sérénité et de moyens pour répondre aux défis auxquels elle fait face. Pour cela, il faut faire confiance aux enseignantes et enseignants, les respecter et les écouter en tant que professionnels de l’éducation au lieu de multiplier les annonces médiatiques à l’emporte-pièce, dignes du café du commerce ».
Lilia Ben Hamouda